Congrès sur la gastro-entérologie: Zoom sur l’état des lieux du cancer digestif au Cameroun

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La société Camerounaise de gastro-entérologie (SCGE) abrite à Yaoundé du 17 au 18 octobre 2024, les 26e journées scientifiques qui ont pour thème « Cancers Digestifs au Cameroun : État des lieux ». Un rendez-vous médical placé sous le haut patronage du Ministre de la Santé Publique et du président de la Société Camerounaise de Gastro-entérologie, le Pr ANKOUNE ANDOULO Firmin.

Tout le tube digestif peut être sujet à un cancer. La tumeur digestive constitue un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale et pratiquement au Cameroun. Selon GLOBOCAN, les cancers de la sphère digestive représentent 30% de tous les cancers, 30% de tous les décès par cancer. Il se situe ainsi, au 4e rang de la mortalité à l’échelon mondial.

Au Cameroun, les cancers de l’appareil digestif sont fréquents et affectent une frange importante de la population jeune. En raison d’une prévalence élevée de l’hépatite B, les Cancers du foie sont fréquents chez le sujet jeune du fait de la transmission mère-enfant. L’Afrique, en particulier le Cameroun paie un lourd tribut en terme de mortalité lié au cancer de foie.

Le cancer du côlon et du rectum n’est pas en reste, et affecte toutes les tranches d’âge avec une fréquence plus élevée dans notre pays qu’ailleurs. La moyenne d’âge du cancer du côlon et du rectum est d’environ 50ans. Le Pr ANKOUNE ANDOULO Firmin, président de la société Camerounaise de Gastro-entérologie déclare à ce propos : « dans notre contexte, au Cameroun, le cancer du colon et du rectum est un cancer très fréquent chez les sujets de moins de 30 ans, ce qui constitue un problème majeur pour notre jeunesse et pour l’avenir. Au niveau des perspectives, la société camerounaise a prévu des workshops c’est-à-dire des moments où il y’a un apprentissage de l’interventionnel en endoscopie par l’ouverture à l’intérieur du tube digestif pour accéder aux organes sans ouvrir l’abdomen, ce qui a été fait à l’hôpital général de Yaoundé. Au niveau de la formation, la société camerounaise de gastro-entérologie s’associe aux efforts de l’Etat pour accompagner la formation des gastro-entérologues. Nous sommes passés d’une dizaine de Gastro-entérologues dans tout le Cameroun à actuellement plus de 50 Gastro-entérologues donc 80% formés au Cameroun dans les facultés de médecine ».

 Face à ces données fortes alarmantes, il convient de prendre les mesures les plus appropriées en sensibilisant et en s’informant, pour un Cameroun fort et prospère. Le Pr ANKOUNE ANDOULO Firmin renchérit :« le cancer n’a pas une cause exacte, il s’agit des facteurs de risque et ces facteurs de risque sont multiples, il y’a les facteurs alimentaires parce qu’on ne s’alimente pas riche en fibre. Il y’a les facteurs infectieux par exemple pour le cancer du foie. Au niveau de certains cancers comme le colon et le rectum, nous avons remarqué que les gens qui ont une alimentation pauvre en fibre sont souvent exposés à cette maladie. Pour la prise en charge des hépatites, le ministère de la santé publique a mis sur pieds les centres de traitement ambulatoires qui sont un peu partout aujourd’hui au Cameroun. Au niveau de la prise en charge du cancer nous avons des centres spécialisés comme à l’hôpital général de Yaoundé qui s’occupe des cancers à un état avancé notamment à travers les chimiothérapie ».

Les mesures de prévention sont multiples selon le Dr KAMTO Dyane, Gastro-entérologue au centre hospitalier d’ESSOS « en ce qui concerne l’œsophage, ce qu’on déconseille souvent c’est l’alcool, le tabac. Pour éviter le cancer du Colon, on doit éviter de trop consommer les aliments fumés parce que c’est cancérogène. On conseille aux patients de manger beaucoup de fruits et légumes, avoir une alimentation saine afin de limiter les cancers gastroentérologiques. En ce qui concerne le foie, le foie est un organe cible un organe majeur, car tout ce qu’on mange passe par le foie, on déconseille de boire de l’alcool, les traitements indigènes et puis faire du sport ».

 Dès lors, les gastro-entérologues sont souvent confrontés à des difficultés à cause du manque d’appareils d’ordre médicale et à cause de la négligence des patients qui ne se sont pas vite fait diagnostiquer.  Le Pr ANKOUNE ANDOULO Firmin rajoute : « le problème des cancers digestifs c’est leurs diagnostics tardifs. Au niveau de la prise en charge il y’a le problème du plateau technique qui est insuffisant au Cameroun pour la prise en charge des patients et enfin la disponibilité des produits qui doivent soigner ces malades sont souvent rares ».

 Toute proportion gardée, la société camerounaise de gastro-entérologie invite la population au renforcement de la prévention, à la mobilisation pour la vaccination, l’incitation au dépistage volontaire et à la pratique des soins médicaux sûrs. C’est à ce prix que nous réussirons à limiter les dégâts de la tumeur du tube digestif car la prise en charge est couteuse et prévenir vaut mieux que guérir.

Gisèle NDAO Stg

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