L’annonce a été faite par Son Excellence Paul Biya, le Chef de l’Etat camerounais au cours de son discours à la Nation le 31 décembre 2024.
Le Président de la République, Son Excellence Paul Biya a donné du sourire aux jeunes Camerounais diplômés, du secteur la Santé. C’était au cours de son allocation le 31 décembre dernier. Ainsi, il préconise la contractualisation de près de 10 000 personnels de Santé sur une période de 5 ans dans le pays. « Dans la perspective d’améliorer les performances du secteur, j’ai décidé de la contractualisation de 9 mille 944 personnels de santé, sur une période de cinq ans. Ce recrutement spécial contribuera sans doute à la réduction du chômage des jeunes diplômés dans le secteur de la santé, en même temps qu’il facilitera substantiellement la prise en charge des malades », a-t-il déclaré.
Cette nouvelle a été accueillie de fort belle manière par des jeunes diplômés en quête d’emploi dans ce secteur. « Je suis très émue par cette décision du Chef de l’Etat. Cela me rassure et me réconforte. J’espère être parmi les personnels qui auront la chance d’être contractualisées », lance Annick Metomo (25 ans), infirmière. Dans le même sens, Basile Leka (29 ans), médecin généraliste voit déjà son dossier être validé et sa contractualisation actée : « Merci au Chef de l’Etat pour cette décision. Je suis un bon médecin et je sais que je peux servir dans les hôpitaux de mon pays. Avec cette contractualisation, je serai désormais à l’abri du besoin. Je ne doute pas un seul instant que mon dossier sera validé ».
Selon les autorités Camerounaises, plusieurs milliers d’enseignants, médecins et infirmières ont quitté leur poste dans la fonction publique au cours des trois dernières années. A présent, les données de l’OMS indiquent que le Cameroun compte 1,9 infirmières pour 10 000 habitants. Or, la moyenne est de 49 médecins, infirmières et sages-femmes pour 10 000 habitants. Convaincu du chômage ambiant et de la précarité des salaires, les personnels de Santé sortis des écoles de formation au Cameroun se rendent massivement aux Amériques et en occident à la quête d’un emploi bien rémunéré.
Cet exode a un impact négatif sur le fonctionnement des formations sanitaires et le bien-être des populations au Cameroun. Selon les Nations Unies, plus de 210 établissements de santé ne sont plus fonctionnels en raison de leur destruction ou de leur abandon par le personnel de santé du fait d’un conflit séparatiste dans la partie dite anglophone du Cameroun.
Le phénomène de migration des travailleurs qualifiés vers l’étranger notamment le Canada inquiète de plus en plus le Patronat camerounais. Pour preuve, le 18 septembre 2024, Célestin Tawamba, président du Groupement Inter-Patronal du Cameroun (Gicam), a exprimé sa préoccupation face à l’ampleur de cette « fuite des cerveaux » qui touche tous les secteurs d’activité du pays.
« De janvier à avril 2024, près 6 000 camerounais ont immigré au Canada, portant à plusieurs centaines de milliers de personnes, le nombre de camerounais ayant choisi de s’expatrier vers ce pays et bien d’autres depuis près de deux décennies déjà. Le Cameroun est le deuxième pays au monde pourvoyeurs de main d’œuvre au Canada, juste derrière la France », a indiqué en se désolant, le président du Groupement Inter-Patronal du Cameroun (Gicam).
Quelques années plus tôt, soit le 3 avril 2022, lors de la défense du projet de loi sur la recherche médicale impliquant la personne humaine à l’Assemblée nationale, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, annonçait son projet d’ajouter 25 000 recrutements supplémentaires sur une période de 5 ans. La mise en œuvre de cette initiative permettrait selon lui, de réduire de près de moitié, le déficit de personnel dans le secteur de la santé au Cameroun, estimé à 55 000 personnes à la fin du mois de septembre 202.
Lors de cette même déclaration, le ministre précisait avoir soumis au gouvernement une proposition visant à contractualiser 20 000 personnels temporaires. Une démarche qui « viserait à régulariser le statut du plus grand groupe de travailleurs de santé en fonction dans le pays en 2022 ». En effet, parmi les 39 720 personnels de santé recensés par le MINSANTE à la fin septembre 2021, 20 116 étaient temporaires, tandis que 11 346 étaient fonctionnaires, 4 846 étaient contractuels et 3 412 étaient agents décisionnaires. C’est dans ce contexte qu’intervient la promesse du Président de la République de contractualiser près de 10 000 personnels de santé dans le pays.
Outre la contractualisation du personnel de Santé, le Chef de l’Etat a aussi évoqué le renforcement du plateau technique au sein de plusieurs formations sanitaires du pays. « Dans le même temps, nous allons poursuivre les efforts visant à améliorer l’offre des soins, en renforçant le plateau technique des hôpitaux et en densifiant la carte sanitaire. C’est le sens de la récente mise en service des Centres Hospitaliers Régionaux de Ngaoundéré et de Bertoua », indique-t-il. L’année 2025 s’annonce donc riche en challenge notamment dans le secteur de la Santé au Cameroun.
Par Junior NTEPPE KASSI
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