Une jeune fille de 20 ans, du quartier Ekoumdoum dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé a ingurgité un médicament de la rue, qui l’a conduit à l’urgence d’une formation sanitaire de la ville de Yaoundé.
Nombreuses sont les personnes qui se consultent toutes seules et s’auto prescrivent des médicaments. Des options qui empirent parfois la situation du malade au lieu de l’améliorer. La scène se déroule au quartier Ekoumdoum dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé. Une jeune dame de la vingtaine, s’ayant plaint d’un mal de ventre et des maux de tête est allée dans un kiosque de vente de médicaments dans le quartier pour acheter du dexa et des paracétamols. Selon sa maman, après avoir pris ces médicaments, la fillette a dit ressentir de la fatigue. Le temps pour elle de se lever du salon pour la chambre, elle s’est évanouie. ‹‹ Elle est rentrée avec les médicaments et après les avoir bu, elle a commencé à me dire qu’elle est fatiguée. Je lui demande d’aller se reposer dans la chambre. En se levant, elle est directement tombée, puis une mousse blanche a commencé à sortir de sa bouche ››, confie sa génitrice.
La maman paniquée a directement couru vers le médecin du quartier pour trouver de l’aide. Après explications, il s’est avéré que les médicaments que la jeune dame avait bu, n’étaient pas celui inscrits sur la plaquette. Elle a directement été conduite dans une formation sanitaire la plus proche. La proximité des pharmaciens de la rue et le coût tout à fait raisonnable de leurs produits expliquent la ruée des malades vers ces médicaments de la rue.
On attend parfois plusieurs jours, que la pathologie s’accentue avant de consulter un « vrai » médecin. Dans la plupart des cas, les raisons avancées par les uns et les autres tournent autour du coût élevé et du temps à perdre dans ce processus dit normal. ‹‹ Parfois quand tu pars à l’hôpital on ne te reçoit pas vite. Tu peux avoir les simples maux de tête tu arrives à l’hôpital on te demande de faire une bactérie d’examens, alors que tu n’as pas assez d’argent. Je pense que c’est pourquoi les gens préfèrent se ravitailler dans la rue ››, indique un camerounais rencontré dans les rues de Yaoundé.
Même si aujourd’hui, le phénomène est devenu monnaie courante chez les populations, il y a tout de même des dangers que beaucoup n’ignorent pas. Dans certains cas, l’automédication peut entraîner des complications sévères, lorsque celle-ci n’est pas maîtrisée. Dr Claude Akono, estime que la majorité des complications observées après l’automédication sont la résultante de surdosage, de confusion, ou même de contre-indication pendant la prise de ces médicaments. Ce sont des cas fréquents qui aboutissent parfois à une situation inattendue, revenant encore plus coûteuse au patient.
Le problème tend pourtant à se généraliser. En 2012, les autorités locales ont procédé à la destruction de plusieurs tonnes des médicaments de la rue d’une valeur estimée à plusieurs millions de francs CFA et même aujourd’hui, la lutte contre ces ventes continues. Un geste qui n’a été utile que pour soi-même et non pour les exploitants du secteur qui jusque-là, continuent d’exercer leurs métiers. Le combat contre les médicaments de la rue ne semble que commencer.
Divine KANANYET