Lutte contre le choléra : Les écoles en mode barrière
Pour faire face à l’épidémie de choléra qui persiste, dans la ville de Yaoundé actuellement, les écoles secondaires et primaires, s’arriment aux mesures édictées par le gouvernement.
L’école est selon les autorités, le milieu où le risque de développement d’une épidémie de choléra est rapide. Depuis près d’un mois, près de 90 cas de choléra ont été détectés au Cameroun avec au moins cinq personnes sont décédées dans six districts de santé de la région du Centre. Pour faire face à cette épidémie grandissante, les écoles de la ville sont parées à la riposte. Bombonne d’eau installée, affiches collées sur la majorité des murs de l’école, prescriptions particulières, tous les moyens sont bons au collège Bilingue Paul Messi pour éviter le choléra. « Les responsables de l’école ont installés des bombonnes pour que chaque élève puissent laver ses mains dès son arrivée à l’école. Ceci se fait également avant et après la pause, en sortant des toilettes et après les cours d’éducation physique et sportive », indique un responsable du collège. Les toilettes, puissant lieux de contamination, ne sont pas en reste. « Nous avons engagés des personnes pour que les toilettes restent toujours propres. Ils doivent passer du javel et du savon dès que quelqu’un finit ses besoins et s’assurer que tout est propre », explique-t-il.
À la cantine, la vente de certaines boissons est interdite. « Nous avons également interdit la vente des foléré, kossam et autres. Nous ne savons pas comment ces boissons que les enfants aiment sont fabriquées encore moins l’eau qui est utilisée pour cela. Nous préférons que pour le moment cela cesse, surtout que nous entrons dans la période des examens officiels. Nous passons dans les salles pour répéter aux enfants la nécessité de rester propres et au mieux que chacun vienne de chez lui avec sa bouteille d’eau», conclut-il. De leur côté, les élèves s’arriment à ces prescriptions. « Nous avons entendu que le choléra est présent à Yaoundé. Dans les réseaux sociaux et à la télé l’information passe. A l’école on nous a également tenus informé et le surveillant général nous demande de laver les mains au moindre geste. Nous faisons cela surtout que nous sommes dans la phase des épreuves sportives des examens », s’inquiète un élève de la classe de 3e.
Inondations
En effet, le ministre de la santé publique, Dr Manaouda Malachie a évoqué une « recrudescence des cas de choléra » dans un communiqué, daté du 20 avril 2023 mais n’a pas encore actualisé ce bilan national. Selon le communiqué, les équipes sont à pied d’œuvre pour endiguer cette épidémie dans la région du Centre. Les quartiers touchés sont entre autres Djoungolo, Biyem Assi, Cité verte et Nkoldongo, ainsi que les villes de Mfou à 20 km à l’est, et Obala à 40 km au nord de la ville de Yaoundé. Pour la riposte le Minsanté indique que la prise en charge des cas est gratuite, la sensibilisation, la désinfection des ménages et communautés sont en cours ; les kits de potabilisation de l’eau ont été mis à disposition, et le système de surveillance a été mis en alerte. En rappel, le choléra est une maladie diarrhéique aiguë dont on peut mourir en quelques heures en l’absence de traitement. Il réapparaît périodiquement au Cameroun, et tue au passage de nombreuses personnes. Avec l’actuelle saison des pluies, l’Organisation mondiale de la santé redoutait déjà que les inondations en Afrique australe présentent un risque élevé de propagation. Début mars, des cas de choléra sont signalés dans 12 pays du continent, en particulier le Mozambique et le Malawi qui connaissent les plus grandes épidémies depuis plus d’une décennie.
Divine KANANYET