Pollution de l’air : Le charbon, une ombre noire sur la région du Nord
La fabrication du charbon est une pratique ancestrale. Elle menace l’environnement et la santé des populations. Bien qu’indispensable à la vie quotidienne pour de nombreux habitants, le charbon de bois laisse derrière lui une empreinte noire sur la nature et un bilan lourd pour la santé humaine.
Un danger invisible, la fumée qui tue
La fabrication du charbon est un processus simple mais destructeur qui consiste à brûler du bois à basse température. Cette combustion produit une fumée dense et toxique, riche en particules fines et en gaz nocifs comme le monoxyde de carbone. Inhalée, cette fumée s’attaque aux voies respiratoires, provoquant des irritations, des infections chroniques, et augmentant les risques de maladies respiratoires comme l’asthme et la bronchite. Les femmes et les enfants, les plus exposés à la fumée dans les foyers, sont particulièrement vulnérables.
La cuisine au charbon, une menace quotidienne
Dans la région du Nord, le charbon de bois est principalement utilisé pour la cuisine. L’absence de moyens de cuisson alternatifs et l’accès limité au gaz butane rendent le charbon incontournable pour de nombreux foyers. Les femmes, chargées de la préparation des repas, subissent de plein fouet les effets nocifs de la fumée, subissant un véritable “tabagisme passif” au quotidien. L’impact de cette fumée sur la santé des enfants est tout aussi préoccupant. Les nourrissons et les jeunes enfants sont particulièrement fragiles et sensibles aux particules fines et aux gazs nocifs, ce qui peut entraîner des retards de croissance, des problèmes respiratoires et des infections chroniques.
La deforestation, un cercle vicieux qui affecte l’écosystème
La production de charbon de bois se nourrit de la déforestation. Les forêts, poumons de la planète, sont ravagées pour alimenter les fours à charbon. Cette déforestation a des conséquences désastreuses sur l’environnement. Il s’agit de la diminution de la biodiversité. Les forêts abritent une multitude d’espèces végétales et animales, qui perdent leur habitat avec la déforestation. Il faut ajouter à cela l’érosion des sols. La disparition des arbres affaiblit les sols, les rendant plus vulnérables à l’érosion, ce qui nuit à la fertilité des terres agricoles. Le cercle s’ettend avec les changements climatiques qui menacent la stabilité du climat. La déforestation contribue à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, accélérant le changement climatique. Un autre problème que les pouvoirs publics oeuvrent au quotidien pour l’éviter repose sur la sécheresse et la desertification. Ainsi, La perte de la couverture forestière provoque la sécheresse, favorise la désertification et la dégradation des terres.
Des solutions pour un avenir plus vert
Face aux dangers du charbon, des alternatives s’imposent. La promotion du gaz butane est une solution. L’accès au gaz butane, plus propre et plus économique, est indispensable pour remplacer le charbon. Le développement des énergies renouvelables est un atout. Les énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne, offrent des solutions durables et propres à la région. Le reboisement et gestion durable des forêts est à envisager. Des programmes de reboisement et de gestion durable des forêts sont essentiels pour reconstituer les ressources forestières et pour préserver l’environnement. La sensibilisation des populations aux dangers du charbon et à l’importance de la protection de l’environnement est une priorité. Des campagnes d’éducation sur les alternatives au charbon, les bienfaits des énergies renouvelables, et les méthodes de gestion durable des forêts sont cruciales.
L’avenir de la région du Nord est en jeu
Le charbon, bien que traditionnellement utilisé, représente une menace sérieuse pour la région du Nord. Les autorités locales, les ONG, les organisations internationales et la société civile doivent davantage s’engager ensemble pour trouver des solutions durables et pour protéger l’environnement et la santé des populations. L’avenir de la région du Nord, de sa biodiversité et de ses habitants dépend de l’engagement collectif pour une transition énergétique responsable et durable.
Marcus DARE
Réaction
“C’est pourquoi la population devrait s’intéresser aux mesures alternatives à l’exemple du gaz domestique.”
- Sidi BARE, Spécialiste des questions environnementales
De prime abord, la fabrication et la commercialisation du charbon sont interdites dans la république du Cameroun. Alors, ceux-là qui exercent cette activité, que ce soit la production du charbon ou la commercialisation sont en violation de la loi en la matière. Dans la partie septentrionale du pays, Malheureusement où le couvert végétal est faible, c’est là où on remarque une ampleur de la production et de la commercialisation du charbon. Ce fait constitue une grande entorse à l’environnement. Il aggrave le phénomène du déboisement. Il est question à mon humble avis que les uns et les autres soient conscients car le bûcheron et ceux qui vendent le charbon ne tiennent plus de la sensibilisation, il faut passer à la repression. Que ce soit les autorités locales, traditionnelles ou administratives, et même les acteurs publics comme l’administration en charge des forêts et comme le comité interrégional de lutte contre la séchéresse dans le Nord, tout ce monde doit mettre la main à la pâte pour diminuer le phénomène. Toute fumée, c’est déjà un gaz. Il y a du CO2 qui est dégagé. En matière d’environnement, il y’a pas de limite. Quand vous produisez de la fumée, que ce soit à Garoua, à Douala, cela s’ajoute nécessairement dans la quantité de CO2 déjà énorme dans l’atmosphère. Une petite action qui pourrait contrecarrer ne serait-ce que des petites quantités de gaz carbonique est importante. C’est pourquoi la population devrait s’intéresser aux mesures alternatives à l’exemple du gaz domestique.
Propos recueillis par Marcus Dare
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