Préserver la santé et restaurer les terres :Les efforts de l’Adamaoua pour sauver les localités de Mbip et Ngaouyanga,
La dégradation de l’environnement dans ces deux villages a atteint des niveaux alarmants, avec une perte de terres et un manque de couvert végétal préoccupants.
Selon les données, la région 796 hectares entre 2016 et 2023.
Dans les localités de Mbip et Ngaouyanga, dans l’Adamaoua, la célébration de la Journée Mondiale de l’Environnement 2024 a été marquée par des actions visant à protéger la santé et restaurer les terres. Les autorités régionales et les communautés locales se sont mobilisées pour lutter contre la dégradation de l’environnement et promouvoir une meilleure qualité de vie pour tous avec un fort avec sur la santé des populations.
La dégradation de l’environnement dans ces deux villages a atteint des niveaux alarmants, avec une perte de terres et un manque de couvert végétal préoccupants. Selon les données fournies par Mouhaman Issoufou, géomaticien, la région a perdu 226 hectares de végétation entre 2001 et 2009, 453 hectares entre 2010 et 2015, et 796 hectares entre 2016 et 2023. Selon l’expert, « Ces chiffres traduisent à souhait la pression que la population exerce sur l’environnement dans ces deux localités ».
Face à cette situation, les autorités régionales ont décidé d’agir en mettant en place des initiatives concrètes pour restaurer les terres et sensibiliser les populations à l’importance de préserver l’environnement pour garantir la santé et le bien-être de tous.
A l’Ecole Primaire Publique de Mbip, le constat est alarmant. L’établissement crée en 2006 se situe sur un terrain quasiment nu. Pas l’ombre d’un feuillage. Selon le délégué régional de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable de l’Adamaoua, Saïdou Sidiki, le choix de cette école n’est pas un fait du hasard. L’établissement souffre d’un manque criard de couvert végétal. En saison sèche, les conditions deviennent difficiles pour les élèves. Ce qui justifie la mise en terre de plusieurs dizaines de plants par les autorités administratives et les élèves eux-mêmes. « Nous aurions pu célébrer cette journée dans un établissement à Ngaoundéré, mais nous sommes ici à Mbip, parce que cette localité est tellement dégradée. Nous avons appelé les élèves et les agriculteurs à planter des arbres » indique l’autorité administrative. Pour les élèves, c’est avec joie qu’ils accueillent cette initiative. « Je suis content de planter mon arbre. Je vais arroser chaque jour pour que ça grandisse » laisse entendre Dontouni, élève à l’école Primaire Publique de Mbip.
Au lycée de Ngaouyanga, les autorités ont également sensibilisé les élèves et les orpailleurs de la région à l’importance de respecter la réglementation environnementale. Une réunion a été tenue avec les orpailleurs pour les informer sur la nécessité de réaliser des évaluations environnementales avant d’entreprendre leurs activités minières. L’objectif est de concilier les activités minières avec la préservation de l’environnement, notamment en exigeant la plantation d’arbres après les exploitations minières car ceci y va également du bien-être des populations. « Nous avons tenu une réunion avec les orpailleurs pour leur dire que nous ne sommes pas contre leurs activités mais qu’ils respectent la réglementation, qu’ils aient les autorisations de l’environnement, qu’ils fassent les évaluations environnementales. Que ce soit une notice d’impact environnemental, qui soit assortie d’un cahier des charges qui dit je vais creuser un trou, je vais le refermer, je dois planter un arbre » souligne Saïdou Sidiki, le délégué régional de l’environnement de l’Adamaoua.
Exploitation et menaces sanitaires
A Ngaouyanga, une mine artisanale a vu le jour en 2023. Elle s’étend sur plusieurs centaines d’hectares. Le site est exploité par plus de 2000 personnes de nationalités diverses. Des artisans miniers s y activent tous les jours. Ici, l’hygiène est la chose la moins partagée. « Sur le site, il n’y a pas de toilettes. Les gens défèquent à l’air libre. Pas d’eau potable, encore moins d’équipement de protection comme les masques pour le volet mécanique qui soulève de la poussière nocive à la santé » fait observer Mouhaman Issoufou, géomaticien ayant conduit une étude sur le site. Et de poursuivre, « Les maladies les plus courantes que nous avons constatées sont les maladies hydriques et pulmonaires. En plus de ces maladies, l’abandon des champs par les riverains au profit de l’or fait craindre une insécurité alimentaire, sources de maladies dans la zone».
Un engagement inclusif
Ces actions de sensibilisation et de restauration des terres contribuent à préserver la biodiversité et à promouvoir un environnement sain dans la région de l’Adamaoua. Elles sont également l’occasion de rappeler à tous les acteurs l’importance de protéger l’environnement pour préserver la santé des populations.
La société civile, représentée par Abe Marie, présidente de la faitière des organisations de la société civile de l’Adamaoua, a appelé à une plus grande responsabilité de la part de tous les acteurs pour préserver la santé des populations. Cette démarche est en accord avec le thème de la 52ème édition de la Journée Mondiale de l’Environnement 2024, qui met l’accent sur la restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse.
Dans l’école primaire publique de Mbip, où le manque de couvert végétal était particulièrement préoccupant, les autorités ont organisé une campagne de plantation d’arbres. Les élèves eux-mêmes ont participé activement à cette initiative, en mettant en terre plusieurs dizaines de plants. Cette action vise à créer de l’ombre et à améliorer les conditions de vie des élèves, qui souffrent notamment des conditions difficiles en saison sèche.
Dans l’école primaire publique de Mbip, où le manque de couvert végétal était particulièrement préoccupant, les autorités ont organisé une campagne de plantation d’arbres. Les élèves eux-mêmes ont participé activement à cette initiative, en mettant en terre plusieurs dizaines de plants. Cette action vise à créer de l’ombre et à améliorer les conditions de vie des élèves, qui souffrent notamment des conditions difficiles en saison sèche.
Par Jean Besane Mangam