Maladies transmissibles : Invasion des moustiques à Yaoundé
La capitale politique du Cameroun est envahie par des moustiques. Aucun quartier n’échappe à cette infestation, selon les témoignages recueillis. Les habitants imputent cette situation à l’accumulation excessive d’ordures ménagères qui inondent la ville.
Quartier Damas, après une soirée arrosée par une petite pluie ce jeudi 5 septembre 2024, Hugo Tobo, de passage à Yaoundé, s’en prend vivement au responsable d’un hôtel dont il a choisi de passer son séjour : « Monsieur, c’est comment avec vous ici ? Vous laissez les gens dormir dans des chambres remplies de moustiques ». J’ai passé toute la nuit à bagarrer contre ces petites bêtes. « Il faut venir voir les murs de la chambre comment ils sont remplis de tache », s’en prend-il au personnel d’accueil. Un peu plus à côté, c’est une autre cliente qui se plaint en montrant les traces laissées par les moustiques sur sa peau : « Même à Douala où j’habite, il n’y a pas ce genre de moustiques. » On ne voit pas où ils sortent, mais vous tuez un, vous voyez cent autres. À un moment de la nuit, j’ai trouvé refuge aux toilettes. Mais même jusque-là, rien », a dit Rita Ekwabi.
Quartier Efoulan, les pleurs sont les mêmes. « On ne va pas s’en sortir avec cette situation ». Ces petits insectes contournent même les moustiquaires. On se retrouve le matin avec des taches de sang sur les draps. Et c’est chaque jour qu’il faut prendre les antipaludéens. Nous sommes carrément envahis. Je pense que ce sont les ordures ménagères qui inondent la capitale qui sont à l’origine de ce que nous constatons aujourd’hui. Yaoundé n’avait jamais vécu cela. La situation devient inquiétante », a déclaré Marceline Ombotto.
Quartier Mvog Ada, les pharmacies font plutôt une bonne affaire ; « la prolifération des moustiques fait en sorte que les antis paludéens ne dorment plus dans les pharmacies. » Même nous-mêmes qui travaillons ici, on en souffre. À une certaine heure de la nuit, c’est grave seulement. Les moustiques sont partout. Et leurs morsures font gratter la peau. On ne sait plus comment faire vraiment », explique une pharmacienne.
Pour les professionnels de la santé, il est dangereux d’avoir beaucoup de piqûres de moustiques parce que : « Cela peut entraîner une réaction allergique grave, comme une réaction intolérante, qui peut être potentiellement mortelle si elle n’est pas traitée rapidement. » Les symptômes d’une réaction allergique aux piqûres de moustiques peuvent inclure de l’urticaire, des gonflements, de l’essoufflement et même des maux de tête », nous explique-t-on dans un centre de santé où l’on parle des maladies transmises par la piqure des moustiques ; « en effet, les moustiques peuvent transmettre des maladies virales telles que la dengue, le chikungunya, le virus Zika et la fièvre jaune. » « Ils peuvent aussi transmettre des maladies parasitaires comme le paludisme et la filariose lymphatique », explique sous cape un médecin.
Avis donc aux autorités quand on sait que le MPOX fait l’actualité. S’il faut encore vivre en état de paludisme permanent. La crainte reste donc grande.
Alphonse JENE
Lire aussi : Hépatite virale : Le plan stratégique national de lutte mis en œuvre