Journée Africaine de la médecine traditionnelle : Des solutions thérapeutiques naturelles et accessibles à des millions de personnes
L’inspectrice générale des services pharmaceutiques et des laboratoires, Dr Kouakap Solange, représentant le ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, à la célébration de la 22e édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle, ce 31 août 2024, sur le thème : « Soutenir la fourniture d’une médecine traditionnelle de qualité et sûre grâce à des mécanismes réglementaires appropriés », a échangé avec les tradipraticiens. En visitant les différents stands, le Dr Kouakap Solange a salué le savoir-faire ancestral des tradipraticiens et leur contribution à la santé des populations. Au cours de ces échanges, les tradipraticiens ont évoqué les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur profession.
La médecine traditionnelle, ancrée dans les cultures et les traditions de nombreux peuples, fait face à de nombreux défis pour s’intégrer pleinement dans le système de santé moderne. À l’occasion de la célébration de la 22e édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle, ce 31 août 2024, sur le thème : « Soutenir la fourniture d’une médecine traditionnelle de qualité et sûre grâce à des mécanismes réglementaires appropriés », les praticiens, les chercheurs et les industriels ont échangé sur les dernières innovations et les défis à venir.
Cette mobilisation collective est essentielle pour faire avancer la cause de la médecine traditionnelle et la positionner comme un complément indispensable à la médecine moderne. L’inspectrice générale des services pharmaceutiques et des laboratoires, Dr Kouakap Solange du ministère de la santé publique, a présidé cette 22e édition au nom du ministre de la santé publique, Dr Manaouda Malachie. « Il est important pour nous que la médecine traditionnelle soit valorisée. Pour la valoriser, il faut mettre à notre disposition les informations rassurantes et tout ce qui est important pour capitaliser tout cela », confie Moussa Jean Bernard, tradipraticien.
La médecine traditionnelle joue un rôle essentiel dans les soins de santé en Afrique, offrant des solutions thérapeutiques naturelles et accessibles à des millions de personnes. Cependant, afin d’assurer la sécurité et la qualité de ces pratiques, il est crucial de mettre en place des mécanismes réglementaires appropriés. Cette 22e Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle a pour thème d’explorer comment soutenir la fourniture d’une médecine traditionnelle de qualité et sûre grâce à des cadres réglementaires renforcés.
Après la cérémonie protocolaire, l’inspectrice générale des services pharmaceutiques et des laboratoires, Dr Kouakap Solange du ministère de la santé a échangé avec les tradipraticiens. En visitant les différents stands, le Dr Kouakap Solange a salué le savoir-faire ancestral des tradipraticiens et leur contribution à la santé des populations. Au cours de ces échanges, les tradipraticiens ont évoqué les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur profession. « Il faut que les acteurs sachent que la médecine traditionnelle est déjà une médecine réglementée. Nous avons des mécanismes qui nous permettent d’avoir des médicaments de qualité. Il y a plusieurs défis qui attendent la médecine traditionnelle, notamment la réglementation, l’accès équitable à cette médecine et les procédures de la réglementation. En ce qui concerne la réglementation, il y a eu une avancée avec le projet de loi.Par la grâce de Dieu, ce projet sera bientôt voté par les députés et mis à la disposition des populations », explique Dr Temfack Vopé. La médecine traditionnelle africaine possède un riche héritage et un potentiel immense. Il est essentiel de préserver ces connaissances et de les intégrer dans les systèmes de santé modernes afin de garantir une meilleure prise en charge des populations africaines.
