Mouvement d’humeur; Des infirmiers du Centre des urgences de Yaoundé en grève
En cri et en larme depuis hier, 22 mai 2023 pour manque de matricule depuis 09 ans, ces derniers réclament des meilleures conditions de travail pour reprendre le service.
Circulation paralysée à l’entrée du Centre des urgences de Yaoundé, hier 22 mai 2023. Taximen et particuliers sont contraints de rouler avec beaucoup de prudence, de peur de heurter une personne. Assis à même le sol comme debout, c’est un groupe de jeunes hommes et femmes qui ont pris d’assaut l’entrée principale de cet établissement hospitalier. Plus haut et fort scandent-ils : « Nous voulons le matricule ! Nous voulons le matricule ». Ce n’est pas tout. Deux refrains ont été réservés pour la circonstance. « Nous voulons aussi la contractualisation, après 09 ans dans le noir », reprennent d’une seule voix et en boucle, ceux-ci. Il n’y a pas moyen de les calmer. Ces pères et mères d’enfants sont déterminés à aller au bout de leur revendication. D’ailleurs, les pancartes qu’ils tiennent en main portent des messages de déceptions et de tristesse. De l’autre côté de la route, des policiers sont stationnés. Et c’est le même décor à l’enceinte du Cury avec le véhicule de la gendarmerie de Tsinga dépêchée pour la circonstance.
En effet, l’ambiance observée devant le Cury est la preuve que le personnel de cette formation sanitaire en a visiblement trop supportée. Les discours de promesses ne tiennent plus. « Nous travaillons tous les jours comme des esclaves. Pas de primes, ni sécurité sociale. Nous sommes aussi des Camerounais. Nous n’allons pas continuer à travailler pendant que certaines roulent dans les voitures de fortunes », lâche un gréviste. Trop c’est trop. « Cela fait 15 que je suis sortie de l’école des infirmiers. J’ai fait 9 ans ici au Centre des urgences de Yaoundé. On a 60 mille francs CFA le mois, avec 8000 francs CFa comme prime. Cela va servir à quoi ? Et quand vous parlez, on vous envoie au quartier. On en a marre de cette souffrance », explique courroucée, Stéphane.
Santé publique
Plus claire, ils réclament de meilleures conditions de travail. Dans le lot de revendication, « Nous voulons le matricule, la contractualisation et la sécurité sociale », a déroulé Parfait Roger, hygiéniste. Ainsi, pour avoir la réaction de la direction sur la question, nos multiples tentatives d’approches ont été vaines. Néanmoins, des sources internes ont fait savoir à votre reporter que « celui qui assume l’intérim est allé au ministère de la santé publique. C’est lui qui assure l’intérim, coté médial depuis le départ du directeur en congé ». L’on a donc envie de croire que, l’intérimaire est allé faire part de la manifestation d’humeur à la haute hiérarchie. Pour l’instant, la grogne se poursuit jusqu’à preuve de changement ou solutions aux réclamations des personnels.
Emmanuel Eboua