Santé publique: le Cameroun tient son plan de lutte contre les hépatites virales

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Le Secrétaire général du Ministère de la santé publique, Pr Louis Richard Ndjock  a présidé, le 28 août dernier, la cérémonie de lancement du plan stratégique national de lutte contre les hépatites virales 2020-2024.

Les hépatites virales (HV) constituent une préoccupation mondiale à bien des égards et ont suscité ces dernières décennies une attention croissante et méritée. L’hépatite virale est un problème de santé publique. C’est une inflammation du foie. Elle est le plus souvent causée par l’un des cinq virus suivants : virus hépatite A, B, C, D et E.  Cette année, la Journée a pour thème « Pour un avenir sans hépatite » et met fortement l’accent sur la prévention de l’hépatite B chez la mère et le nouveau-né. D’après l’enquête Camphia 2017, la prévalence nationale de l’hépatite B est de 8,3% pour les tranches d’âges de 15 à 59 ans. Toutefois, les disparités sont importantes entre les différentes régions du pays.

C’est dans l’optique de venir à bout de cette pandémie que le gouvernement camerounais a résolu de mettre un plan de lutte contre les hépatites sur pied. Il a comme orientations stratégiques prioritaires, la prévention des hépatites virales, la prise en charge des cas à travers les soins, le traitement, le continuum des soins, la surveillance épidémiologique et la recherche opérationnelle.

Les résultats d’impact attendus de la mise en œuvre du plan sont, notamment la diminution d’au moins 60% de la mortalité attribuables aux hépatites chroniques B, C et D. Tout comme la diminution  de la prévalence des hépatites B et D respectivement de 11, 9 à 9% et 10,5 à 8% et ; le maintien en dessous de 1% de la prévalence de l’infection par le virus de l’hépatite C chez les personnes âgées de 15 à 49 ans. Il s’agit des jalons qui aideront à évaluer les progrès vers l’élimination.

« L’hépatite B représente 85 % de la charge de morbidité due à l’hépatite dans la Région africaine de l’OMS. La période d’infection la plus vulnérable se situe au cours du premier mois de vie et peut être prévenue par la vaccination contre l’hépatite B, précisément par l’administration d’une dose de naissance au cours des premières 24 heures de vie. Le fait d’atteindre une couverture d’au moins 90 % dans la Région devrait largement contribuer à la prévention de plus de 1,5 million de nouvelles infections et de 1,2 million de décès par cancer du foie d’ici à 2035 », prévient Dr Phanuel Habimana, représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) au Cameroun.

Le lancement  du Plan stratégique national, attendue par de nombreux partenaires de la lutte contre cette maladie, notamment, l’Oms, l’Unicef Médecins sans Frontières, Gavi (Global Alliance for Vaccines and immunisation), et bien d’autres, matérialise un fort engagement du gouvernement Camerounais à éliminer cette maladie en 2030.

Vaccination et diagnostic à améliorer

« L’un des facteurs qui ne favorisent pas l’accès rapide au traitement demeure les coûts élevés du diagnostic prétraitement», revèle le Dr Kowo  Mathurin, hépato-gastroentérologue. Pour la société camerounaise de gastroentérologie, il faut introduire le vaccin contre l’hépatite B, 24 heures après la naissance et non à six semaines comme cela passe en ce moment dans les hôpitaux.

Face à ce plaidoyer, le  Pr Richard Ndjock rassure que le plan stratégique va résoudre l’équation du diagnostic. Concernant l’introduction du vaccin contre l’hépatite B à 24 heures après la naissance, cela sera fait dans les prochains jours de concert avec le programme élargi de vaccination.

Joseph Mbeng Boum

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