C’était le 15 novembre 2023, au siège du Centre international de référence Chantal Biya, pour la recherche sur la prévention et la prise en charge du VIH/sida (CIRCB), à Yaoundé. Le projet CIPHER-ADOLA vise à évaluer les facteurs associés aux réponses virologique et immunologique des AVVIH sous TDF/3TC/DTG dans la pratique clinique, fournir les données de base sur l’utilisation de la stratégie du TARV à longue durée d’action (CAB+RPV) au Cameroun.
Le sommet de Dakar, qui s’est tenu du 31 octobre au 1er novembre 2021, a débouché sur un appel à réinventer la réponse à la pandémie de VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre. Cet appel traduisait l’engagement des dirigeants de la région à se rapprocher de l’objectif mondial de 2025, notamment: 95 % des personnes connaissent leur statut sérologique VIH, 95 % des personnes connaissant leur statut sérologique ont accès à un traitement et 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable (objectifs 95-95-95).
27 % des nourrissons exposés au VIH
Malgré les progrès et le fort engagement politique en faveur de la lutte contre le VIH pédiatrique, la couverture de la thérapie antirétrovirale chez les enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre reste faible. Trop peu d’enfants sont diagnostiqués dans la région, avec seulement 27 % des nourrissons exposés au VIH qui ont subi un test de dépistage de l’infection à VIH dans les huit semaines suivant leur naissance en 2018.
Le CIRCB en sa qualité de ce centre international de référence pour la recherche sur la prévention et la prise en charge du VIH sida a mis sur pied un projet de recherche sur la prise en charge optimisée du VIH/SIDA chez les adolescents. C’est d’ailleurs la raison de l’organisation de la cérémonie officielle du lancement du projet CIPHER-ADOLA, pour la prise en charge optimisée du VIH/SIDA chez les adolescents, hier 15 novembre 2023, au CIRCB.
L’ONUSIDA estime d´ailleurs, que le Cameroun reste l´un des pays d´Afrique subsaharienne les plus touchés et que les enfants de moins 15 ans représenteraient 7,96% de personnes vivant avec le VIH. « Nous savons que le VIH est un problème de santé publique au Cameroun et notamment chez les adolescents, parce que nous constatons qu’il y a beaucoup d’enfants qui naissent encore avec le VIH, même si avec le temps, ce taux a suffisamment baissé. Présentement, il est déjà important pour nous de pouvoir optimiser leur prise en charge parce qu’il y a certains d’entre eux qui n’arrivent pas à très bien contrôler leur maladie. Il est question pour nous de mettre en place, dans le cadre de ce projet, des stratégies, notamment pour les supporter sur le plan psychologique, sur le plan de renforcement de leur prise en charge en ce qui concerne la prise des médicaments », explique Dr Bouba Vagaï, virologue.
Utilisation de la stratégie du TARV à longue durée d’action
Objectif du projet CIPHER-ADOLA visent à évaluer les facteurs associés aux réponses virologique et immunologique des AVVIH sous TDF/3TC/DTG dans la pratique clinique, fournir les données de base sur l’utilisation de la stratégie du TARV à longue durée d’action (CAB+RPV) au Cameroun. « Vous savez que c’est une tranche d’âge que les données ne sont pas encourageantes par rapport à l’ensemble des autres patients qui sont pris en charge sur le VIH. Nous voulons avoir des données qui nous permettront probablement d’introduire des nouveaux traitements à long terme, que nous connaissons et qui sont pratiqués dans d’autres pays. Vous savez qu’il y a des molécules qu’on peut prendre deux fois par mois, et même une fois les deux mois », confie le Pr Alexis Ndjolo, Directeur général du Centre international de référence Chantal Biya, pour la recherche sur la prévention et la prise en charge du VIH/sida (CIRCB).
Maximiser le bénéfice des antirétroviraux
En effet, ce nouveau projet vise à mieux comprendre les facteurs qui pourraient entraver la réponse optimale des adolescents recevant les antirétroviraux basés contenant du dolutegravir dans notre contexte. De tels facteurs auraient un impact néfaste sur les nouvelles stratégies innovantes pour le traitement antirétroviral, en occurrence le régime à longue durée d’action.
Au terme de cette étude, nous comptons fournir des données probantes sur l’utilisation d’une telle stratégie dans notre contexte, afin de maximiser le bénéfice des antirétroviraux fournis par les autorités gouvernementales. Cette réunion nous donne l’occasion de vous présenter la quintessence du projet, d’échanger sur les aspects clés de l’implémentation du projet, et de dégager les aspects clés de l’implémentation du projet, et de dégager les aspects les plus prioritaires tant pour la clinique que pour le programme national de prise en charge du VIH pédiatrique.
Le diagnostic et le traitement pédiatriques restent à améliorer et à renforcer
Nous sommes très heureux de voir toutes les parties prenantes ici présentes MINSANTE, DROS, CNLS, UNICEF, OMS, EGPAF, CDC, RECAJ+, nos sites partenaires pour la mise en œuvre), car votre collaboration est indispensable à la réussite de ce projet. Nous remercions les pouvoirs publics ainsi que nos différents partenaires qui nous accompagnent sans cesse dans l’atteinte de nos différentes missions. Nous remercions surtout la Société Internationale De Lutte Contre Le Sida (ISA), qui a bien voulu nous accorder un financement pour la réalisation de ce projet sur la prise en charge optimisée du VIH/SIDA chez les adolescents, aussi nous remercions la communauté des adolescents du RECAJ+ avec qui le CIRCB chemine depuis plusieurs années et dont la collaboration active reste vivement attendue.
Le Cameroun a montré une baisse modérée de 32 % du nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants entre 2009 et 2013. Le pourcentage de femmes recevant des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant a augmenté de 14 % en 2009 à 61 % en 2013. Des défis demeurent pour maintenir les femmes sous médicaments antirétroviraux pendant toute la durée d’allaitement maternel : en effet, le taux final de transmission aux nourrissons est de 25 %. Le diagnostic et le traitement pédiatriques restent des domaines à améliorer et à renforcer ; en 2013, seulement 24 % des nourrissons exposés au VIH ont bénéficié d’un diagnostic précoce, et 16 % des enfants diagnostiqués (0 à 14 ans) ont reçu des médicaments antirétroviraux.
Elvis Serge NSAA