Mutilations génitales féminines : Un crime contre l’humanité !

0
16

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 230 millions de femmes et de filles sont victimes de mutilations génitales féminines dans le monde, dont 1,4 % au Cameroun, avec des pointes alarmantes à 20 % dans certaines régions. À l’occasion de la 18e Journée internationale de tolérance zéro aux mutilations génitales féminines, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, a lancé un cri d’alarme pour mettre fin à cette pratique barbare, qui brise des vies et détruit des avenirs, ce 6 février 2025.

 « Mutilée à 5 ans, je suis une femme brisée », a déclaré Charlotte, la voix tremblante. « J’avais 5 ans quand mes oncles et tantes m’ont emmenée chez une dame. Je ne savais pas ce qui allait se passer. J’ai pleuré, j’ai crié, mais ils ne m’ont pas écoutée ». Le 19 septembre 2002, la vie de Charlotte MBalla a basculé. Ce jour-là, elle a été victime de mutilations génitales féminines, une pratique ancestrale qui laisse des cicatrices indélébiles. Ce 6 février 2025, Charlotte a brisé le silence. Invitée au ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille à l’occasion de la 18e édition de la journée internationale “tolérance zéro aux mutilations génitales féminines”, elle a livré un témoignage poignant.

Son récit a plongé l’assistance dans un silence pesant. Des larmes ont coulé sur les joues de nombreux participants, bouleversés par la douleur de cette jeune femme. « Je ne suis pas la seule, a poursuivi Charlotte. Combien de filles ont subi le même sort ? Combien de femmes vivent avec cette blessure ? Il faut que ça s’arrête. Le témoignage de Charlotte a été suivi par d’autres récits de femmes mutilées. Toutes ont raconté leur souffrance, leur traumatisme, leur lutte pour se reconstruire. « C’est une pratique barbare qui détruit des vies », a dénoncé une participante. « Il faut que les mentalités changent, que les traditions évoluent ». La région de l’Extrême-Nord du Cameroun est réputée pour être l’une des régions où la pratique de l’excision est la plus répandue. Ici, l’excision est considérée comme un rite de passage obligatoire pour les jeunes filles, une étape indispensable pour devenir une “femme.”.

Les jeunes filles subissent cette pratique dans la douleur et la peur, sans comprendre pourquoi. Elles sont souvent livrées à elles-mêmes, sans soutien ni information. La plupart d’entre elles gardent le silence, de peur d’être rejetées par leur communauté. À l’occasion de la célébration de la 18e édition de la Journée internationale de tolérance zéro aux mutilations génitales féminines, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, a lancé un cri d’alarme pour mettre fin à cette pratique barbare, qui brise des vies et détruit des avenirs, ce 6 février 2025, sur le thème : « Sa voix, son avenir ». « Votre témoignage est une force, un appel à l’action », a-t-elle déclaré. « Nous devons intensifier nos efforts pour éradiquer cette pratique, pour que plus jamais une petite fille ne soit mutilée ».

Cette pratique barbare, reconnue comme une violation des droits humains, est principalement concentrée en Afrique, mais aussi présente au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 230 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi des MGF. Un chiffre effrayant, qui ne cesse de croître, avec 2 millions de cas supplémentaires qui pourraient survenir d’ici 2030. Avec un taux de prévalence de 1,4% au niveau national de 20% dans les zones foyers (Extrême Nord, Sud-Ouest), les MGF trouvent en leur pratique un ancrage socioculturel et socio-économique qui justifie leur pérennisation dans certaines régions du Cameroun. Les migrations liées aux conflits ont d’ailleurs favorisé ces pérennisations.

L’ablation des organes génitaux peut provoquer des saignements abondants, mettant en danger la vie des victimes. Les MGF peuvent entraîner des difficultés à uriner, des douleurs pendant les règles et les rapports sexuels, ainsi que des problèmes de fertilité. L’excision est un acte violent et humiliant qui laisse des cicatrices psychologiques profondes. Les victimes peuvent souffrir de troubles anxieux, de dépression et de stress post-traumatique.

Selon Marie Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, la lutte contre les mutilations génitales féminines est une priorité pour le gouvernement camerounais. Elle a souligné l’importance de la création d’une association des femmes victimes des mutilations génitales au Cameroun, afin qu’elles puissent bénéficier du soutien du gouvernement et des partenaires au développement. Le Plan d’action national pour l’élimination des mutilations génitales féminines est un cadre de référence pour l’action du gouvernement en faveur de la protection de la santé sexuelle des femmes et des filles.

Marie-Thérèse Abena Ondoa a insisté sur la nécessité de renforcer la législation pour améliorer la protection sociale et les conditions de vie des femmes et des filles, et leur garantir un meilleur accès aux soins de santé génésique. La ministre a également souligné l’importance de la sensibilisation et de l’éducation pour prévenir les mutilations génitales féminines. Le Gouvernement, à travers le ministère de la Promotion de la femme et de la famille et d’autres partenaires, déploie beaucoup d’efforts pour éradiquer cette pratique néfaste.

 L’on peut citer, entre autres : La mise en œuvre de la Résolution A/C.3/65/21Rev sur l’intensification de l’action mondiale en faveur de l’élimination des MGF, adoptée en 2012 par l’Assemblée générale des Nations Unies; la mise en œuvre du plan d’action national pour l’élimination des MGF; l’appui à la reconversion des exciseurs/exciseuses; la mise en place et le suivi des comités locaux sous la coordination des autorités administratives; le renforcement des capacités des chefs traditionnels, religieux et des relais communautaires; la vulgarisation des documents relatifs aux MGF en vue d’un changement de comportement; la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre les VBG; l’adoption de la loi N° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant code pénal avec des dispositions relatives à la répression des mutilations génitales dans ses articles 277 et suivants. Est puni d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui de quelque manière que ce soit, porte atteinte à un organe dans le but d’entraver sa croissance normale.

A lire aussi: « Séquestration ? ce n’est pas vrai. Est-ce que nous avons demandé 7 millions ? Ce n’est pas vrai. »

L’excision est un crime contre l’humanité, une violation des droits fondamentaux des femmes et des filles. Malgré les efforts de la communauté internationale, cette pratique barbare persiste, alimentée par les traditions, les croyances et le contrôle social.

Elvis Serge NSAA

Comments are closed.

ECHOS SANTE

GRATUIT
VOIR