Poche de sang:le challenge de la qualité persiste

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De plus en plus les regards se tournent vers la qualité d’une poche de sang qui doit répondre aux normes internationales avant d’être transfusé à un patient. Une exigence qui n’est pas toujours respectée, lorsqu’on sait que dans de nombreuses structures sanitaires privées, la question reste d’actualité.

Le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) se chargera de stabiliser ce secteur très sensible de la santé humaine.

Depuis la survenance de la pandémie de Covid-19 au Cameroun, les produits sanguins sont devenus de plus en plus rares dans les centres de transfusion sanguine des formations sanitaires (FOSA) ou banques de sang. Une situation qui accentue la pénurie des produits sanguins au sein des formations sanitaires. Bien que la demande de ce fluide vital ne soit pas en baisse, il n’en demeure pas moins que le critère exigence qualité soit continuellement requis. Un challenge que se donnent au quotidien les formations hospitalières à l’instar de l’Hôpital Central de Yaoundé et l’Hôpital Jamot.

Le circuit d’une poche de sang n’est qu’à son commencement après avoir été recueilli. Celle-ci va subir différents tests afin de détecter des cas de souillure par des agents infectieux causant des maladies telles que le VIH/SIDA, la syphilis, les hépatites virales B et C. « Une poche de sang après son prélèvement subie plusieurs types de soins. On peut avoir des soins qui permettent de préparer différents produits sanguins, c’est-à-dire avec une poche de sang, on peut se retrouver en train d’obtenir plusieurs unités qui peuvent servir à transfuser différents patients pour différents cas pathologiques. Ça c’est dans le cadre de la préparation » renseigne le Dr. Ewodo Symphorien, spécialiste de l’Hématologie et de la Transfusion Sanguine, Chef Section du Laboratoire de qualification, de préparation, conservation et distribution du sang au Programme National de Transfusion Sanguine PNTS.

D’un autre côté, le processus ce fait de manière minutieuse afin d’obtenir un produit sain et de qualité « une phase du circuit du sang prélevé consiste à  préparer soit un concentré de globules rouges, du plasma frais congelé, et aussi un concentré de plaquettes standard. Une autre phase consiste à rechercher l’innocuité des produits préparés. On parle de la qualification biologique du don (QBD) qui a pour but de rechercher aux moyens des réactifs et équipements de laboratoire, des éléments infectieux dans la poche de sang. Elle peut être dans le sens de la virologie où on recherchera les marqueurs des virus tels que le VIH, l’hépatite B et C. On peut aussi avoir une qualification biologique recherchant les bactéries, telle que la Syphilis.  Des parasites sanguins pourraient également être recherchés à l’exemple des Plasmodiums pour le paludisme, et même les microfilaires. Par ailleurs, on peut avoir une qualification biologique immunohématologique qui n’est pas infectieuse, mais qui permet à ce que le produit soit déjà dédié à un certain type de patients » ajoute le spécialiste  

En effet, il est question ici, d’aller chercher les groupes sanguins et le phénotypage permettant de donner au patient un sang compatible au groupe sanguin du patient demandeur. De manière générale, l’OMS recommande la recherche des virus de l’hépatite B, C, le VIH, la syphilis en TPHA pour rechercher le Tréponème dans les produits sanguins. C’est dire que lorsqu’on réalise ces quatre marqueurs, on peut aller au-delà. C’est le minimum nécessaire pour pouvoir affirmer qu’une poche de sang est qualifiée. En fonction des indications, le médecin peut exiger qu’on regarde le cytomégalovirus qui est un virus rare. Le médecin prescripteur peut également solliciter qu’on vérifie d’autres pathogènes comme les plasmodiums, parce que pour un patient qui doit être évacué, il ne serait pas prudent qu’il fasse le paludisme après transfusion dans le pays occidental d’évacuation. Toutes fois, la politique nationale de transfusion sanguine au Cameroun recommande comme l’OMS, que les produits sanguins transfusés aux patients soient sains.

Autant de précautions à prendre pour réduire considérablement sinon enrailler la question  de mauvaise qualité des produits sanguins transfusés aux patients qui dans la majeure partie des cas payent le lourd tribut.

Brenda NGOUFACK

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