Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le ministère de promotion et de la Femme et de la Famille, a organisé, jeudi 08 décembre 2022, au Haut-Commissariat britannique, une conférence sur la recherche formative et le marketing social pour décrypter et résoudre ce problème, dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, l’Est et le Grand Nord au Cameroun.
Le projet d’utilisation de la recherche formative et le marketing social pour décrypter et résoudre un problème épineux dans les zones touchées par le conflit au Cameroun : le cas de l’utilisation de l’innovation, de la technologie et des meilleures pratiques en matière de violence sexuelle basée sur le genre ouvre sa phase pilote au Cameroun. C’est un projet qui cherche à enquêter sur le rôle de la culture et du conflit dans la violence basée sur le genre chez les femmes et les filles au Cameroun par le biais de sessions de parties prenantes, de discussions de groupe et d’entretiens avec des informateurs clés, ainsi que des champions de lutte contre la VBG, tout ceci évalué au niveau communautaire sur le modèle théorique trans et pour réduire les incidences de la violence sexuelle et sexiste dans les communautés du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, de l’Est et de l’Ouest à travers les résultats obtenus de l’étude qualitative.
À cet effet, 04 innovations ont été proposées dont les clubs scolaires, les programmes radio, le storytelling et la plateforme de cybersanté. Les clubs scolaires renforcent le leadership des jeunes, sensibilisent les enfants aux dangers de la violence basée sur le genre et renforcent également le signalement de la VBG en milieu scolaire. Les émissions de radio ont sensibilisé la population sur les différentes formes de VBG, les services juridiques, cliniques et psychosociaux disponibles pour les survivants de VBG. Ce qui a permis d’encourager la communauté à ne pas stigmatiser les survivants et à favoriser la mise en place d’un système d’orientation pour le signalement des cas de VBG. Le storytelling est une méthode traditionnelle de narration d’histoires qui permet de communiquer des résultats scientifiques à la population non alphabétisée sous forme de chansons, de pièces de théâtre et de poèmes, et de recueillir les expériences de la communauté et de les partager sous forme de pièces de théâtre.
En ce qui est de la plateforme de cybersanté, c’est une application mobile et web nommée Kwik Klik, approche innovante qui utilise les téléphones mobiles, les données provenant de la foule et l’intelligence artificielle (IA) sur la violence basée sur le genre au sein d’une communauté. Elle connecte les victimes de VBG depuis l’intimité de leur téléphone à des soins sociaux, juridiques et médicaux d’urgence. ‹‹Kwik Klik›› maintient les utilisateurs connectés aux services. Il y aura également un renforcement des capacités des enseignants, des décideurs politiques ou autorités locales, des agents de santé communautaires (ASC), des agents de santé de district (DSD) dans le Nord, l’Est, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Pour rappel, la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes se célèbre le 25 novembre de chaque année. L’édition de cette année s’est tenue sous le thème : ‹‹ tous unis ! L’activisme pour l’élimination de la violence faite à l’égard des femmes et des jeunes filles ››, et le Minproff a décidé de lancer une série d’activités sur 16 jours, pour permettre aux femmes de faire entendre leurs voix. D’après l’enquête démographique et de santé au Cameroun (EDSC-V), réalisée entre 2018 et 2019 par le gouvernement avec l’appui des partenaires internationaux, 13 % de Camerounaises ont été victimes de violences sexuelles à un moment de leur vie et 5 % au cours des 12 derniers mois. 2 % de femmes ont subi leur première violence sexuelle avant l’âge de 15 ans et 6 % de femmes avant I ‘âge exact de 18 ans sont touchées. C’est montrer l’ampleur de cette situation qui ne laisse pas indifférente le gouvernement et ses partenaires.
Divine KANANYET