« Nous attendons environs 200 cas d’hydrocèle et autour de 150 cas de lymphœdème pour la région du Nord »

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Dr MPABAT MINKAT Théophile, Secrétaire Permanent du Programme National de lutte contre l’Onchocercose et la Filariose Lymphatique

  1. le Secrétaire Permanent du Programme National de lutte contre l’Onchocercose et la Filariose lymphatique, vous étiez en atelier de formation avec les personnels de santé de la région du Nord à l’effet de les entretenir sur la détection et prise en charge des complications de la filariose lymphatique, dans quel contexte s’est tenu la formation sur cette maladie peu connue par les populations et parfois même par le personnel de santé ?

En effet, le contexte ici est tout simplement en marge du projet Elfa (Eliminate Lymphatic Filariasis in Africa) dont le Cameroun a été retenu comme bénéficiaire dudit projet qui vient apporter les solutions aux problèmes liés à la prévention de l’incapacité et à la prise de la morbidité liée à la filariose lymphatique. Il faut dire que la filariose lymphatique, sa lutte est axée sur 2 sous axes stratégiques. D’une part, il y’a l’interruption de la transmission qui se fait par le traitement de masse constitué de la combinaison albendazole plus de l’ivermectine au moins 6 tours de traitement et d’autre part, la prévention et l’incapacité de la prise en charge de la morbidité qui fait l’objet de cette activité phare que nous allons débuter dans les 2 régions du septentrion le Nord et l’Extrême-Nord.

Dr, principalement pour les jours de tenue de l’atelier, quel est l’objectif recherché ?

Pour ce qui est de l’activité débutée ce 4 février, son objectif général est de renforcer les capacités des personnels de santé en vue de la détection, de la confirmation des cas de morbidité liée à la filariose lymphatique dans les formations sanitaires. Plus spécifiquement, il sera question de mettre sur la table les directives en rapport avec la prévention et l’incapacité de la prise en charge de la morbidité, de renforcer les capacités sur les axes techniques, managériaux et sur la coordination du Projet ; par la suite de raviver la maitrise des outils de collecte des données à tous les niveaux et à renforcer la connaissance du circuit du patient qui est atteint de la morbidité et la filariose lymphatique.

Qu’en est-il de la situation épidémiologique actuelle au Cameroun ?

Il faut dire 147 districts de santé au Cameroun sont endémiques sur les 205 existants. Et les personnes à risque, nous en décomptons au moins 15 millions qui vivent dans ces centres de santé. De façon globale, le pays a déjà finalisé le premier axe stratégique sur l’interruption de la transmission. Il ne reste plus le district de santé d’Akwaya qui est sous surveillance dans le cadre des évaluations de la transmission. Il lui manque son TAS 3 pour fermer la boucle. Donc, nous sommes autour de 99% ayant déjà finalisé leurs TAS 3 et actuellement, le seul axe stratégique qui nous reste avant de soumettre le dossier d’ici 2028 est l’axe sur la prévention de l’incapacité de la prise en charge de la morbidité qui est constitué de 2 points essentiels, c’est l’estimation des cas de morbidité à travers le territoire national. C’est de savoir où se trouvent les différents cas, avoir leurs coordonnées afin qu’on puisse les solliciter au moment venu, lors de la prise en charge. Le 2ème aspect est d’évaluer la capacité du système à prendre en charge ces cas et cela se fera par l’évaluation des fosas en vue de voir si elles sont capables de prendre en charge que ce soit les cas d’hydrocèle mais aussi de lymphœdème. C’est dire qu’actuellement le pays est paré pour soumettre son dossier d’ici 2028

Quelle est la tendance observée dans la région du Nord ?

Il faut dire que la région du Nord a achevé ses évaluations de transmission, ces enquêtes d’évaluation de la transmission le TAS 3 et actuellement, il ne reste plus que ce TAS stratégique qui est axé sur la prévention de l’incapacité et la prise en charge de la morbidité. Il faut dire que c’est le 2ème pourvoyeur des cas de morbidité après la région de l’Extrême Nord. C’est la raison pour laquelle le projet Elfa débute dans ces 2 régions. Nous attendons environ 200 cas d’hydrocèle et autour de 150 cas de lymphœdème pour la région du Nord. C’est dire que cette même région qui devra abriter d’ici le 24 février 2025 la formation sous régionale sur la prise en charge chirurgicale des hydrocèles est un bon exemple pour commencer les interventions parce qu’il faut dire au moins 50 cas feront l’objet de la phase pratique de cette formation sous régionale au sein de l’hôpital régional de Garoua et cela pourra marteler le début du projet dans les 2 régions. En termes des urgences, il y’a plus d’urgences pour le traitement vu que c’est une région qui a déjà stoppé le traitement. Les urgences sont l’adhésion des communautés pour le projet Elfa qui va consister à recenser tous les cas de lymphœdème et d’hydrocèle. Il faut que les populations se déclarent, se mobilisent pour pouvoir présenter les cas afin de les prendre une fois pour toute en charge et de permettre que le pays puisse évoluer favorablement vers ce sous axe stratégique qui requiert beaucoup d’efforts pour permettre au pays de soumettre le dossier de l’élimination en 2028.

Interview réalisée par Marcus Dare

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