Le VIH/Sida : Enjeu de santé publique toujours d’actualité dans l’Adamaoua
Malgré les efforts déployés, le VIH/Sida continue de sévir dans la région de l’Adamaoua, avec un taux de prévalence de 4,7%. Vacances sans Sida, une campagne de sensibilisation annuelle, vise à inverser cette tendance.
Ces chiffres ont été publiés par la coordination régionale du Groupe technique de lutte contre le VIH/Sida dans l’Adamaoua. Vacances sans Sida se positionne comme un cadre de rappel des bonnes pratiques dans la lutte contre la maladie.
Selon les chiffres du GTR Sida Adamaoua, un peu plus de 5 821 personnes sont infectées par le VIH. Ce qui représente un taux de prévalence de 4,7 % au niveau régional. Des chiffres qui traduisent, selon plusieurs personnes, la nécessité de réintensifier la lutte contre cette maladie persistante. « Je pense que ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de réserve, puisque nous sommes dans un contexte où les gens n’ont pas la culture du test volontaire », souligne un observateur. « Il y a urgence à intensifier la sensibilisation non seulement auprès de la jeunesse, mais également auprès des adultes », commente Saïdou Mohamadou, journaliste à la CRTV Adamaoua.
Comme lui, Daniel Matendje pense que certaines maladies comme le Covid-19, les hépatites et les insuffisances rénales ont quelque peu éclipsé le VIH/SIDA. « De nos jours, la campagne contre le VIH/SIDA n’est plus aussi médiatisée qu’avant. »
Selon la coordination régionale du GTR Sida, les pairs éducateurs sont déployés sur le terrain depuis près de deux semaines. « Nous avons mis un accent particulier sur les filles qui composent 60 % de l’effectif des pairs éducateurs cette année. » Après la formation du 4 août, les descentes sur le terrain ont commencé à Ngaoundéré. Trois grandes villes de la région ont été identifiées comme des foyers : Baladji, Meiganga et Bankim.
« Nous mettons un point d’honneur sur la sensibilisation de porte à porte et dans les marchés pour toucher les jeunes », indique Sylvie Marie Anne Nga. Une étude récente a révélé une baisse de l’utilisation du préservatif chez les jeunes de la région. « Nous allons les sensibiliser à l’importance du préservatif et à son utilisation correcte », ajoute-t-elle. Sur 210 jeunes dépistés, deux se sont révélés positifs et ont été pris en charge.
Dans l’Adamaoua, les localités les plus touchées sont Baladji, Meiganga et Bankim. Plusieurs facteurs expliquent cette situation : la concentration de débits de boissons à Baladji, l’afflux de réfugiés à Meiganga et la proximité de Bankim avec le Nigeria.
Avec la généralisation des tests et les actions comme Vacances Sans Sida, il est à espérer une baisse du taux de contamination.
Jean BESANE MANGAM
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