Réagir aux épidémies de poliomyélite : 6,7 millions d’enfants de 0 à 5 ans à vacciner contre la polio au Cameroun

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Une campagne nationale de vaccination contre la polio se déroulera du 1er au 3 mars au Cameroun. Il s’agit de la première série de journées nationales de vaccination contre la polio prévues cette année dans le pays. Bien qu’aucun cas n’ait été notifié cette année au Cameroun, voisin du Tchad et de la République Centrafricaine, le pays participe à la campagne de vaccination afin de prévenir une éventuelle propagation du virus, en particulier dans les zones frontalières.

Une campagne de vaccination en coordination avec certains Etats d’Afrique centrale est menée pour éradiquer le poliovirus dans la sous-région. C’est le combat que le Cameroun et les pays voisins continuent de mener face aux épidémies de cette maladie causée par la variante du poliovirus. Afin de protéger les enfants de 0 à 5 ans de cette affection paralysante, le pays organise simultanément une campagne de vaccination en collaboration avec le Nigeria, la République centrafricaine et le Tchad pour lutter contre la polio. Cette campagne se déroulera en deux phases, la première se déroulant du 1er au 3 mars dans les dix régions du pays et visant plus de 6 millions d’enfants.

La vaccination de masse aura lieu dans les foyers, les écoles, les hôpitaux ou d’autres lieux publics. Le deuxième tour de vaccination est prévu un mois plus tard pour éradiquer définitivement cette maladie infectieuse. Lors d’un point de presse vendredi dernier à Yaoundé, le Dr Brice Edzoa Essomba, coordonnateur régional du Programme Elargi de Vaccination (PEV) du Centre, est revenu sur l’importance de cette opération. “Après le deuxième cycle de vaccination en 2023, la région du Centre a enregistré un cas de poliovirus dérivé en décembre. Un autre cas a également été détecté dans l’Extrême-Nord. Jusqu’à présent, ces deux cas n’ont pas fait l’objet d’une réponse. Par ailleurs, de nombreux cas de poliovirus ont été détectés dans la sous-région de l’Afrique centrale. Des études ont montré des liens entre ces cas. Par conséquent, le risque d’importation reste très élevé“, a-t-il déclaré. Selon le Dr Brice Edzoa Essomba, la campagne organisée en collaboration avec d’autres pays d’Afrique centrale vise à accroître la sensibilisation et la participation à l’initiative mondiale d’éradication de la poliomyélite.

En 2021, une nouvelle souche de poliovirus, aussi virulente que le poliovirus sauvage dont le Cameroun est déclaré libre depuis 2020 a été découverte dans notre pays. Le Poliovirus Dérivé Circulant de type 2 (cVDVP), de son nom scientifique, est également présent dans plusieurs pays voisins dont le Tchad, la République Centrafricaine, le Nigeria. Face aux conséquences parfois irréversibles causées par de telles flambées épidémiques sur les enfants de 0 à 5 ans (particulièrement vulnérables), le gouvernement du Cameroun a entrepris d’organiser une campagne nationale de vaccination de riposte à cette épidémie de poliomyélite en deux tours.

Vaste campagne de vaccination en Afrique Centrale

Cette initiative, qui commence au Cameroun, au Tchad et au Niger avant d’être étendue à la République Centrafricaine la semaine prochaine, intervient après la détection cette année de 14 cas de poliovirus de type 2 dans certains pays : un échantillon provenant de la surveillance environnementale au Niger a été testé positif pour le poliovirus de type 2, six cas confirmés ont été signalés au Tchad et sept en République Centrafricaine.

Bien qu’aucun cas n’ait été notifié cette année au Cameroun, voisin du Tchad et de la République Centrafricaine, le pays participe à la campagne de vaccination afin de prévenir une éventuelle propagation du virus, en particulier dans les zones frontalières

Cette initiative plurinationale, qui est soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avec l’appui de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP), prévoit des opérations synchronisées de vaccination et des programmes conjoints dans les communautés frontalières pour enrayer la transmission de la poliomyélite.

« Il s’agit d’une initiative primordiale qui vise à combler les lacunes en matière de vaccination dues à la pandémie de COVID-19 et qui fournira à des millions d’enfants une protection vitale contre le risque de paralysie irréversible que cause la poliomyélite », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « La synchronisation de la campagne garantira l’administration simultanée du vaccin à une vaste cohorte d’enfants dans les quatre pays, afin de renforcer l’immunité contre la polio sur une zone géographique étendue. »

La région du lac Tchad, qui comprend trois des quatre pays cibles, est confrontée à une situation de violences armées parmi les plus longues au monde. La région comprend également, à l’échelle mondiale, l’une des proportions les plus élevées d’enfants qualifiés de « zéro dose » à l’échelle mondiale, c’est-à-dire des enfants non vaccinés ou sous-vaccinés.

En conséquence, les quatre pays ont déployé des efforts considérables pour renforcer la détection de la poliomyélite, freiner la propagation du virus et protéger les enfants contre le risque d’infection et de paralysie à vie. Toutefois, même si ces États Membres ont été certifiés exempts de poliovirus sauvage autochtone (la souche naturellement en circulation), le variant de poliovirus de type 2 en circulation, qui est la forme la plus répandue de la maladie, continue de circuler.

Dans l’ensemble des pays, les gouvernements ont continué d’améliorer la qualité des opérations de vaccination, en s’appuyant notamment sur la mise en œuvre à grande échelle de campagnes de vaccination supplémentaires. Ces interventions visent à réduire les risques résiduels pour toutes les formes de poliovirus, tout en intensifiant la vaccination de routine dans les pays.

De plus, des opérations de porte-à-porte ont permis d’alléger le fardeau pesant sur les parents, qui doivent conduire leurs enfants dans des centres de santé afin de les faire vacciner. Grâce au soutien fourni par l’OMS, les travailleurs de la santé administrent désormais les vaccins à domicile, ainsi que dans les centres religieux, les marchés et les écoles.

Les chefs religieux et communautaires, en leur qualité de champions de l’éradication du poliovirus, aident également à mobiliser les parents et tuteurs pour que ceux-ci fassent vacciner leurs enfants contre la polio et toutes les maladies évitables par la vaccination.

Par ailleurs, il est fondamental de disposer de données fiables pour assurer une surveillance de la maladie et une riposte efficaces face aux épidémies. Dans un contexte marqué par les épidémies actuelles de polio dues au poliovirus circulant, les pays ont redoublé d’efforts de surveillance de la maladie pour mieux détecter les cas.

Joseph MBENG BOUM

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