Société Camerounaise de néphrologie : Le 4e congrès rentre en gare

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Il s’est tenu du 27 au 28 avril 2023, à Yaoundé, sur le thème « défis de la néphrologie en Afrique Subsaharienne ».

Terminé. Le 4e congrès de la Société camerounaise de néphrologie s’est achevé le jeudi 28 avril 2023. Le prochain rendez-vous est prévu pour 2025. Et, durant les deux jours d’activités, du 27 au 28 avril 223, les participants ont été édifiés sur plusieurs aspects de cette spécialité de la santé. Par exemple, l’éducation thérapeutique du patient en dialyse ; la nutrition  du patient hémodialyse ; le suivi du diabète pendant au cours de la maladie rénale chronique ; le spectre de la maladie rénale chronique au cours du diabète ; le traitement de la maladie rénale diabétique… A côté des échanges et partages d’expériences, un large espace a été accordé à des partenaires pour exposer sur les différents produits qu’ils disposent dans le cadre du traitement de la maladie rénale, ou toute autre pathologie liée au domaine de la néphrologie. « Nous exposons sur un antianémique qui permet à ceux qui sont en dessous de 12, le taux d’hémoglobine, d’atteindre le niveau. Ce médicament est de type injectable », a déroulé une exposante.

« Défis de la néphrologie en Afrique Subsaharienne ». C’est le thème qui a orienté ledit congrès. Au-delà de quelques volets techniques et pratiques qui ont été élucidé, le véritable problème, dans ce secteur, reste le manque d’équilibre dans la répartition des néphrologues sur l’ensemble du territoire national. « Nous avons une trentaine de néphrologues au Cameroun. Mais, ils sont tous regroupés à Douala et Yaoundé. Pourtant il y a des centres hémodialyse dans les autres régions. Nous avons également la non prise en charge des malades qui ne sont pas encore en dialyse », a énuméré la présidente fondatrice Africaine de la société de néphrologie, Pr Gloria Ashutantang. Ainsi, les trente-quatre néphrologues que compte le Cameroun sont repartis comme suivent : 1 néphrologue à l’Adamaoua, 10 au Centre, 2 à l’Est, 14 à Douala, 1 au Nord-Ouest, 1 au Sud, 2 au Sud-Ouest, et 3 à l’Ouest. La région de l’Extrême-Nord ne compte aucun néphrologue.

Maladies des reins

Selon les données révélées au cours du colloque, le Cameroun a enregistré, en 2022, 1574 patients hémodialyses avec 495 décès. Certaines statistiques liées à la prise en charge de l’hypertension ont été également dévoilées au grand public. C’est par exemple les cas : Garoua qui a notifié 400 hypertendus et 336 à Yaoundé. Il faut rappeler que la néphrologie est une spécialité médicale qui vise à prévenir, diagnostiquer et soigner les maladies des reins. Les travaux se sont déroulés sous le regard du président de la société camerounaise de néphrologie, Pr François Jérôme Kazec. 

Emmanuel Eboua

Réactions

Pr Gloria Ashutantang, présidente fondatrice Africaine de la société de néphrologie

« Certaines régions du Cameroun n’ont pas de néphrologue »

« Notre spécialité a fait beaucoup de progrès. Nous sommes partis de quatre spécialistes, il y a 20 ans, et aujourd’hui on a plus de trente. Mais le problème est que ces trente néphrologues sont où ? La plupart sont à Douala et Yaoundé. Il y a des régions ou il n’y a même pas de néphrologue. Le néphrologue ne doit pas attendre le malade pour le soigner, mais, il doit empêcher que la maladie arrive. L’autre problème est que les malades qui ne sont pas en dialyse sont négligés. Les néphrologues sont mal repartis au Cameroun.  Comme je l’ai dit tout à l’heure, la bonne nouvelle : le traitement de la dialyse proprement dit. Vous savez, il y a la maladie rénale qui donne l’insuffisance rénale. Et l’insuffisance rénale vient avec beaucoup de complication. Les reins contrôlent tous les systèmes du corps. Donc, quand les reins ne marchent pas, on est dans le coma, on est anémié. Tous ceci, parce qu’on manque de calcium en soi. Alors, l’Etat a bien fait de subventionner la dialyse. Elle va désormais couter 15 mille par an. Mais, toutes les complications que l’insuffisance rénale crée ne sont pas subventionnées. Et sincèrement, cela pose un problème un malade. L’Etat le sait. On parle trop de dialyse. Il faut qu’on agisse avant. Même si c’est l’Etat qui paye, la dialyse est très chère. Quand un malade est sous dialyse, toute sa vie change. Il y a des jours qu’il doit être à l’hôpital, d’autres il ne doit rien faire … il faut trouver des moyens pour que les gens n’arrivent en dialyse, afin de traiter la maladie en amont ».


Francis Djapa, exposant

 « Nous mettons des médicaments à la disposition des médecins » 

« Le néphrologue, dans le traitement de la maladie rénale utilise certains médicaments pour pallier aux problèmes du patient. Et parmi ces médicaments, il y a les antihypertenseurs. Et nous sommes un laboratoire formé dans ce domaine. On met ces médicaments à la disposition des médecins afin qu’ils les prescrivent aux patients hypertendus. Ce qui va réguler leur pression artérielle.  Il faut connaitre que l’hypertension artérielle est l’une des causes de l’insuffisance rénale. Donc, si on a une hypertension mal contrôlée, forcément, cela aura un impact sur les reins des patients. Dans la normale, un patient normal tendu doit être en dessous de 140 sur 90. Quand c’est plus de ce que j’ai dit, on doit le mettre sur traitement anti hypertension comme médicament. Ça peut monothérapie ou bithérapie.  Nous apportons ces options pour éviter que le malade n’arrive à une maladie rénale. Mais s’il y arrive, il y a d’autres thérapeutiques  qui sont appropriés pour cela. Quand vous prescrivez une dose au patient, et qu’il ne respecte pas, sa pression artérielle ne sera pas contrôlée et il s’expose à des complications. Notamment, les complications rénales, puisque nous sommes en néphrologie ». 

Julie Temfack, Délégué médical

« C’est un antianémique rare en pharmacie »

« Nous exposons un anti anémique. C’est un médicament pour augmenter le taux d’hémoglobines chez les patients dont, le taux est faible ; la normale c’est 12. Et ceux qui sont en dessous doivent prendre ce médicament pour atteindre le niveau normal d’hémoglobines, en utilisant un anti anémique injectable, dans le cas des anémies sévères, mais tolérées. Ce que nous proposons est de type injectable.  Il est un peu rare en pharmacie, il coute 6900 F CFA. On l’administre très lentement au patient, sinon le patient peut avoir un choc. Et il y a deux manières pour administrer. Ce qu’’il faut savoir, le médicament est valable seulement aux patients de plus de 35 k ».

Propos recueillis par E.E

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