La décision d’interdiction est contenue dans une lettre-circulaire signée le 30 avril dernier et adressée aux préfets des départements, les ministres de culte musulmans et les Lamibés de la région.
L’Adamaoua, malgré les efforts fournis dans la sensibilisation sur le respect des mesures barrières contre le covid-19 et la vaccination déjà lancés, fait face à une remontée de la courbe de contamination. Les rappels à l’ordre des autorités restent moins écoutés. Le port du masque dans les espaces publics, le lavage des mains à l’entrée des services et l’usage du gel hydro alcoolique sont de moins en moins observés. Les efforts fournis par les autorités rencontrent malheureusement l’incivisme des populations de la région. Le mois de ramadan, mois de pénitence, de recueillement et de dévotion amène les fidèles à se retrouver dans les lieux de cultes pour les prières, ce qui pourrait, selon les autorités administratives être une source d’une nouvelle vague de contamination au covid-19.
Le ramadan 2021 vient d’entamer la dernière décade depuis quelques jours. Une dernière décade marquée par les retraites spirituelles et les prières de masse dans les mosquées. Des séances susceptibles de provoquer une nouvelle flambée de la pandémie du corona virus dans la région. Dans la lettre circulaire signée par Kildadi Taguiéké Boukar, il rappelle la difficulté qu’ont les autorités à faire respecter les mesures prises pour tordre le cou au covid-19. Face à cette difficulté, il instruit les préfets, les Lamibés et les ministres de culte musulmans de s’assurer du respect de cette décision. Dans cette lettre circulaire du gouverneur, on peut lire, « Au regard de la difficulté manifeste à maîtriser les regroupements massifs de personnes dans les mosquées au cours de la dernière décade du mois de ramadan qui suscite un engouement considérable et une effervescence pour les prières nocturnes et les retraites spirituelles habituelles pouvant entrainer une flambée de la contamination communautaire de la pandémie du Covid-19, j’ai l’honneur de vous inviter à bien vouloir interdire lesdites prières dans toutes les mosquées de la région susceptibles de connaître des affluences notables durant cette période ». Aussi, le gouverneur dans cette lettre dont copie a été faite au ministre de l’administration territoriale demande-t-il aux destinataires de s’assurer du respect des mesures gouvernementales. « Vous voudrez bien par ailleurs mettre l’emphase sur le respect des mesures gouvernementales de lutte contre le covid-19 dans les dits lieux de culte et me rendre compte des résultats de vos diligences ».
Cette décision arrive au moment où les fidèles musulmans viennent d’entamer la recherche de la nuit de la destinée au cours des 10 derniers qui appellent à des méditations profondes du Saint Coran. La lettre circulaire du gouverneur vient réconforter la décision du Lamido de Ngaoundéré, sa Majesté Mohamadou Hayatou Issa qui, dès le début du mois de ramadan 2021 avait interdit les prières de masse. On se souvient d’une pareille décision prise l’année au moment où le covid-19 faisait rage. Une décision critiquée et rejetée en son temps par certains musulmans et qui s‘est avérée pourtant salutaire dans la lutte contre le covid-19 dans l’Adamaoua en général et dans la ville de Ngaoundéré particulièrement.
Jean BESANE MANGAM