
Les conditions de détention, marquées par "la sédentarité, le stress, la promiscuité et l’aération insuffisante des cellules", créent un environnement propice à la propagation des maladies.
Une étude menée en 2017 sur 21 502 détenus révèle une situation épidémiologique inquiétante. Le paludisme est la maladie la plus fréquente (44,8 %), suivi des infections respiratoires (25,5 %) et des dermatoses (13,2 %). De plus, l’infection à VIH/SIDA touche 15,31 % des détenus, et la tuberculose, 5,13 %.
La santé en milieu carcéral au Cameroun est confrontée à des défis majeurs, caractérisés par une surpopulation et une prévalence élevée de maladies infectieuses. Selon la Stratégie Sectorielle de la Santé 2020-2030, la situation dans les 91 prisons du pays est préoccupante. Le document de stratégie indique que sur les 30 701 détenus recensés, plus de la moitié sont des prévenus (58,1 %), ce qui souligne une problématique plus large liée à la justice. Les conditions de détention, marquées par « la sédentarité, le stress, la promiscuité et l’aération insuffisante des cellules », créent un environnement propice à la propagation des maladies. Une étude menée en 2017 sur 21 502 détenus révèle une situation épidémiologique inquiétante. Le paludisme est la maladie la plus fréquente (44,8 %), suivi des infections respiratoires (25,5 %) et des dermatoses (13,2 %). De plus, l’infection à VIH/SIDA touche 15,31 % des détenus, et la tuberculose, 5,13 %.
Un manque criant de personnel et de prévention
Le nombre de personnels médicaux reste dramatiquement faible par rapport à la population carcérale, malgré la création de services de santé dans les prisons. En effet, le rapport fait état de seulement 273 personnels pénitentiaires médico-sanitaires pour l’ensemble du système. Par conséquent, les ratios sont alarmants : on dénombre un médecin pour 335 détenus, un infirmier pour 465 détenus et un aide-soignant pour 207 détenus. Par conséquent, ces chiffres témoignent d’une surcharge de travail considérable pour le personnel soignant, d’autant plus que, comme le précise le document, ces personnels « ne s’occupent principalement que des activités curatives ». Ainsi, la promotion de la santé et la prévention des maladies en milieu carcéral sont reléguées au second plan, restant « marginales ». Cette situation alarmante met en lumière la nécessité d’une réforme profonde du système de santé pénitentiaire, qui devrait mettre l’accent sur la prévention et un renforcement des ressources humaines pour garantir une prise en charge digne et efficace des détenus.
E.S.N