La journée mondiale de lutte contre la tuberculose s’est célébrée, le 24 mars 2024 sous fond d’engagement à mettre fin à la maladie. Dans l’Adamaoua, les acteurs impliqués dans la lutte appellent à une meilleure prévention et le contrôle de l’infection (PCI).
Par Jean Besane Mangam
« Pour ce qui est l’année 2023, nous avons eu même des cas assez considérables. Vous-vous imaginez dans la région de l’Adamaoua on a eu dix personnels de santé qui ont été infectés, donc sept à l’Hôpital régional de Ngaoundéré, un personnel à Ngaoundal, un personnel à Tibati et un autre à Bankim. C’est pour dire que personne n’est à l’abri de l’infection tuberculose ». Cette déclaration du docteur Achille Christian Bekono Sala, coordonnateur du Groupe Technique Régional de Lutte contre la tuberculose dans l’Adamaoua, traduit la gravité et l’exposition du personnel soignant à faire la maladie.
Pendant la semaine d’activités en prélude à la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, il a été question de mener des activités de sensibilisation, non seulement dans les établissements scolaires, mais aussi dans les instituts de formation du personnel. C’est le cas par exemple à l’école de formation du personnel médical de l’Hôpital protestant de Ngaoundéré.
Ici, plus de 250 apprenants ont pris part à la causerie éducative où ils ont été invités à être dès à présent des acteurs de la lutte contre la maladie dans leur communauté. « En tant que futur personnel soignant, je m’engage à inviter mon entourage à aller se faire dépister et si les résultats sont positifs, à se soumettre au protocole du traitement qui est d’ailleurs gratuit » s’engage Koné Moussa Christiane, étudiante sage-femme 2.
Comme elle, Issa, apprenant de la même école est du même avis. « Déjà, nous devons commencer par les mamans qui accouchent. Dès que l’enfant né, il faut le faire vacciner, le BCG contre la tuberculose. Pour les autres catégories, nous allons conseiller le dépistage et la prise du traitement ». Et d’ajouter, « En tant que futur personnel, apprendre que 10 personnels de santé ont contracté la maladie en 2023, doit nous interpeller quant aux précautions à prendre dans la gestion des patients aux portes d’entrée de nos formations sanitaires ».
La réunion avec le partenaire financier du PNLT, Icap, tenue le 20 mars 2024 a permis de toucher du doigt les réalités qui ne facilitent pas le checking des patients. Cela est dû, selon les responsables du GTR, à l’insuffisance des mentors dans les différentes formations sanitaires. Ils formulent les vœux d’un recrutement prochain de nouveaux mentors pour combler le gap comme c’est le cas à l’Hôpital Régional de Ngaoundéré qui ne dispose que de 2 mentors pour 14 services. Ce qui est insuffisant.
En 2023, c’est en tout 2079 cas de tuberculose notifiés toutes formes confondues. Depuis le début de 2024, déjà 339 patients en cours de suivi dans les CDT de la région. 29 sites sont soutenus dans la région par Icap. A termes, ce partenaire compte espèrent atteindre le cap de 99% des personnes vivants avec le Vih, ayant connaissance de leur statut TB.