Violences domestiques : Au cœur de la campagne « Ourganda »
95% des femmes et des filles avaient subi des violences physiques ou sexuelles, ou les deux, après l’âge de 15 ans, apprend-t-on d’une enquête menée en 2020 par le Bureau des statistiques de l’Ouganda, avec le soutien des Nations Unies.
Le groupe à but non lucratif Ourganda, affilié à l’Eglise adventiste du septième jour, a lancé une campagne pour sensibiliser les communautés ougandaises. Les actes de violence domestique sont devenus monnaie courante dans le milieu rural ougandais, à tel point qu’il est maintenant difficile de trouver une femme qui ne soit pas affectée par ce phénomène.
Une représentation théâtrale a récemment été organisée par le groupe Ourganda dans le district de Bundibugyo, situé à 400 kilomètres de la capitale Kampala. Celle-ci visait à attirer l’attention des populations sur la violence domestique subie par les femmes ougandaises, d’autant plus qu’il s’agit d’un problème trop courant dans le pays.
L’abus d’alcool, mais aussi la pauvreté joue un rôle majeur dans la promotion des violences domestiques. « Quand les gens sont dans le cercle vicieux de la pauvreté, la violence a tendance à être endémique parce que les gens n’ont pas besoins de base de la vie, comme la nourriture, les vêtements, les frais de scolarité (…) Par conséquent, les désaccords peuvent vite dégénérer en bagarres », explique Esther Birungi, la responsable des femmes d’Ourganda. Par ailleurs, la responsable de la probation et du bien-être social du district note que les accusations d’infidélité sont aussi des facteurs phares de la violence domestique faite aux femmes.
Les cas d’une femme et de sont enfant pris en charge par cette association en 2022, ou encore celui de Linda Kabugho, qui raconte comment elle a reçu de l’aide après que son mari l’ait maltraité ; sont des situations parmi tant d’autres qui symbolisent le calvaire qu’endure la population ougandaise féminine depuis des lustres.
L’organisation Ourganda a étendu sa campagne à 10 villages, tous du district de Bundibugyo, où vivent environ 20 000 personnes. Malgré tout, Ourganda fait preuve de modestie et reconnait que tous les efforts employés ne suffiront pas à éradiquer la violence domestique dans la région. Il faut dire qu’en 2023, 2 194 cas de grossesses adolescentes avaient été enregistrés, reflétant certaines formes de violences domestiques. Et en tout, juste 54 cas signalés à la police de district, selon Pamela Grace Adong.
Charone DONGMO Stg/Africanews