Le Cameroun face aux inondations : Le Chef de l’Etat prend des décisions fortes pour aider les sinistrés
En réponse aux inondations causées par des précipitations intenses, le gouvernement camerounais annonce le déblocage de 350 millions de FCFA ordonné par le Président Paul Biya, pour soutenir les populations affectées, alors que la situation reste préoccupante.
La poursuite des pluies et la montée continue des cours d’eau laissent craindre une détérioration de la situation et le risque croissant d’épidémies dans les jours et semaines à venir.
La région de l’extrême-Nord, notamment dans le département du Mayo-Danay est en état d’urgence. Les inondations ont causé d’importants dégâts matériels et humains. Vendredi dernier, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a déclaré 11 décès et environ 4 361 personnes déplacées.
Face aux fortes pluies qui ont causé des inondations dévastatrices dans la région de l’extrême-nord, le président Paul Biya annonce des mesures d’urgence, incluant une aide financière et matérielle pour les familles touchées.
Cameroun: Extrême-Nord – Aperçu des inondations selon OCHA (Au 10 septembre 2024)
Les inondations récentes dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, particulièrement dans les départements du Diamaré, Logone et Chari, Mayo-Danay et Mayo-Tsanaga, ont causé́ des dégâts considérables. Au 10 septem- bre 2024, les pluies torrentielles ont détruit plus de 18 000 maisons, inondé des dizaines de milliers d’hectares de cultures, et causé la perte de milliers d’animaux. Plus de 33 000 ménages, soit environ 236 000 personnes, ont été affectés, dont un nombre estimé de plus de 38 000 femmes en âge de procréer et de plus de 4 000 femmes enceintes. Les besoins prioritaires concernent les vivres, les abris/articles ménagers essentiels (AME), l’Eau-hy- giène-assainissement (EHA) et la santé. Des activités sont en cours et d’autres planifiées. La poursuite des pluies et la montée continue des cours d’eau laissent craindre une détérioration de la situation et le risque croissant d’épidémies dans les jours et semaines à venir. Les autorités locales et les partenaires humanitaires mettent en place des réponses d’urgence, mais font face à des défis logistiques majeurs, notamment l’accès difficile aux zones sinistrées.
Chiffres du gouvernement camerounais au 13 septembre 2024
Face à cette crise humanitaire, le gouvernement a mis en place un dispositif d’urgence et le Chef de l’État, Paul Biya, a donné des instructions fermes pour apporter une aide rapide et efficace aux populations sinistrées.
Selon les derniers bilans, ces inondations ont causé la mort d’au moins 11 personnes et déplacé près de 4 361 individus issus de 950 familles. De nombreux villages ont été entièrement submergés, entraînant des pertes matérielles considérables.
Pour faire face à cette situation d’urgence, le Président de la République a débloqué une enveloppe de 350 millions de francs CFA destinée à l’achat de vivres, de kits sanitaires et de matériel de première nécessité. Cette assistance sera distribuée sous la supervision du ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji. Par ailleurs, plus de 53 sites de recasement provisoires ont été aménagés pour accueillir les personnes déplacées. Dans les prochains jours, environ 50 camions chargés de matériel d’aide humanitaire quitteront Yaoundé pour rejoindre les zones sinistrées. Le gouvernement continuera d’évaluer la situation et d’adapter ses interventions en fonction des besoins.
Le Chef de l’État a également donné des instructions fermes aux autorités compétentes. Il a notamment demandé de transmettre ses condoléances aux familles endeuillées, d’accélérer la distribution de l’aide humanitaire et de trouver des solutions durables pour prévenir les risques d’inondations à l’avenir. Le ministère des Travaux publics a été chargé de rétablir les voies de communication, notamment après l’effondrement du pont sur le fleuve Danay.
Le Cameroun peine à trouver des solutions durables
Le projet PULCI, lancé en 2014 pour lutter contre les inondations au Cameroun, a été achevé en 2020 grâce à un financement de la Banque mondiale. Ce projet a permis de renforcer la résistance aux inondations en réhabilitant une digue de 70 km le long de la rivière Logone et une portion du barrage de Maga. De plus, les infrastructures d’irrigation ont été améliorées, bénéficiant à plus de 103 000 personnes. La Banque mondiale a souligné l’efficacité de ces travaux, affirmant que les riverains se sentent désormais plus en sécurité face aux pluies diluviennes.
