Vaccin antipaludique: La nécessité d’extension dans certains districts de l’Adamaoua.

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  Introduit dans la vaccination de routine du Programme Elargi de Vaccination depuis le 22 janvier 2024, 4 districts avaient été retenus dans l’Adamaoua, à cause de l’incidence de cette maladie. D’autres districts de santé plaident pour l’extension.

Une séance de vaccination contre le paludisme au CSI de Sabongari, dans le district de Meiganga

 «  Au cours du trimestre juillet-septembre 2024, nous avons notifié 173 cas de paludisme d’enfants de moins de 5 ans au sein de notre formation sanitaire. C’est suffisamment inquiétant, puisque nous sommes en zone rurale et les populations sont exposées à cette maladie. D’ailleurs, c’est l’une des principales causes de consultations et d’hospitalisation dans notre centre ». Ces déclarations de Samuel Salatou, chef du Centre de Santé Intégré de Nom-Kandi, dans le district de santé de Ngaoundéré-Rural traduisent à souhait l’urgence pour la hiérarchie du ministère de la santé d’étendre la vaccination dans ce district. Et de poursuivre, « Nous sommes traversés par des petits cours d’eau et cela peut expliquer l’endémicité de cette pathologie dans notre secteur. Le plaidoyer qu’on peut faire, c’est de solliciter l’extension de la vaccination contre le paludisme dans notre district et surtout dans notre aire de santé » plaide-t-il. En procédant par des simples calculs, 173 cas en moyenne pendant 1 un trimestre, sur 1 an, la seule zone de Nom-Kandi se retrouverait avec près de 692 cas.

En introduisant le vaccin contre le paludisme le 22 janvier 2024 dans le programme de la vaccination de routine du Programme Elargi de Vaccination, dans l’Adamaoua, 4 districts de santé, Djohong, Meiganga, Ngaoundal et Tibati ont été choisis à cause de l’incidence du paludisme dans ces districts. Dans le district de santé de Djohong, le taux de mortalité dû au paludisme pour 100.000 enfants est de 203 tandis que le taux d’incidence pour 1000 habitants est de 529. A Meiganga, le taux de mortalité est de 115/100.000 enfants et l’incidence atteint le seuil de 317/1000 habitants. Pour ce qui est du district de Ngaoundal, le taux de mortalité est de 472/100.000 enfants et l’incidence de 375/1000 habitants. En ce qui concerne le district de Tibati, le taux de  mortalité pour les enfants dû au paludisme est de 368/100.000 enfants et l’incidence atteint 561/1000 habitants. Ces chiffres contenus dans le dossier de presse justifiant l’introduction de la vaccination contre cette maladie traduisent l’endémicité de cette dernière dans la région de l’Adamaoua.

L’extension de la vaccination dans d’autres districts ne fera que du bien aux populations. « Dans le travail que nous faisons sur le terrain avec l’appui des agents de santé communautaire, nous avons régulièrement des enfants prématurés à cause du paludisme. Si les partenaires comme l’Unicef dans leur vision de protection de l’enfant peuvent appuyer davantage l’action de l’Etat pour étendre la vaccination dans notre district, ce sera vraiment un soulagement pour nos populations » espère Samuel Salatou, chef du Centre de Santé Intégré de Nom-Kandi, dans le district de Ngaoundéré-Rural.

La vaccination contre le paludisme 9 mois après dans l’Adamaoua.

Après près de 10 mois d’activités de vaccination dans les districts retenus pour la première phase, les données les données que dans les districts de santé de Meiganga, la couverture pour les deux premières doses sont au top et commencent à régresser à la 3ème dose. Plusieurs raisons expliquent cette baisse, selon les responsables des formations sanitaires. « Nous sommes dans une zone où il y a des déplacements récurrents des populations et des réfugiés. Ce qui fait que parfois, une famille fait vacciner pour les deux premières doses et à partir de la 3ème, elles se déplacent. Ça fait partie des difficultés que nous rencontrons sur le terrain » explique Félix Nguefack, chef du Centre de Santé Intégré de Meidougou et responsable de la même aire de santé.  Dans ce district sur l’ensemble des 3 interventions, le taux de couverture varie de 5 à 108%.

Graphique : Taux de couverture de la vaccination dans le district de Santé de Meiganga.

 

Sources : Point focal Pev au district de santé de Meiganga

Dans ce graphique, la bande blue représente les formations sanitaires atteint une couverture de plus de 100%, en vert, plus de 80%, vert citron plus de 60% tant dis qu’en jaune, ce sont les Fosa ayant un chiffre de plus de 40% et en rouge, celles qui n’ont pas fait la moyenne, c’est-à-dire moins de 50%.

En attendant de ratisser large pour toucher les perdus de vue et relever la couverture de la Vap3 dans les districts concernés, les acteurs de terrain sous l’appui de l’Unicef s’activent. Le but ultime étant la réduction de la mortalité liée au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans.

Par Jean Besane Mangam

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