Obésité : L’inactivité physique est la cause !

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Selon le Dr Jean-Pierre Mbamé, enseignant au département d’éducation physique, santé et loisirs de l’université de Ngaoundéré, la pratique régulière d’activité physique est recommandée dans le cadre du traitement ou de la prévention de l’obésité en raison de ses nombreux effets bénéfiques sur la santé des personnes en surpoids ou obèses.

En 2005, 1,3 milliard d’adultes dans le monde étaient en surpoids dont 400 millions étaient obèses, et dont la moitié est dans les pays en développement. Les projections prévoient qu’en 2030, 3 milliards d’adultes seront en surpoids si les tendances actuelles se poursuivent, dont 80 % dans le monde en développement. Dans certaines zones urbaines en Afrique, on retrouve les taux d’obésité frôlant les 30 % dans la population adulte et selon certains auteurs, 20 à 50 % des populations urbaines africaines sont en surpoids ou obèses.

Au Cameroun par exemple, la prévalence de l’obésité chez les femmes se situe autour de 25 % et les femmes en surpoids encore appelées préobèses représentent 27 %, écrit Jean-Pierre Mbamé et Al. Selon Cameroon tribune, un adulte sur quatre en milieu urbain est en surpoids d’après le Pr. Eugene Sobngwi, endocrinologue-diabétologue. Les enfants et les femmes sont les couches les plus exposées. C’est pourquoi dans un article scientifique, le Dr Estelle Kouokam Magne, parle du  « beau gros bébé » au « gros bébé ». Au Cameroun,  l’obésité constitue un vrai problème de santé publique, problème qui va aller s’aggravant puisque l’obésité progresse aussi bien chez les adultes que chez les enfants et les adolescents.

Ce lundi 4 mars 2024 marque la journée mondiale de lutte contre l’obésité. Selon le Dr Estelle Kouokam Magne, l’obésité renvoie vers une norme biomédicale, contrairement au concept de gros qui s’inscrit directement dans une lecture sociale et culturelle. Pour la médecine, l’obésité se définit comme une accumulation excessive ou anormale de graisse dans les tissus adipeux. On parle de surpoids lorsque l‘IMC est compris entre 25 et 29,9. Quant à l’obésité, l‘IMC doit est supérieur ou égal à 30. Il existe trois types d’obésité : l’obésité de type I, l’obésité de type II et l’obésité de type III (Santé Canada, 2003).

Le surpoids et l’obésité constituent des facteurs de risque sérieux qui compromettent le fonctionnement psychosocial et la qualité de vie des patients qui en souffrent. Le diagnostic rapide en milieu clinique est basé sur le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) = poids/taille2 (kg/m2). Les causes étant multiples, de nombreux secteurs de la société sont impliqués et toute approche adéquate doit être une approche coordonnée multi-acteurs: divers ministères et agences gouvernementales, secteur de la santé, industries de l’agroalimentaire et de la distribution, enseignement, entreprises de la publicité et des médias, aménagement urbain et transports, ONG et associations, etc.

Selon le Dr Estelle Kouokam, au Cameroun 33 % des enfants de 0 à 59 mois souffrent de malnutrition chronique (EDS, 2011). L’obésité est présente à différentes strates de la société et elle à des déterminants socioculturels. Selon les contextes et les classes sociales, on peut faire une typologie de l’obésité. Le premier type d’obésité est lié à la précarisation des conditions de vie sociales, le deuxième type renvoi à une obésité de transition résultant d’un changement rapide des pratiques alimentaires, le troisième type d’obésité fait référence aux troubles de comportements alimentaires chez un individu et le quatrième type d’obésité se retrouve dans les classes sociales favorisées.

Selon le Dr Jean-Pierre Mbamé, face à ce taux élevé d’inactivité physique dans la population et de la prévalence des maladies non transmissibles qui ne cessent de s’accroitre, les structures étatiques et non étatiques ont mis sur pied des stratégies pour promouvoir l’activité physique. Ainsi, on peut citer : la loi N° 2018/014 du 11 juillet 2018, portant sur l’organisation et la promotion des AP et sportives; la création d’un département ministériel en charge uniquement des Sports et de l’Éducation Physique en 2011; la mise sur pied d’un Programme national de développement des infrastructures sportives (parcours Vita, stades, gymnases multisports). Cependant, force est de constater que le combat pour la promotion des AP que mènent le gouvernement du Cameroun et ses partenaires ne semble pas donner les résultats attendus.

Elvis Serge NSAA

 

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