Face à l’émergence inquiétante des “superbactéries”, résistantes à tous les antibiotiques connus, les dirigeants mondiaux ont enfin pris la mesure de l’urgence. Lors d’un sommet historique, ils se sont engagés à intensifier la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, une menace qui pourrait nous replonger à l’ère pré-antibiotique et mettre en péril des décennies de progrès médicaux.
L’ombre de l’ère pré-antibiotique plane à nouveau sur l’humanité. La résistance aux antimicrobiens, un phénomène alarmant où les bactéries, virus, parasites et champignons deviennent résistants aux médicaments conçus pour les combattre, constitue l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale. Face à ce défi sans précédent, les dirigeants mondiaux ont enfin décidé d’agir de manière concertée. La résistance aux antimicrobiens (RAM) met en péril les progrès réalisés en matière de santé publique depuis un siècle. Des infections autrefois bénignes pourraient redevenir mortelles, les chirurgies deviendraient beaucoup plus risquées et les traitements de nombreuses maladies chroniques seraient compromis. Les conséquences seraient désastreuses, non seulement pour les systèmes de santé, mais également pour les économies mondiales.
Les causes de la résistance
En médecine humaine, vétérinaire et dans l’agriculture, l’utilisation excessive et inappropriée d’antibiotiques favorise l’émergence de bactéries résistantes. Ces facteurs favorisent la transmission des infections et la propagation de bactéries résistantes. Les déplacements de personnes et de marchandises facilitent la diffusion des bactéries résistantes à travers le monde.
Un suivi insuffisant des résistances aux antimicrobiens empêche de mettre en place des stratégies efficaces de lutte. Lors du sommet mondial sur la résistance aux antimicrobiens, les dirigeants ont adopté une déclaration politique ambitieuse, s’engageant à réduire de 10% le nombre de décès humains liés à la résistance aux antimicrobiens d’ici 2030.
Renforcer la surveillance et le suivi de la résistance aux antimicrobiens. Promouvoir l’utilisation judicieuse des antimicrobiens dans tous les secteurs (santé humaine, animale, agriculture). Accélérer la recherche et le développement de nouveaux antibiotiques et de nouvelles thérapies. Si ces engagements sont encourageants, la mise en œuvre des mesures nécessaires sera complexe et nécessitera des efforts soutenus de la part de tous les acteurs :
La lutte contre la résistance aux antimicrobiens nécessite des investissements importants pour la recherche, la surveillance, la prévention et le traitement. Une coordination efficace entre les différents acteurs (gouvernements, organisations internationales, secteur privé) est indispensable pour mettre en œuvre des stratégies globales. Il est essentiel de sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et de promouvoir les bonnes pratiques en matière d’utilisation des antibiotiques. La résistance aux antimicrobiens représente une menace existentielle pour l’humanité. Les engagements pris par les dirigeants mondiaux sont un signal fort, mais il reste encore beaucoup à faire. Chacun d’entre nous a un rôle à jouer en adoptant des comportements responsables et en soutenant les initiatives visant à lutter
Angélique EKAMAN Stg
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