Amélioration génétique bovine : L’expérience américaine partagée à Ngaoundéré

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Le 15 octobre 2024, l’institut Sanda de Ngaoundéré a accueilli une conférence sur l’amélioration génétique bovine, animée par l’expert américain Peter John Charles Budler. Les étudiants et les professionnels de la filière bovine ont pu échanger sur les meilleures pratiques américaines en la matière et discuter des défis et des solutions pour améliorer la production animale dans la région de l’Adamaoua.

Les participants ont salué l’initiative et les échanges de l’expert américain

La région de l’Adamaoua, connue pour son important cheptel, connaît une diminution des espaces de pâture et des effets du changement climatique, ce qui se traduit par une faible capacité de production et un marché de moins en moins satisfait en produits d’origine animale. Pour pallier ce problème, les experts en génétique proposent l’amélioration génétique bovine comme solution. La présence de l’expert américain vise donc à partager les meilleures pratiques américaines en la matière.

Selon les acteurs de la production laitière, pour réduire les importations des produits laitiers, un appui de l’État à hauteur de 30 milliards par an est nécessaire. Étendus sur 10 ans, ces appuis pourront permettre aux acteurs de mieux produire, mieux transformer afin de faire face à la concurrence étrangère. Malheureusement, la subvention de l’État aux fermes reste en deçà des attentes.

Les participants ont salué l’initiative et les échanges de l’expert américain. « La plus-value, c’est l’échange d’expérience qu’il a eu à partager avec nous », a déclaré le Directeur du ranch de Ngaoundéré. « C’est un certain nombre de choses parce que déjà nous avons fait les écoles, c’est vrai, mais sur le terrain, il y a un certain nombre de choses qu’on apprend). Et lorsqu’on rencontre un expert international, il nous donne des petits raccourcis, donc on saute un peu les étapes ».

Pour docteur Dr. Hassan, médecin vétérinaire, la qualité des échanges de très haut niveau peut l’aider à améliorer ses pratiques. « Il nous a élucidé sur l’amélioration génétique de nos conditions d’élevage, nos animaux principalement. Je suis ravi qu’il ait pu identifier quelques espèces locales qu’il a jugées avec une très bonne adaptabilité ».Selon le docteur Hayatou Alou Souley, vétérinaire, la balle est dans le camp des propriétaires des fermes pour faire le saut qualitatif vers la modernité. Ça dépend de chaque exploitant, ça dépend de la vision de chaque opérateur, ses objectifs, ce qu’il veut atteindre. Une personne qui a une vision sur une production laitière par exemple, nécessairement doit embrasser les races laitières.  On ne peut pas faire du lait avec le goudali, mais on peut améliorer le goudali en greffant avec les races qui ont un potentiel laitier plus élevé, afin d’obtenir des races croisées, des espèces intermédiaires qui peuvent nous donner une production assez consistante, meilleure que la race locale. Les activités de ce genre permettent de mutualiser les efforts des acteurs afin de parvenir, à terme, à une augmentation de la production et à l’amélioration de la santé.

Jean BESANE MANGAM

Réactions

« Je pense qu’on a besoin de plus de personnes passionnées et intéressées pour poursuivre cette carrière »

 

Peter John Charles Budler, Trans Ova Genetic, international business Manager expert

L’importance de cette conférence avec les étudiants de Sisma. Pour moi, je pense que c’est très important que les gens réalisent combien les producteurs primaires de nourriture sont importants dans le monde. C’est une carrière noble à accomplir. C’est une carrière qui aide non seulement à nourrir le monde, mais aussi à stabiliser les pays. Je pense qu’on a besoin de plus de personnes passionnées et intéressées pour poursuivre cette carrière. Oui, j’aimerais ça. C’est pourquoi je suis ici, pour voir ce que je peux apprendre du Cameroun. Et s’il y a une assistance, un conseil, une expertise que nous pouvons fournir du côté américain, c’est le principal objet de ma présence ici à SISMA.

Propos recueillis par Jean BESANE MANGAM

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