Santé communautaire : Un fardeau pour les ménages

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Le financement de la santé au Cameroun repose encore majoritairement sur les familles, tandis que les engagements de l’État ne sont pas pleinement respectés. C’est ce que révèle le Plan Stratégique National 2021-2025.

Le document de stratégie indique clairement que le Cameroun est loin d’atteindre l’objectif d’Abuja, qui préconisait d’allouer au moins 15 % du budget national à la santé. En effet, ce chiffre n’était que de 5,02 % en 2013, une part insuffisante pour répondre aux besoins grandissants de la population. Ce désengagement relatif se reflète directement sur les ménages. Selon les Comptes Nationaux de la Santé de 2012, les dépenses directes des familles représentaient un lourd 70,4 % du total, alors que l’État ne contribuait qu’à hauteur de 14,6 %. Ce déséquilibre s’explique notamment par le très faible développement des mutuelles de santé et de l’assurance-maladie, qui ne couvrent même pas 3 % de la population. Par conséquent, les ménages supportent individuellement le coût des soins et des médicaments.

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Une dépendance critique aux financements extérieurs

Pour les initiatives de santé communautaire, la situation est encore plus précaire. Le financement des interventions de santé sous directive communautaire (ISDC) est « presque exclusivement » assuré par les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et les organisations de la société civile. Les dépenses liées aux ressources humaines, aux équipements, et à l’évaluation des programmes sont, pour l’instant, majoritairement financées de l’extérieur.

Le rapport est sans appel : « Aucun financement n’est accordé par l’État Camerounais directement à la communauté en faveur de la santé communautaire. » Cette dépendance représente une vulnérabilité majeure pour la pérennité de ces interventions. Ainsi, l’enjeu des années à venir sera de mettre en place des mécanismes nationaux pour un financement durable et autonome de la santé communautaire, et ce, afin de réduire la vulnérabilité des populations les plus éloignées.

E.S.N

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