Maladies tropicales négligées : Des chercheurs, des étudiants et des experts réunis pour accélérer la lutte

Yaoundé a accueilli, le 20 septembres derniers, la 3ème édition du symposium annuel sur les maladies tropicales négligées (MTN). Réunissant plus d’une centaine de chercheurs, d’étudiants, de professionnels de la santé et de décideurs politiques, cet événement, organisé par Helen Keller International en partenariat avec le ministère de la Santé publique, avait pour but de faire le point sur les dernières avancées scientifiques et de définir de nouvelles stratégies pour éradiquer ces maladies qui touchent les populations les plus vulnérables.

Helen Keller International en collaboration avec le ministère de la Santé publique se mobilisent contre les MTN

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de 1,7 milliard de personnes ont besoin d’interventions pour au moins une Maladie Tropicale Négligée (MTN), chaque année. Malgré leur diversité, les MTN partagent un contexte géographique et social commun. Plus d’une centaine de chercheurs, d’étudiants, de professionnels de la santé et de décideurs politiques se sont réunis ce 20 septembre 2024, à Yaoundé pour la 3ème édition du symposium annuel sur les maladies tropicales négligées (MTN). Organisé par Helen Keller International en collaboration avec le ministère de la Santé publique, cet événement a mis en lumière les avancées de la recherche et les défis à relever pour éradiquer ces maladies qui touchent les populations les plus vulnérables. Sous le thème “Veiller, éduquer, s’engager » mobilisation des forces pour une lutte intelligente contre les Maladies tropicales négligées (MTN), les participants ont souligné l’importance d’une collaboration étroite entre les différents acteurs pour accélérer la recherche et mettre en œuvre des stratégies efficaces de prévention et de traitement. Les nouvelles technologies, telles que les outils de diagnostic rapide, offrent de nouvelles perspectives pour améliorer la prise en charge des patients. Les discours prononcés par le Professeur Épée, le représentant pays d’Helen Keller International, le représentant de l’OMS et divers chercheurs ont mis en lumière l’objectif ambitieux d’éliminer les maladies tropicales négligées d’ici 2040.

Les discussions ont porté sur plusieurs axes majeurs l’intégration dans les soins de santé primaires, la nécessité d’intégrer la prise en charge des maladies tropicales négligées dans les soins de santé primaires a été soulignée. La lutte contre ces maladies requiert une approche multisectorielle, impliquant notamment les secteurs de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement (WASH). L’importance d’une approche “One Health” a été mise en avant, reconnaissant les liens entre la santé humaine, animale et environnementale.

Les participants ont souligné l’importance d’un engagement fort des pays pour soutenir la lutte contre ces maladies. Le besoin de davantage de financement pour la recherche sur les maladies tropicales négligées a été exprimé. L’élaboration d’un plan directeur national a été identifiée comme une étape essentielle pour coordonner les efforts de lutte.

Le symposium était structuré en trois sessions : sensibilisation, recherche de ressources et thématiques spécifiques.

Les étudiants ont été particulièrement encouragés à s’impliquer dans la recherche et à développer des projets innovants. « C’est un moment crucial pour les jeunes chercheurs », a déclaré Robert Mbah, représentant pays d’Helen Keller International. « Nous avons besoin de leur énergie et de leur créativité pour trouver de nouvelles solutions ». ;

Les discussions ont porté sur différents aspects des MTN, notamment la prévention. Les participants ont souligné l’importance de renforcer les campagnes de sensibilisation et d’améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Les nouveaux outils de diagnostic rapide permettent de détecter les maladies plus tôt et d’adapter les traitements en conséquence. Les chercheurs ont présenté les dernières avancées en matière de traitements médicamenteux et de vaccins. Les participants ont mis en avant la nécessité d’investir davantage dans la recherche fondamentale et clinique pour mieux comprendre ces maladies et développer de nouvelles stratégies de lutte. « Cette journée a été très enrichissante », a déclaré un participant. « J’ai pu rencontrer des chercheurs de différents horizons et découvrir les dernières avancées dans le domaine des MTN. Je suis convaincu que nous pouvons ensemble faire une différence ». Les organisateurs se sont félicités du succès de cet événement et ont souligné l’importance de poursuivre les efforts pour éradiquer les MTN au Cameroun et dans le monde entier.

Elvis Serge NSAA

« Notre but, c’est de réunir les chercheurs et les programmes en vue de réfléchir sur les meilleures initiatives et les plus innovantes pour la lutte contre le MTN »

Pr Epée Emilienne, Professeur titulaire des universités d’Etat du Cameroun, Chercheure Ophtalmologiste, Fondatrice et directrice générale de l’OPHPRO (Observatoire des pratiques et de la recherche en ophtalmologie)

Fondatrice et directrice générale de WINs (Women In NTDs).

Le troisième symposium des maladies tropicales négligées s’inscrit dans la continuité de la célébration de la cinquième journée mondiale des MTN, qui généralement se célèbre en fin janvier. Mais comme nous tenons à mettre l’accent sur la recherche et surtout sur la coopération entre les chercheurs et les programmes pour les points de recherche, nous avons entrepris de faire une journée scientifique à part. C’est ce qui se tient aujourd’hui. Donc aujourd’hui, notre but, c’est de réunir les chercheurs et les programmes en vue de réfléchir sur les meilleures initiatives et les plus innovantes pour la lutte contre le MTN.

Nos attentes ici, c’est que nous nous comprenions, que nous essayions de créer un bon réseautage, qu’on ait des groupes de recherche et qu’on ait des contacts, de façon à ce que nous essayions de mettre ensemble nos idées pour aller vers l’élimination. Je m’explique. Quand le programme a un souci et que nous n’avons pas la ressource compétente au niveau du programme, le chercheur accompagne le programme vers une solution qui passera par la recherche.

 Et cette recherche-là, les résultats vont aider à améliorer les stratégies que nous avons mises en place pour le moment. Et cette modulation peut faire que nous allions rapidement vers l’élimination des maladies tropicales négligées. Vous avez tout à l’heure suivi le discours du sous-directeur de la lutte contre le MTN, qui est aussi le patron de l’unité de coordination de lutte intégrée contre le MTN.

Les chercheurs doivent venir vers les programmes et les programmes doivent aller vers les chercheurs, ce qui suscite qu’une bonne recommandation serait qu’on ait une plateforme, désormais, là où on discute des sujets et des problèmes qui peuvent nous amener vers la recherche et donc améliorer les souffrances au niveau de la population. Le sous-directeur vous l’a dit, la lutte contre le MTN inclut déjà la CSU.

Propos recueillis par Elvis Serge NSAA

Jeudi propre à Yaoundé : Un problème plus qu’une solution ?