Réunion Afrique sur l’élimination de la tuberculose: Les 7 recommandations de Yaoundé

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Du 11 au 13 juin 2024, le Cameroun a abrité la réunion régionale Afrique francophone pour l’élimination de la tuberculose en Afrique d’ici 2030.

Parmi les principales recommandations figure l’augmentation de la couverture géographique de la contribution des donateurs au mécanisme de subvention de Stop TB-Challenge Facility For Civil Society.

Cette initiative, portée par Expertise France, le Fonds mondial, l’USAID, 14 pays, des acteurs de la société civile et DRAFT TB, vise à mobiliser davantage de ressources pour soutenir les actions des organisations de la société civile dans la lutte contre la tuberculose dans les pays francophones d’Afrique.

En dépit des progrès actuels, la tuberculose reste un problème majeur de santé publique, eu égard à son incidence, sa prévalence et  sa mortalité toujours élevée. C’est ainsi que le projet Stop TB Partnership, en collaboration avec DRAF TB, a organisé du 11 au 13 juin 2024, à Yaoundé, une réunion régionale pour l’Afrique francophone sous le thème : « Faire progresser la communauté, les droits et le genre pour une réponse équitable à la tuberculose en Afrique francophone ».

Lors de la réunion entre l’Initiative by Expertise France, le Fonds mondial, l’USAID, 14 pays, les membres de la société civile et les membres de l’organisation DRAFT TB, ont plaidé pour l’augmentation de la couverture géographique de la contribution des donateurs au mécanisme de subvention de Stop TB-Challenge Facility For Civil Society. Au sortir de cette réunion, des synergies ont également été partagées et des partenariats signés. « Tout le monde a pu échanger des synergies, des alliances ont pu être aussi formées, on l’espère en tout cas pour le futur », renchérit Adeline BATTIER, représentante de l’Initiative Expertise France.

Cette augmentation permettra de renforcer les capacités des organisations de la société civile des pays francophones à combler les gaps de la réponse à la tuberculose dans cette région de l’Afrique. De plus, les patients souffrant de la maladie n’auront plus à faire aux problèmes de disponibilités, d’accessibilité, d’acceptabilité et de qualité des soins, aux problèmes de discrimination, etc…  « De nombreux plans d’action ont été mis en place entre la société civile et le gouvernement, notamment des outils CRG qui consistent à l’évaluation de la stigmatisation, l’évaluation de la discrimination, de l’environnement juridique, de l’estimation de la taille des populations clés », explique le directeur exécutif de l’ONG-FIS Bertrand Kampoer.

Cette rencontre vise à construire une compréhension commune de la Communauté, des droits et du genre (CRG) dans la réponse à la tuberculose, comme indiqué dans la déclaration politique des Nations Unies sur la tuberculose et le plan mondial pour l’éradication de la tuberculose. « Il faut reconnaître que l’écart est fatal, entre les engagements qui ont été pris et puis les réalités sur le terrain. Après ces trois jours de travaux, nous avons bien compris le rôle du CRG (Communauté Genre et Droit), et son impact sur la réponse tuberculose et notamment sur la faible notification et les résultats de traitement qui ne sont pas selon les recommandations de la stratégie mondiale pour mettre fin à la tuberculose de Stop TB-challenge Facility for Civil Society », explique le directeur exécutif de l’ONG-FIS Bertrand Kampoer.

Ses défis répercutés sur les sept dimensions du cadre du droit à la santé ont été analysés au niveau de notre région sur la base de six évaluations CRG réalisées au Bénin, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Niger et en RDC. Il s’agit principalement des défis liés à la disponibilité, accessibilité, acceptabilité et qualité des soins avec en prime le manque d’intimité et de confidentialité dans les cliniques et les services de santé ; la non-discrimination et égalité de traitement avec les femmes qui sont parfois divorcée ou abandonnées en raison de leur expérience avec la tuberculose ; les libertés liées à la santé avec les lois criminalisant la consommation personnelle de drogue, et le commerce du sexe qui découragent les comportements de recours aux soins de santés ; les perspectives de genre avec l’autonomie décisionnelle des femmes qui entravent leurs accès aux services de santé TB et augmente leurs vulnérabilités ; les population clés, vulnérables et marginalisés avec les groupes non priorisés et intégrés dans les plans stratégiques nationaux ; le recours et responsabilité avec un accès limité à la justice et mécanismes de responsabilisation dans la riposte à la tuberculose.

Toutes ces augmentations et améliorations contribueront à aider les associations à accompagner les patients et le gouvernement dans l’objectif de mettre hors d’état de nuire la tuberculose, ce qui entre en droite ligne avec les attentes de l’OMS de mettre fin à la tuberculose d’ici 2030.

La tuberculose est un problème de santé publique majeur en Afrique. En 2021, on estimait que 10,6 millions de personnes avaient contracté la tuberculose dans la région, dont 6 millions d’hommes, 3,4 millions de femmes et 1,2 million d’enfants. La tuberculose est la première cause de décès par maladie infectieuse en Afrique, après le VIH.

L’élimination de la tuberculose d’ici 2030 est un objectif ambitieux, mais réalisable. Les recommandations de la réunion de Yaoundé constituent une étape importante vers la réalisation de cet objectif.

Elvis Serge NSAA et Audray NDENGUE Stg

 

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