Cependant, malgré ces avancées, les inondations persistent dans certaines régions, notamment à Maroua où les projets d’assainissement n’ont pas suffi à endiguer le phénomène. La ministre de l’Habitat et du Développement urbain Célestine Kétcha Courtès a reconnu la persistance du problème et a promis de poursuivre les efforts pour y remédier, sans toutefois préciser les méthodes envisagées.
L’occupation anarchique des lits des cours d’eau et le manque d’entretien des réseaux d’assainissement sont pointés du doigt comme des facteurs aggravants. La ministre a appelé les maires à renforcer le contrôle de l’urbanisme et à sensibiliser les populations aux risques liés aux inondations.
Par ailleurs, la construction d’une digue-route de Kousseri, initialement annoncée en 2012 par le président Paul Biya, pourrait constituer une solution durable. Cependant, ce projet ambitieux, estimé à 1 000 milliards de FCFA, n’a toujours pas vu le jour faute de financements.
Si des progrès ont été réalisés dans la lutte contre les inondations au Cameroun, le problème reste entier. La combinaison de facteurs naturels (changement climatique) et humains (urbanisation anarchique, manque d’entretien) rend la situation complexe. Il est donc nécessaire de poursuivre les efforts, en renforçant la coordination entre les différents acteurs, en investissant dans des infrastructures adaptées et en sensibilisant les populations aux enjeux.
Le changement climatique, un défi majeur
Le changement climatique est pointé du doigt comme l’une des principales causes de ces événements météorologiques extrêmes. Le Chef de l’État a appelé à une meilleure anticipation et à une sensibilisation accrue de la population face à ces nouveaux défis.
Cette crise a souligné l’importance de la solidarité nationale et de la résilience des populations face aux catastrophes naturelles. Le gouvernement, sous la conduite du Chef de l’État, se dit déterminé à apporter toute l’aide nécessaire aux sinistrés et à mettre en œuvre des mesures de prévention à long terme même si les résultats de celles annoncées il y a quelques années tardent à présenter des résultats concrets.
Mireille Siapje
« Le chef de l’État a débloqué une dotation spéciale de 350 millions de Francs CFA pour une assistance d’urgence aux sinistrées ».
Depuis bientôt trois semaines, le Cameroun a enregistré de fortes précipitations dans plusieurs départements de notre pays. Le fait le plus important a été enregistré dans le département du Mayo-Danay. Ces fortes pluies ont causé des inondations dans plusieurs arrondissements de notre département. Ces inondations ont causé des dégâts matériels importants. Aussi, très informé, le chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, a donné une instruction ferme aux ministres de l’Administration territoriale de faire une évaluation de la situation et de produire un rapport.
Lorsque nous avons transmis ce rapport à la très haute attention du chef de l’État, le chef de l’État, comme d’habitude, a réagi promptement avec des décisions très importantes en faveur des populations sinistrées. D’après les rapports des autorités administratives, nous avons enregistré 11 décès et environ 950 familles déplacées, donc environ 4361 personnes, les hommes, les femmes et les enfants.
La première instruction du chef de l’État était d’abord de transmettre aux familles endeuillées les condoléances du Chef de l’État et de son épouse. Ensuite, le chef de l’État a débloqué une dotation spéciale de 350 millions de francs CFA pour accorder une assistance d’urgence aux sinistrées. Et cette assistance, comme vous pouvez le constater, il s’agit du matelas de couchage, des denrées alimentaires, de kits sanitaires, de moustiquaires imprimés et d’autres commodités en faveur de ces populations.
Vous avez également dû constater qu’à chaque fois qu’il y avait des inondations, le chef de l’État agit promptement. Nous avons par mémoire qu’en 2012, le chef de l’État et la Première Dame sont allés à Garoua, région du Nord, ensuite à Guidiguis, région de l’Extrême-Nord, pour faire une évaluation des inondations, parce que le chef de l’État voulait toucher du doigt le pourquoi de ces inondations. Pourquoi les inondations sont récurrentes et quelles sont les mesures qui peuvent être prises pour apporter secours aux personnes sinistrées.
