Baisse inquiétante de l’utilisation des préservatifs chez les jeunes au Cameroun, un enjeu de santé publique

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Le Cameroun, comme d’autres pays africains, fait face à une situation préoccupante ! Il s’agit d’une diminution significative de l’utilisation des préservatifs chez les adolescents et les jeunes adultes. Ces données qui révèlent une tendance inquiétante avec des implications majeures pour la santé publique sont issues du récent rapport mondial actualisé sur le sida 2024, présenté par ONUSIDA sous le titre  « l’urgence d’aujourd’hui – Le Sida à la croisée des chemins »

 

Les graphiques présentés par ONUSIDA mettent en évidence une baisse constante du taux d’utilisation des préservatifs au Cameroun depuis 2000. Malgré les campagnes de sensibilisation et les efforts déployés pour promouvoir les pratiques sexuelles sûres, les jeunes Camerounais semblent de moins en moins utiliser ce moyen de contraception et de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), dont le VIH.

Cette baisse de l’utilisation des préservatifs a des conséquences directes : Augmentation des risques de VIH/SIDA, pourtant, le préservatif reste l’un des moyens les plus efficaces pour se protéger contre le VIH. Une diminution de son utilisation pourrait entraîner une recrudescence des nouvelles infections, notamment chez les jeunes. Propagation des IST telles que la gonorrhée, la chlamydia ou la syphilis qui se transmettent également par voie sexuelle. Une baisse de l’utilisation du préservatif favorise donc leur propagation. Grossesses non désirées, le préservatif est également un moyen de contraception efficace, une baisse de son utilisation pourrait entraîner une augmentation des grossesses non désirées chez les adolescentes, avec toutes les conséquences sociales et économiques qui en découlent.

Les raisons de cette baisse sont multiples et complexes

Le manque de sensibilisation : malgré les campagnes, il semblerait que les messages ne parviennent pas à toucher les jeunes de manière efficace. Les normes sociales et la pression des pairs peuvent inciter les jeunes à ne pas utiliser de préservatif. L’autre raison évoquée, c’est l’accès aux préservatifs limité dans certaines régions, notamment en milieu rural. Aussi, il faut noter que, certains jeunes peuvent avoir une perception négative de leur avenir et ne pas se sentir concernés par les risques liés aux comportements sexuels à risque.

Face à cette situation ONUSIDA estime que, il est urgent de renforcer les actions de prévention à travers des campagnes de sensibilisation qui doivent être adaptées aux jeunes, en utilisant un langage clair et des supports de communication adaptés. Les communautés locales doivent être impliquées dans la conception et la mise en œuvre des programmes de prévention. Aussi, il faut faciliter l’accès aux préservatifs, notamment en milieu scolaire et dans les établissements de santé. Les inégalités entre les hommes et les femmes jouent un rôle important dans les comportements sexuels donc, il est nécessaire de promouvoir l’égalité des genres et de renforcer l’autonomisation des jeunes filles.

La baisse de l’utilisation des préservatifs chez les jeunes au Cameroun est un problème de santé publique majeur. Pour inverser cette tendance, il est nécessaire de mettre en œuvre des stratégies de prévention globales et adaptées au contexte local. L’implication de tous les acteurs de la société civile, des autorités sanitaires et des jeunes eux-mêmes est indispensable pour réussir ce défi.

MS

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