Dans le cadre de la riposte contre le coronavirus, cette structure sanitaire a mis en place de nombreuses mesures conformément aux recommandations sanitaires et directives nationales.
C’est dans un contexte marqué par une psychose au sein de la population que l’Hôpital Régional de Garoua, met en place une batterie de mesures pour d’une part, circonscrire le coronavirus et d’autre part, limiter sa propagation dans cette structure hospitalière. Selon le Directeur, « Tout le monde est effrayé. Pas seulement les patients, mais aussi le personnel de santé, les visiteurs, les accompagnants. Mais avec le temps, les gens commencent à comprendre que c’est une maladie comme les autres, sauf que dans la communauté il y a encore quelques personnes qui n’ont pas saisies l’ampleur du coronavirus. Au niveau de l’hôpital, la psychose diminue parmi le personnel soignant. Nous continuons à sensibiliser et prendre des mesures pour protéger l’ensemble du corps médical et les patients » affirme Dr. Aboubakar Sadjo.
Face au défi du coronavirus, l’Hôpital Régional de Garoua ne baisse pas la garde. Le système de détection de cas de cette maladie mis en place, obéit à une procédure conforme aux orientations proposées par l’Organisation Mondiale. « Premièrement côté malades, il y a un circuit dédié à chaque patient. Dès qu’une personne est suspectée, elle emprunte un autre circuit, ce qui permet de limiter le rassemblement de patients suspects et non- suspects. Ils sont envoyés dans d’autres services où ils seront hospitalisés. À l’issu des tests s’ils sont positifs, nous les transférons au centre de prise en charge des sujets atteints de coronavirus », fait savoir Dr. Aboubakar Sadjo.
Ici, l’accès à la structure est limité. Tout visiteur et malade qui arrive sur place passe au thermoflash, pour la prise de température. Selon le Directeur de l’Hôpital, « la sécurité déployée sur le terrain s’efforce à faire respecter les horaires de visite et diminuer les attroupements. Il n’est admis qu’un seul garde malade par malade. Aussi, il existe une équipe dédiée à la prise en charge des patients covid-19. Donc, c’est autant de mesures que nous avons prises pour limiter les contaminations au sein de l’hôpital ». À cela s’ajoute, les mesures édictées par le gouvernement notamment, le port obligatoire du masque, la distanciation sociale, et le respect des règles d’hygiène à travers le lavage des mains à l’eau et au savon. Et sur ce dernier aspect, l’administration y met un accent particulier. Devant chaque service de cet hôpital de première référence pour les hôpitaux de la région du Nord, est disposé un kit de lavage des mains. Mais la sensibilisation tant côté patient que personnel médical reste le leitmotiv de l’administration de l’Hôpital Régional de Garoua.
Autre mesure de lutte contre le coronavirus prise dans cet hôpital, c’est la pulvérisation des différents services. « L’initiative de pulvériser ces différents services vise un objectif précis. Celui de limiter autant que possible la contamination dans le cas où un malade serait passé inaperçu. Un visiteur peut ne rien avoir comme symptôme et il rend visite à un patient alors qu’il a le covid-19. Donc si ces services sont pulvérisés une à deux fois par semaine, nous espérons que la contamination va diminuer. Et nous avons aussi remis des masques au personnel médical », ajoute-t-il.
Au Cameroun, le personnel de santé déployé sur la ligne de front est exposé à la maladie, à cause des contacts directs avec les malades et de l’insuffisance de moyens de protection. Ayant prise la pleine mesure du danger, la structure hospitalière confectionne en ce moment les combinaisons de protection. Elles seront remises dans les prochaines semaines au personnel médical de l’Hôpital Régional de Garoua. Une action qui viendra booster le moral de ces hommes de la blouse blanche, déjà très engagés dans la bataille contre le coronavirus dans la région du Nord.
Depuis l’arrivée du coronavirus dans le Nord, le rythme de fréquentation de l’hôpital a diminué martèle Dr Aboubakar Sadjo. L’affluence observée ici il y a quelques temps n’est plus la même. « Aujourd’hui, les populations ont peur d’aller à l’hôpital parce qu’elles se disent que c’est à l’hôpital qu’on prend le coronavirus, ce qui est tout à fait faux. Je saisi l’occasion pour dire à leur dire que ceux qui viennent avec la maladie c’est pas à l’hôpital qu’ils ont été contaminé, c’est bien dans la communauté. Et partout, il faut se protéger. Il ne faut pas avoir peur d’aller à l’hôpital. Au contraire, c’est en y allant que vous saurez si vous l’avez ou pas ».
Hôpital de troisième catégorie après les hôpitaux régionaux et centraux, l’Hôpital Régional de Garoua a une capacité d’accueil d’environ 150 lits fonctionnels. Il dispose de plusieurs services la médecine, la pédiatrie, la maternité-gynécologie, les urgences…… des services apparentés notamment, ceux de la néphrologie, d’odontostomatologie, ophtalmologie, ORL…Ces différents services fonctionnent normalement même en cette période de crise sanitaire due au COVID -19.
Et au moment où le Cameroun en général, la région du Nord en particulier continue le décompte de cas positifs de la maladie, l’ensemble du personnel de santé appelle les populations au respect des gestes barrières et à limiter au maximum les déplacements. Combattre le coronavirus en milieu hospitalier, l’Hôpital Régional de Garoua en a fait son cheval de bataille.
Agnès MOBE