Depuis un certain temps, depuis quelques jours, vous avez aussi constaté que ces inondations ne passaient pas seulement au Cameroun: le pays voisin du Tchad, N’Djaména, est considéré comme l’origine voisine de l’état de Boro-Maiduguri, où il y a eu des fortes inondations.
C’est le changement climatique qui est la principale cause de ces précipitations, qui malheureusement viennent avec beaucoup de dégâts. L’instruction du chef d’État est claire, nous devons anticiper. Avec cette aide du chef de l’État, les populations vont recevoir une dotation, ils vont recevoir une assistance, et le chef de l’État a d’ailleurs instruit le ministère de l’Administration territoriale de conduire une délégation pour superviser la distribution de cette aide présidentielle, qui est spéciale.
Nous constatons également que le changement climatique, le dérèglement climatique, est une réalité. Aucun pays du monde ne sera épargné, et ne peut être épargné, de ces changements climatiques, ce qui est très malheureusement la cause de tout ce que nous constatons.
Des tremblements de terre, des éboulements de terre, et nous pouvons citer d’autres désagréments. Nous avons également été informés de l’effondrement du pont sur le fleuve Danay. Je voudrais dire que le ministre des Travaux publics a également reçu pour instruction de mobiliser ses équipes pour créer des voies de contournement afin que la circulation ne soit pas perturbée pendant longtemps.
Ce sont les autres directives du Chef de l’État. Lorsque le chef de l’État donne des instructions, ces hautes instructions pour nous, c’est un décret signé avec application immédiate.
Aujourd’hui, il y a environ 53 sites de recasement, parce que le chef de l’État nous a également instruits de chercher les sites de recasement. Ce sont des sites de recasement provisoires, en attendant que les pluies baissent et qu’on trouve des endroits plus convenables.
Je peux vraiment annoncer que la rentrée scolaire se poursuit normalement, parce qu’il y a des sites qui ont été aménagés pour la rentrée scolaire. Donc, à ce jour, les ministères chargés de ce secteur ont pris des décisions, avec l’appui des autorités administratives, afin que l’année scolaire ne soit pas perturbée.
Donc, il était important de communiquer ces directives du chef de l’État, qui suivent particulièrement, non seulement les inondations dans le Mayo-Danay, mais les inondations dans les autres localités du pays. Parce qu’il y a le Logone et Chari, le Mayo-Rey qui est concerné et certains arrondissements. Globalement, le chef de l’État nous a instruits d’aller sur les sites et de faire un rapport afin de lui permettre de prendre d’autres mesures fortes, qui auront pour but de porter assistance aux populations, de suivre ces personnes qui sont en détresse, de manière involontaire. Parce que ces inondations, on peut parler de catastrophes naturelles, parce qu’en fait, ça ne nous dépend plus de nous. Il y a plus longtemps que nous, au mois de septembre, on a eu de fortes pluies dans plusieurs localités du pays, alors que normalement, on devait être dans la saison sèche. Donc, il était important de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale des décisions fortes prises par le chef de l’État en faveur des personnes sinistrées dans les localités touchées par les inondations.
Donc, une fois de plus, je peux me répéter, il y a le déblocage de la somme de 350 millions de FCFA. Il n’y a que 11 décès pour l’instant. Et nous avons environ 950 familles impactées, dont environ 4350 personnes qui peuvent être considérées comme des déplacés, mais ces personnes sont sur des sites provisoires.
Quand nous allons nous ramener sur le terrain, nous allons évaluer la situation et le chef d’État tient à connaître ce qui se passe, s’il y a d’autres mesures qui seront prises. Le chef de l’État nous donnera des instructions et nous allons communiquer les hautes directives du chef d’État à l’opinion nationale. Pour l’instant, la situation est sous contrôle. Et donc, d’ici 48 heures, il y a environ 50 camions qui partiront de Yaoundé transportant cette aide du chef d’État. La route est longue, mais nous pensons que ces camions vont arriver à temps et nous serons sur le site avec la protection civile et les collaborateurs. Le gouverneur est sur place, les préfets, les sous-préfets sont là, ils sont en train de travailler déjà. Et puis, lorsque nous allons arriver, nous allons distribuer l’aide du chef de l’État. Donc, il était important pour nous de donner ces détails.
Propos retranscrit par Elvis Serge NSAA
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