Médecine traditionnelle et conventionnelle : La collaboration existe

0
188

Selon la Dre Nicole M. Guedje et Al, du département de Sciences Pharmaceutiques et de Pharmacopée Traditionnelle, Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, dans certains hôpitaux publics et privés du Cameroun, médecins modernes et tradipraticiens de santé travaillent en collaboration pour soigner les cas jugés délicats et prescrivent des phytomédicaments tels que le sirop HEPASOR utilisé pour le traitement de l’hépatite virale B, le sirop POLA-GASTRAL A-T-200 utilisé pour le traitement des ulcères gastriques, le sirop Gama utilisé pour le traitement des hémorroïdes et bien d’autres PM/MTA pour les problèmes buccodentaires.

Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, plus 80% de la population utilisent la médecine traditionnelle. A titre d’illustration, l’Hôpital traditionnel de Keur-Massar au Sénégal, accueille depuis 1987 plus de 250 000 malades, toutes affections confondues, y compris des patients confrontés au VIH-SIDA, qui reçoivent des traitements de la médecine traditionnelle du Sénégal, écrit Dr. Fulbert Tadjouteu.

Dans le même article scientifique, les auteurs arguent qu’en République démocratique du Congo), les phytomédicaments sont également utilisés pour traiter un certain nombre d’affections courantes dans les hôpitaux conventionnels, notamment la dysenterie, l’asthme, la bronchite, la malaria, les douleurs rhumatismales, etc. Malgré la création du Centre de dépistage et de traitement de l’Ulcère de Buruli (CDTUB) de Lalo en 1998, 50% des malades reçus à Lalo en 2001 bénéficient en première intention des soins d’un tradithérapeute. Dans certains hôpitaux publics et privés du Cameroun, médecins modernes et tradipraticiens de santé travaillent en collaboration pour soigner les cas jugés délicats et prescrivent des phytomédicaments tels que le sirop HEPASOR utilisé pour le traitement de l’hépatite virale B, le sirop POLA-GASTRAL A-T-200 utilisé pour le traitement des ulcères gastriques, le sirop Gama utilisé pour le traitement des hémorroïdes et bien d’autres PM/MTA pour les problèmes buccodentaires.

La médecine traditionnelle constitue une source de soins de santé fiables, acceptables, et accessibles à un coût abordable pour les populations africaines. Jusqu’à ce jour, 80 % de la population du continent dépend de la médecine traditionnelle pour répondre à ses besoins sanitaires essentiels. « Les phytomédicaments (PM) ou médicaments traditionnels améliorés (MTA) constituent une alternative de première importance aux dépenses de santé, pour la plus part des pays africains qui dépendent encore à 90% des firmes pharmaceutiques et laboratoires étrangers », écrit Nicole M. Guedje et al., dans : « médecine traditionnelle africaine (MTR) et phytomedicaments: défis et stratégies de développement ».

Et les résultats sont visibles quand nous observons la démographie africaine. En effet,  la région est passée de 640 millions d’habitants en 2000 à 1 094 en 2020 (71 % d’augmentation). L’Afrique subsaharienne conserve la croissance la plus rapide au monde depuis l’an 2000 (autour de 2,7 % par an contre 0,3 % à 1,8 % ailleurs). De 2000 à 2017, la population de l’Afrique a augmenté de 58 % et celle du reste du monde de 19 %.

Son poids est donc passé de 11 % en 2000 à 14 % de la population mondiale. Cette croissance démographique est le résultat de la bonne santé de la médecine traditionnelle. Les démographes disent que’en 2050, la population africaine sera comprise entre 1,9 milliard et 2,3 milliards d’habitants, soit 22% de la population mondiale. Et en 2100, les estimations s’établissent entre 2,7 et 5,2 milliards d’habitants, soit entre 33 et 37% de la population mondiale. À l’horizon 2050 donc, la population de la région devrait ainsi plus ou moins doubler.

Selon l’OMS (2002), la Médecine Traditionnelle « se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui impliquent l’usage à des fins médicales de plantes, de parties d’animaux et de minéraux, de thérapies spirituelles, de techniques et d’exercices manuels séparément ou en association – pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver la santé ». Selon le Dr. Nicole M. Guedje et al., le bilan de production et de développement des PM/MTA reste très mitigé en Afrique, après les slogans « Santé pour tous en l’an 2000 », ainsi que les différentes initiatives pour la protection et la valorisation des inventions africaines en matière de médicaments, notamment l’initiative de Libreville (OAPI, 2002), l’élaboration de la stratégie de l’OMS (2002 ; 2003), la déclaration de Maputo (2003), l’harmonisation des procédures d’homologation des médicaments traditionnels à Bamako (OAPI, 2004), etc. Avec le souci d’offrir une autre approche des soins de santé, l’OMS encourage l’intégration de la MTR/MCP aux systèmes nationaux de santé publique.

E.S.N

Comments are closed.

ECHOS SANTE

GRATUIT
VOIR