De nombreux pays manquent de cadres réglementaires clairs pour encadrer les pratiques et les produits de la médecine traditionnelle. Sans normes de qualité et de sécurité, les patients peuvent être exposés à des risques liés à l’utilisation de produits de médecine traditionnelle. Ces tests, jugés trop coûteux et complexes à mettre en œuvre, asphyxient de nombreuses petites structures et entravent le développement de la médecine traditionnelle. Face à cette situation, les tradipraticiens ont lancé un appel au ministre de la Santé, Dr Manaouda Malachie, afin de trouver des solutions pour concilier exigences sanitaires et sauvegarde des savoirs ancestraux. « Il garantit la qualité des matières premières, garantit les bonnes pratiques de fabrication, garantit les tests d’innocuité et de qualité et enfin aussi le bon étiquetage du produit. » C’est ça qui va rassurer le patient sur la consommation du produit. » « Nous invitons les acteurs de la médecine traditionnelle lors de cette journée à venir découvrir les innovations de la médecine traditionnelle », explique Dr Temfack Vopé Ronyl, docteur en naturopathie clinique diplômé de l’International Institute of Complementary Therapist au Canada.
La médecine traditionnelle est un pilier des systèmes de santé en Afrique, fournissant des services de santé primaires abordables et accessibles à de nombreuses communautés. Les pratiques de médecine traditionnelle sont profondément enracinées dans la culture et les traditions africaines, avec des millions de personnes y ayant recours.
Danielle NGO NGEN Stg
Interview
« Les acteurs n’ont pas toujours la possibilité de financer les différents tests des médicaments »
Selon le secrétaire technique du Réseau des parlementaires pour la promotion de la santé et de la médecine traditionnelle (Reprosan). Il faut revoir les coûts des différents protocoles des médicaments à l’Institut de Recherches Médicales et d’Études des Plantes Médicinales (IMPM).
Expliquons-nous le thème de la célébration de la 22e édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle.
Pour les tradipraticiens du Cameroun aussi, il y a un réel problème de financement. Donc, l’une des perspectives par rapport au thème : « Soutenir la fourniture d’une médecine traditionnelle de qualité et sûre grâce à des mécanismes réglementaires appropriés » est de soutenir la médecine traditionnelle. Il faut non seulement qu’il y ait la disponibilité de nos ressources, mais aussi qu’on puisse véritablement mettre à la disposition de nos populations des médicaments améliorés de qualité certifiée. Le problème qui se pose est au niveau du financement. Les acteurs n’ont pas toujours la possibilité de financer les différents tests des médicaments.
Quand on parle de financement, de quoi s’agit-il de manière concrète ?
Quand je parle de soutenir les recherches, ça veut dire soutenir financièrement la phytochimie : la toxicité aiguë, la toxicité chronique. La phytochimie se déroule à l’Institut de Recherches Médicales et d’Études des Plantes Médicinales (IMPM). Le test oscille entre 30 000 et 100 000 francs CFA. Alors, l’une des alternatives, c’est que les tradipraticiens, étant en groupe ou en association, puissent faire tester leur produit au plus grand nombre à la fois, et là ils peuvent avoir des réductions ; mais hormis cela, nous proposons aux différents ministères de la recherche scientifique et autres organismes d’accompagner ces acteurs-là à travers des financements qui peuvent garantir une prise en charge de la recherche.
Vous dites que les coûts élevés sont un frein à la fabrication et à la promotion de la médecine traditionnelle ?
C’est un frein parce que ce n’est pas à la bourse de tout le monde. Vous voyez, quand on rentre au niveau des communautés locales, c’est un breuvage, non pas seulement pour avoir des connaissances, mais pour la transmission des connaissances locales. Nous devons également, en tant que chercheurs, les encourager à travers le financement de la recherche de leurs différents produits qu’ils mettent à la disposition de la population pour pouvoir aussi les aider et aider aussi le système de santé.
Est-ce qu’il y a un aspect que vous aimeriez qu’on aborde sur cette 22e édition ?
Oui, en ce qui concerne les mécanismes réglementaires, je voudrais dire qu’il est très important que chaque acteur soit identifié et enregistré au ministère de la Santé publique. Que chaque produit également soit enregistré et qu’on puisse à travers ces financements dont on parle revoir même les coûts des différents protocoles qui peuvent être accessibles à tous ; et pourquoi pas justement renforcer la collaboration par la création des départements de médecine traditionnelle dans nos hôpitaux qui peuvent également être un moyen d’encourager la médecine traditionnelle.
Propos retranscrits par Charone DONGMO Stg