Nutrition : 918 élèves et 340 réfugiés soutenus par le PAM dans l’Adamaoua

En compagnie de l’ambassadeur de France au Cameroun, Thierry Marchand, Wanja Kaaria, directrice pays du PAM est allée toucher du doigt les projets mis en œuvre dans 2 départements de la région. C’était le 26 mai 2023 à l’école publique de Beka Matali dans la Vina, et Garga Limbona dans le Mbéré.

Zone d’éducation prioritaire, l’Adamaoua peine à sortir de cette zone rouge.

Des milliers d’enfants, surtout les jeunes filles traversent difficilement le cycle primaire. Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Cameroun, plusieurs causes expliquent ce décrochage scolaire. Il s’agit notamment des mariages forcés et précoces, la pauvreté des parents et l’exposition à la famine. Depuis 2022, le Pam met en œuvre dans 5 écoles primaires, le projet d’alimentation scolaire à base des produits locaux. A date, ce projet a permis d’augmenter le taux de rétention des enfants à l’école. Le taux de réussite et de diplomation a connu lui aussi une hausse de l’ordre de 10%. On assiste aussi à un relèvement du taux de rétention des enfants à l’école qui est passé de 87% à 88% avec un indicateur de plus de 2% chez les filles par rapport aux garçons, soit de 83 à 85%. L’alimentation scolaire à base des produits locaux comme le yaourt, les œufs et le pain à base de farine de manioc enrichie a permis à ce jour de réduire le taux de malnutrition aigüe qui est passée de 6% à 3% chez les élèves. Quant au taux de consommation de protéines, il est parti de 67% pour atteindre le seuil de 96% en 1 an. C’est en tout 918 élèves de 5 écoles qui bénéficient de l’assistance de cette agence du système des Nations Unies.

Pour les responsables des écoles, le projet est une aubaine. Les enfants sont de plus en plus assidus. « J’ai commencé l’école maternelle l’année dernière avec seulement 11 élèves. Aujourd’hui, j’ai 23 élèves et j’espère un double voire le triple l’année prochaine » fait savoir Mme Toumbé Caroline Betara, directrice de l’école maternelle de Beka Matali, située dans la commune de Ngaoundéré 1^er, département de la Vina. Le projet de l’alimentation scolaire soutenu par la France, au-delà de la vision de rétention des élèves et d’amélioration du taux de scolarisation contribue à la création des chaines de valeurs et de revenus aux producteurs locaux. Aujourd’hui, le Pam a injecté dans l’économie locale, 18.576.587fca, soit 31. 131 dollars américains. Pour Wanja Kaaria, l’alimentation scolaire à base des produits locaux va dans le sens de la lutte contre la malnutrition et s’inscrit dans le cadre du développement du capital humain. « Venir à bout de la famine en milieu scolaire par une alimentation variée et nutritionnelle pour booster l’économie locale sont les missions du projet du Pam »

Etape de Garga Limbona

A Garga Limbona dans le département du Mbéré, la directrice pays du Pam est allée vivre de plus près la distribution générale des vivres aux réfugiés centrafricains. Dans ce village, 340 réfugiés, principalement des femmes, sont installés dans des familles d’accueil depuis plus de 15 ans aujourd’hui. « Nous sommes bien accueillis ici à Garga Limbona. On nous donne  à manger. J’ai des enfants qui vont à l’école. Nous souhaiterions que le Pam nous aide avec des activités génératrices de revenus pour être autonomes », martèle Adama Ousmanou, réfugiée. L’ambassadeur qui accompagnait la directrice pays du Pam dans cette étape apprécie les efforts de cette agence du système des Nations Unies. « Que ce soit à l’école publique de Beka Matali ou à Garga Limbona, c’est un très bon travail que nous faisons ensemble avec le Pam, la France, depuis de nombreuses années et pour longtemps encore. La France est très engagée dans le soutien financier de ces actions qui sont conduites par le Pam » fait savoir Thierry Marchand, ambassadeur de France au Cameroun. La visite de ces partenaires du Cameroun traduit à souhait le soutien qu’ils apportent pour la contribution au relèvement du niveau de vie des plus vulnérables.

Jean Besane Mangam