Octobre rose : Un combat quotidien, pas une simple campagne

Chaque année, le mois d’octobre revêt une couleur particulière : le rose. Symbole de la lutte contre le cancer du sein, il rappelle l’importance de la prévention et du dépistage. Pourtant, malgré les campagnes de sensibilisation, de nombreuses femmes ignorent encore les risques et les moyens de prévention Les coûts des examens, les distances à parcourir pour se rendre dans un centre de dépistage, sont autant de barrières pour certaines.

Vanessa, 28 ans, ignore encore les risques. Comme beaucoup de femmes, elle pense que se toucher les seins suffit. Mais le cancer du sein, c’est bien plus que ça. C’est une maladie qui ne prévient pas. Chaque année, des milliers de camerounaises en sont victimes. Et pourtant, la peur et le manque d’information les empêchent souvent de consulter un médecin. Cependant, certaines ont décidé de prendre les choses en main. Aïcha, 25 ans, raconte : « J’ai commencé à me faire dépister à l’âge de 20 ans, sur les conseils de ma mère. Au début, c’était un peu angoissant, mais je me suis vite rendue compte que c’était un geste simple qui pouvait me sauver la vie ». Son témoignage est partagé par de nombreuses autres jeunes femmes. Fatoumata, 28 ans, ajoute « j’ai eu de la chance, le dépistage a révélé une anomalie bénigne. Mais cela m’a permis de me rassurer et de comprendre l’importance de ces examens réguliers. C’est un acte d’amour envers soi-même ».

Ces jeunes femmes sont devenues des ambassadrices de la prévention. Elles témoignent de l’importance de briser le tabou autour du cancer du sein et d’en parler ouvertement avec ses proches. Si ces témoignages sont encourageants, la réalité est que le chemin est encore long. De nombreux obstacles persistent notamment le manque d’information. En effet, beaucoup de femmes, notamment en milieu rural, ne sont pas informées sur les risques du cancer du sein et sur les moyens de prévention. La peur du diagnostic, la peur de la douleur, sont autant de raisons qui poussent certaines femmes à repousser le moment de se faire dépister. Les coûts des examens, les distances à parcourir pour se rendre dans un centre de dépistage, sont autant de barrières pour certaines.

Pour lutter contre ces difficultés, de nombreuses initiatives sont mises en place par le ministre de la Santé publique, notamment les campagnes de sensibilisation, dépistages gratuits, création de centres de soins spécialisés. Mais ces efforts doivent être soutenus et amplifiés. Dans le cadre de la prévention, les oncologues insistent sur l’importance du dépistage précoce « Le cancer du sein, lorsqu’il est détecté à un stade précoce, est guérissable dans la plupart des cas. C’est pourquoi il est essentiel de sensibiliser les femmes à l’importance de se faire examiner régulièrement ». Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers féminins dans le monde, il occupe ainsi le premier rang dans la plupart des pays. Il représente 23% des cancers de la femme et 10,9% de tous les cancers humains au monde. Selon l’article intitulé : « Cancer du sein au Cameroun, profil histo-épidémiologique : à propos de 3044 cas », un total de 3044 cas de cancers du sein a été recensé, soit une fréquence annuelle de 304,4 cas en moyenne. Le sexe féminin était le plus représenté avec 2971 cas (97,60%) et les hommes avec 73 cas (2,40%), soit un sexe ratio (H/F) de 0,02.

Le cancer du sein n’est pas une fatalité. En vous faisant dépister régulièrement, vous augmentez considérablement vos chances de guérison. Alors, n’attendez plus, prenez-rendez-vous chez votre médecin et parlez-en autour de vous.

Mohaman BELLO  Stg

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