Trois jours après le lancement officiel par l’autorité administrative, les équipes opérationnelles se déploient sur le terrain.
La campagne de vaccination contre le Covid-19 se met progressivement en branle. Les équipes logistiques chargées du dispatching des premières doses sont à pied d’œuvre pour acheminer les vaccins dans les districts de santé de la région. Au district de santé de Ngaoundéré urbain par exemple, les responsables sont à pied d’œuvre pour la réussite de cette première phase de la vaccination destinée prioritairement au personnel médical. « Nous allons procéder au lancement de la campagne dans notre district de santé. Dans la région, notre district enregistre le plus de cas positifs et en même temps, le personnel affecté à la prise en charge se trouve être dans notre district de santé », explique Alain Michel Etoa, chef de district de santé de Ngaoundéré urbain.
A la délégation régionale de la santé publique de l’Adamaoua, les responsables en charge de la vaccination assurent la distribution des vaccins dans les districts de santé situés hors de Ngaoundéré et à accès difficile. « Nous avons fait la répartition des vaccins qui sont en train d’être acheminés dans toutes ces formations sanitaires », laisse entendre Dr. Joseph Adonis Koona Koona, coordonnateur régional du Programme Élargi de Vaccination dans l’Adamaoua.
Dans les rues de la ville de Ngaoundéré, les débats tournent autour de la question de la vaccination. Entre craintes et acceptations, chaque personne va de son entendement pour évoquer la question de la vaccination. « Je ne suis pas partant pour cette vaccination, surtout que les plantes médicinales de nos forêts peuvent guérir de cette maladie. En composant les feuilles d’Ekouk, Essombi, je peux recouvrer la santé. Je ne suis pas prête pour ce vaccin, même comme il dit que c’est volontaire », avance l’air perplexe, Beki, ménagère. Contrairement à cette habitante, certains citoyens, un peu plus jeunes pensent que la vaccination est la solution. « On demande aux gens de laver les mains, ils refusent, faites le test, ils boudent, porter les masques, ils estiment que ça étouffe. Le gouvernement ne peut pas tuer ses citoyens, sinon, il va gouverner les animaux ? », S’interroge Moussa, étudiant. Une attitude qui conforte le gouverneur qui, au lancement de la campagne, appelaient les populations à ne pas avoir peur de la vaccination.
En attendant l’arrivée de la nouvelle cargaison du vaccin dans l’Adamaoua, chacun y va de soit quant à l’acceptation et au rejet du vaccin anti-Covid-19.
Jean BESANE MANGAM
« Il ne faut pas faire foule seulement à Ngaoundéré. Il faut dans toute la région, le personnel doit adhérer à ces vaccins qui ont été mis à leur disposition ».
Dr. Joseph Adonis Koona Koona, coordonnateur technique du Programme Élargi de Vaccination (PEV) dans l’Adamaoua
Trois jours après le lancement régional de la campagne de vaccination contre le Covid-19, comment se déroule l’opération sur le terrain ?
Il faut dire qu’après le lancement, on avait donné l’information par rapport aux sites de la vaccination à savoir l’hôpital régional de Ngaoundéré, tous les hôpitaux de district et tous les centres médicaux d’arrondissement. Donc, il fallait une certaine préparation en termes de logistique, les vaccins doivent parvenir dans toutes les formations sanitaires avant que la vaccination en elle-même ne démarre. Le processus de mise à disposition du vaccin est en cours, mais déjà au niveau de l’hôpital régional de Ngaoundéré la vaccination a bel et bien démarré. La vaccination est déjà effective de ce côté.
Le personnel médical adhère-t-il à la vaccination ?
Les premières doses que nous avons reçues sont destinées au personnel médical. A l’hôpital régional de Ngaoundéré par exemple, le personnel se fait vacciner. Ils adhèrent, mais il faut dire que l’activité de sensibilisation doit continuer pour qu’on ait davantage de personnels à tous les niveaux. Il ne faut pas faire foule seulement à Ngaoundéré. Il faut dans toute la région, le personnel doit adhérer à ces vaccins qui ont été mis à leur disposition.
La quantité de vaccins reçus est-elle suffisante pour l’ensemble du personnel médical de l’Adamaoua ?
Un travail préalable a été fait, ça veut dire que l’identification, le dénombrement des personnels dans les différents districts nous a été remonté ici. C’est sur cette base que nous avons fait la répartition des vaccins qui sont en train d’être acheminés dans toutes ces formations sanitaires. Il faut dire que ce que nous avons reçu pour le moment par rapport à l’effectif déclaré est largement suffisant pour couvrir cette cible.
Propos recueillis à Ngaoundéré par Jean BESANE MANGAM