Santé de la reproduction : 9% de couverture contraceptive au premier semestre 2024 dans l’Adamaoua.

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Malgré la dotation des hôpitaux des unités de santé de reproduction, sa fréquentation reste très faible. Plusieurs raisons expliquent le faible recours à ce service. Le Point Focal de la santé de la reproduction à la délégation régionale de la santé publique, pointe un doigt accusateur sur les considérations culturelles, où les sujets sur la sexualité restent tabous.

 « Après une investigation, on s’est rendu compte que la demande de services n’est pas prise en compte sur tous les plans. C’est vrai que les barrières socioculturelles et ces pesanteurs contribuent, mais nous ne pouvons pas laisser totalement sur le dos de ces barrières. Mais nous devons aller au-delà de cela. Le ministre a déjà créé les unités dans les hôpitaux de district, mais la fréquentation et le développement infrastructurel de ces unités restent un défi ». Cette déclaration de Daouda, point focal santé de reproduction à la délégation régionale de la santé dans l’Adamaoua, traduit à souhait le rôle négatif que jouent les considérations culturelles dans      la fréquentation des hôpitaux, notamment les unités de santé de reproduction des adolescents. Dans bien des familles, malgré les différentes campagnes de sensibilisation, la sexualité reste encore un sujet tabou. La plupart des jeunes apprennent sur la sexualité hors du cadre familial. « Parler de la sexualité avec les parents, ça jamais. Lors que j’ai eu mes premières règles, je me suis affolée. Une fois à la maison, j’en ai parlé à ma mère, et c’est là où elle a commencé à me dire que je pouvais déjà être maman », se souvient Didjatou, de ces explications vaguent que lui a données sa génitrice. Et d’ajouter, « C’est avec les enseignants dans les établissements et avec les grandes sœurs que j’ai pu acquérir quelques connaissances sur la santé sexuelle et reproductive. Si avec maman, on n’en parle pas, ce n’est pas avec papa qu’on aborderait cette question.  Chez nous, on n’ose pas parler de sexualité avec les parents, à forte raison aller consulter un personnel de santé pour les questions de sexe ». Selon cette jeune dame âgée d’environ 24 ans aujourd’hui, beaucoup de jeunes vivent dans l’ignorance, à cause de la force de la culture. Comme elle, de milliers de jeunes dans cette partie du pays vit en ignorant l’existence des unités de santé de reproduction des adolescents dans les hôpitaux.  Une situation qui plombent l’efficacité des unités SRA et augmentent le taux de contamination à certaines infections sexuellement transmissibles.

Faible fréquentation des unités SRA

Pour le point focal de la santé de reproduction, l’Adamaoua enregistre un faible taux de couverture. « En faisant l’état des lieux du premier semestre, on s’est rendu compte que les indicateurs sont peu reluisants. Il est donc question, après une analyse, les besoins non satisfaits en planification familiale sont élevés au-dessus du plan national. Et puis le taux de couverture contraceptive pour la région de l’Adamaoua tourne autour de 9%, alors que les évaluations devraient montrer cela autour de 22% » indique-t-il.  Pourtant, selon la cheffe d’unité SRA de l’Hôpital Régional de Ngaoundéré, madame Habiba Hamadou, l’Unité SRA est fonctionnelle mais de moins en moins fréquentée par les jeunes. Il en est de même pour les femmes au foyer qui ont besoin de planification familiale. Pour elle, juste quelques personnes font recours à ses services.

En rencontrant les hommes de médias, il est question pour la délégation régionale de la santé, de mettre à leur disposition des éléments de communication afin d’appeler à un changement de comportement, et partant d’améliorer le niveau de fréquentation des Unités SRA des hôpitaux.

« En termes de communication, nous ne sommes pas des experts en la matière. Avec vous, nous pouvons faire mieux parce que dans votre approche communicationnelle, vous avez la prise en compte de ces barrières culturelles et comment les briser », affirme Daouda.

Les campagnes de sensibilisation de masse sont envisagées afin de susciter l’adhésion des jeunes et de la communauté aux services de la santé de reproduction. Ce qui permettra de relever le niveau de fréquentation de ces services et de limiter les cas des Ist, les grossesses non désirées, résultat d’une mauvaise santé sexuelle et reproductive.

Par Jean Besane Mangam

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