L’ostéoporose une maladie du squelette principalement liée au vieillissement. Elle est caractérisée par une baisse généralisée et progressive de la quantité de tissu osseux et à une détérioration de sa structure interne. Les femmes sont particulièrement plus touchées par l’ostéoporose. La consommation excessive d’alcool, de tabac, un faible indice de masse corporelle (IMC), la sédentarité, le manque de vitamine D, le manque de calcium et l’hérédité sont des facteurs de risque de l’ostéoporose.
Sensibiliser. Tel est le maître mot de cette journée mondiale, tant il est vrai que l’ostéoporose est une maladie insuffisamment connue et trop peu diagnostiquée. D’après la Pre. Madeleine Ngandeu, rhumatologue, l’ostéoporose est une affection qui touche le squelette. Elle entraîne une diminution de la masse de l’os et une détérioration de la structure interne du tissu osseux. L’ostéoporose touche davantage les femmes au moment de la ménopause et est associée un risque accru de fractures. L’ostéoporose est une maladie du squelette principalement liée au vieillissement. Elle est caractérisée par une baisse généralisée et progressive de la quantité de tissu osseux et à une détérioration de sa structure interne. Le processus de renouvellement et de réparation des os que l’on appelle le remodelage osseux est raréfié et moins efficace, ce qui empêche la fixation de minéraux tels que phosphore et calcium. Résultat : les os sont plus fragiles, ce qui augmente le risque de fractures. En France, l’ostéoporose est à l’origine de près de 400.000 fractures chaque année : de la hanche, des vertèbres ou encore du poignet. Ces fractures compromettent la plupart du temps la qualité de vie des patients, à cause des douleurs persistantes qu’elles peuvent engendrer.
Les femmes sont particulièrement touchées par l’ostéoporose : 39% des femmes de 65 ans sont concernées, ainsi que 70% des 80 ans et plus. Les causes de cette maladie ne sont pas toutes élucidées. On distingue plusieurs types d’ostéoporose. L’ostéoporose primitive est plus fréquente chez les femmes en raison de la ménopause. En effet, les œstrogènes contrôlent le remodelage osseux. Ces derniers freinent la dégradation du tissu osseux et favorisent la formation d’un os dit “jeune”. Comme il y a une chute d’œstrogènes à la ménopause, la perte osseuse s’accélère. A noter que la consommation excessive d’alcool, de tabac, un faible indice de masse corporelle (IMC), la sédentarité, le manque de vitamine D, le manque de calcium et l’hérédité sont des facteurs de risque de l’ostéoporose.
La perte du capital osseux au cours de la vie
La diminution du capital osseux chez l’homme est régulière, à raison de 0,5% par an. Chez la femme, la période de la ménopause, avec la disparition progressive des hormones sexuelles, conduit à une accélération progressive de la perte osseuse : 3 à 5% pendant 2 à 3 ans environ, puis 1 à 2 % pendant les 5 à 10 ans suivants. Ainsi, la femme peut perdre 30 à 50 % de sa masse osseuse, au cours de la vie. De nombreux facteurs peuvent accélérer la perte osseuse et augmenter le risque de développer une ostéoporose comme : Le manque de vitamine D. Les déficits en hormones chez l’homme (testostérone) et la femme (œstrogènes) favorisent l’ostéoporose. Les déficits s’observent surtout au moment de la ménopause chez la femme.
Le rôle de l’hérédité dans l’ostéoporose est prouvé. Ainsi, l’existence d’une ostéoporose chez la mère est un facteur de risque reconnu : lorsqu’une fracture du fémur s’est produite chez la mère, le risque de cette même fracture chez les descendants est multiplié par 1. Le traitement préventif permet de modifier certains facteurs de risque qui concernent l’hygiène de vie pour permettre de freiner la perte de densité osseuse. Le traitement curatif de l’ostéoporose post ménopausique repose sur le traitement hormonal substitutif de la ménopause (œstrogène naturel et progestatif séquentiel). Mais les études conduites sur ces traitements suggèrent que les risques surpassent les bénéfices lorsqu’ils sont utilisés sur le long terme (augmentation du risque de cancer du sein, de problèmes cardiovasculaires, de thromboses veineuses et d’embolie pulmonaire). Son utilisation dans la prévention de l’ostéoporose est en revanche extrêmement limitée. L’activité physique est l’un des meilleurs moyens de se protéger contre l’ostéoporose, car elle sollicite l’ossature et va donc la renforcer.
Elvis Serge NSAA
Interview
« L’ostéoporose est la perte de la masse osseuse chef l’homme et la femme à partir de 50 ans »
Pr. Madeleine NGADEU, Médecin interniste et rhumatologue, cheffe de centre Médico-social de l’université de Yaoundé 1
L’ostéoporose touche davantage la femme que l’homme. Pourquoi ?
Pour des raisons hormonales et ceci survient en général à peu près 5, 10 ans après la ménopause si on n’a pas pris des précautions.
Il existe combien de type d’ostéoporose ?
Il existe deux grands types. L’ostéoporose dite primitive ou encore primaire, qui est liée vraiment à l’âge. L’ostéoporose secondaire quant à elle, est secondaire à une autre maladie qui va entraîner la perte de la masse osseuse. En générale, ce sont les maladies telles que les cancers, le diabète, les maladies digestives chroniques surtout inflammatoires digestives chroniques, en tout cas la liste est longue. L’ostéoporose secondaire peut également être due à l’usage des corticoïdes et les effets secondaires seront donc à long terme un type de minéralisation osseuse. L’autre côté c’est l’utilisation de corticoïdes sur la peau. Beaucoup de femmes africaines, celles qui sont claires s’éclaircissent davantage et celles qui sont foncées veulent s’éclaircir. Donc elles utilisent, dans la plupart des cas, des corticoïdes toxiques. Et l’utilisation sur un long terme va exposer la patiente à tous les effets secondaires parmi lesquels l’ostéoporose. Une autre cause de l’ostéoporose secondaire, c’est l’immobilisation prolongée. La liste n’est pas exhaustive.
Quelles sont les manifestations de l’ostéoporose ?
Les manifestations sont souvent et surtout liées aux douleurs de la colonne vertébrale chez les personnes âgées ou chez la femme ménopausée. La douleur concerne surtout la partie haute de la colonne vertébrale, donc l’orchite dorsale. Au début, si on prend la carte d’identité de la personne quand elle avait 50 ans et avec la mesure de sa taille marquée dessus, et on prend la taille peut-être vers 65-70 ans, on va contacter qu’il y a une diminution de la taille. Le deuxième signe qui ne fait pas mal c’est la déformation du rachis dorsal. Vous allez à un certain âge constater chez la grand-mère qui est à la maison les muscles qui se relâchent. Là c’est pour l’ostéoporose gentille. Dans la plupart des cas les malades vont venir parce qu’ils ont des douleurs rachidienne, des douleurs dorsales, surtout les femmes. Et lorsqu’on va faire un examen, on va réveiller la douleur mais ça ne suffit pas pour poser le diagnostic. Il faudrait faire une radio et lorsqu’on fait la radio on peut constater qu’il y a un lâchement vertébral. Ça aussi, ça ne suffit pas pour poser le diagnostic de l’ostéoporose. L’examen qui, recommandé par l’OMS, peut poser le diagnostic final c’est la mesure de la densité minérale osseuse avec un appareil un peu complexe. C’est un appareil qui est rare au Cameroun bien entendu. Il est disponible seulement un à Yaoundé et un à Douala, dans les services privés. Ce qui fait que le coût des examens revient un peu cher.
Est-ce qu’il y a un traitement préventif ou curatif ?
L’ostéoporose n’est pas une fatalité. Je parlerai plutôt de la prévention primaire. Il faudrait avoir une bonne hygiène de vie, à savoir une bonne hygiène alimentaire et pratiquer de l’exercice physique. C’est éviter de manger n’importe quoi, de s’appliquer sur le corps les produits dont on a parlé. Maintenant si on est malade et qu’on est obligé de prendre des corticoïdes pour guérir, ça c’est autre chose. Il faut quand même de temps en temps marcher au soleil. Vous savez, les rayons ultraviolets du soleil transforment le cholestérol de la peau en vitamine D. Donc je voudrais attirer l’attention des uns et des autres sur cette maladie, l’ostéoporose qui est considéré pour nous rhumatologues exerçant dans les pays d’Afrique subsaharienne et particulièrement au Cameroun comme une maladie orpheline. Parce que pour le moment, à cause des maladies infectieuses, les pouvoirs publics ne mettent pas cette maladie en priorité. Mais les projections d’ici 2035-2050 sont graves parce que le nombre de personnes âgées de plus de 50 ans va tripler et si ça triple il y aura les maladies chroniques non transmissibles beaucoup plus que maintenant. Et parmi ces maladies, je pense que l’ostéoporose va être un lourd fardeau, d’où la nécessité de commencer la sensibilisation.
Propos recueillis par Kévine NGOMWO (Stg)