Maladies auto-immunes : Au Cœur de la 5èmes rencontres cliniciens-biologistes du Cameroun
Les maladies auto-immunes sont un problème de santé publique en Afrique, mais elles sont souvent sous-diagnostiquées et sous-traitées. Les Rencontres Clinico-Biologiques, organisées par Le Laboratoire PRIMA SARL qui se tiennent les 03 et 04 décembre 2024, à Yaoundé, visent à améliorer la prise en charge des patients atteints de ces maladies.
Dans cet article, nous présentons les résultats d’une revue systématique qui a montré que les maladies auto-immunes touchent plus particulièrement les personnes âgées entre 25 et 40 ans en Afrique noire. Les experts s’accordent pour dire que les avancées technologiques en biologie médicale ont permis d’optimiser le diagnostic différentiel des maladies auto-immunes, mais que ces maladies demeurent sous-diagnostiquées et sous-reportées dans le contexte sub-saharien.
Les Rencontres Clinico-Biologiques PRIMA offrent une vitrine pour les experts de la santé pour discuter de ces maladies et trouver des solutions pour améliorer la prise en charge des patients.
Pendant deux jours, cliniciens et biologistes ont partagé leurs connaissances et expériences autour d’une thématique cruciale : les maladies auto-immunes. Ces maladies, qui se caractérisent par une attaque du système immunitaire contre les propres tissus de l’organisme, touchent de plus en plus de personnes, notamment les femmes. Les participants ont pu bénéficier des présentations de spécialistes de renom, parmi lesquels le Pr. Koki Godefroy, professeur titulaire d’ophtalmologie, et des experts de CERBA France. Les échanges ont porté sur la définition, la classification, le diagnostic et la prise en charge de ces maladies complexes. Les facteurs de risque, tels que la génétique, ont été particulièrement étudiés.
Le Laboratoire PRIMA SARL, organisateur de l’événement, a mis en avant son expertise dans le domaine de l’analyse médicale. Fort de ses 20 ans d’expérience, le laboratoire offre une gamme complète de prestations, de l’hématologie à la biologie moléculaire, en passant par la microbiologie. Son engagement en faveur de la qualité et de l’innovation a été souligné à maintes reprises. « Les maladies auto-immunes sont un problème de santé majeur en Afrique, mais elles sont souvent sous-diagnostiquées et sous-traitées », a déclaré Dr. EDINGA E, président des Rencontres Clinico-Biologiques PRIMA. « Les avancées technologiques en biologie médicale ont permis d’optimiser le diagnostic différentiel des maladies auto-immunes, mais ces maladies demeurent sous-diagnostiquées et sous-reportées dans le contexte sub-saharien ». Les maladies auto-immunes touchent plus particulièrement les personnes âgées entre 25 et 40 ans en Afrique noire, selon une revue systématique menée par les experts. « Les maladies auto-immunes sont une cause importante de morbidité et de mortalité en Afrique », a déclaré Dr. NKECK J, médecin rhumatologue. « Il est important de prendre conscience de ce problème et de trouver des solutions pour améliorer la prise en charge des patients ».
Les Rencontres Clinico-Biologiques PRIMA offrent une vitrine pour les experts de la santé pour discuter de ces maladies et trouver des solutions pour améliorer la prise en charge des patients. « Nous espérons que cet événement contribuera à la réduction de la morbidité et de la mortalité induites par les pathologies auto-immunes en Afrique », a déclaré Dr. EDINGA E.
Elvis Serge NSAA
« La Clinique et la Biologie : Un Partenariat Essentiel pour le Diagnostic et le Traitement des Maladies Auto-Immunes au Cameroun »
Les maladies auto-immunes sont un problème de santé publique au Cameroun, mais elles sont souvent sous-diagnostiquées et sous-traitées. Dans cet entretien, Dr. TANG Danielle Cécile, pharmacienne biologiste et directrice médicale du laboratoire Prima, nous explique comment la clinique et la biologie peuvent travailler ensemble pour améliorer le diagnostic et le traitement de ces maladies. Elle nous parle également de la nécessité de sensibiliser la population et de réunir des experts pour développer des stratégies de prise en charge efficaces.
Dr. TANG Danielle Cécile, pharmacienne biologiste et j’exerce au laboratoire Prima, en tant que biologiste bien évidemment, mais également en tant que directrice médicale dans ce laboratoire. Les rencontres clinico-biologiques font partie intégrante de la pratique biologique partout dans le monde. C’est vrai qu’au Cameroun, ce n’est pas encore très répandu, mais il y a quand même des pionniers comme le Centre Pasteur qui ont l’habitude de le faire. Nous, nous avons pensé également, comme je l’ai dit dans mon mot de bienvenue, d’initier ça parce que c’est important, la clinique et la biologie marchent ensemble. D’ailleurs, on parle de biologie clinique, c’est-à-dire c’est de la biologie qui est, comment je vais dire, qui est encadrée ou alors soutenue par de la clinique.
On interprète des tests, des résultats de tests sur la base des connaissances cliniques ou médicales. Ça veut dire que les biologistes que nous sommes, les techniciens que nous sommes, qui sont dans les laboratoires, on travaille en étroite collaboration tous les jours avec les médecins, avec les cliniciens pour permettre à ces derniers de prendre en charge les patients de façon optimale.
Donc ce sont des plateformes en réalité qui permettent que chacun sorte un peu de son train de train quotidien. Les médecins sortent de leur clinique, nous sortons de notre laboratoire et nous venons discuter de sujets d’intérêt qui nous permettent de travailler de façon plus optimale pour rendre un service de meilleure qualité parce qu’à la fin de la journée, c’est le patient qui en bénéficie. Si chacun reste dans son coin et fait son travail de façon isolée, on va travailler de façon disparate.
Or, en travaillant ensemble, en discutant des sujets qui nous intéressent tous, on est tous gagnants et surtout le patient. Comme j’ai dit, c’est un sujet d’intérêt de par l’épidémiologie et comme les différents intervenants tout à l’heure ont dit, ce sont des maladies qui sont un peu sous-diagnostiquées, donc un peu laissées pour compte. Or, quand on s’y intéresse de près, on se rend compte que beaucoup de patients chez nous en souffrent.
Mais on ne réussit pas toujours à poser le bon diagnostic ou alors au bon moment. Ça veut dire qu’il y a beaucoup de patients qu’on peut sauver si on s’y intéresse davantage. C’est pour ça qu’on s’est dit, ok, compte tenu du caractère actuel et de l’intérêt à la fois clinique, biologique, thérapeutique et même évolutif de la maladie, on va s’arrêter là-dessus et donner aux prescripteurs, parce que c’est une chaîne.
On a besoin des prescripteurs, on a besoin des biologistes et à la fin il y a les malades. Donner aux prescripteurs qui sont en amont suffisamment d’informations sur la maladie. Certainement, vu que ce sont des maladies, je ne vais pas dire orphelines, peut-être beaucoup ne s’y intéressent pas ou alors nous ne sommes pas suffisamment documentés.
D’ailleurs, le Dr. EDINGA Bertille Elodie a dit tout à l’heure que quand on fait une fouille, on fouille la littérature, il y a très peu de données, il y a très peu de publications là-dessus. On s’est donc dit, ok, on va réunir des experts, vu que ce sont des maladies qui touchent beaucoup de domaines, on va réunir des experts qui vont venir nous parler chacun à son tour de ce qu’ils savent sur la maladie. Et nous, à notre niveau, vu que nous sommes en laboratoire d’analyse, on va donner à la communauté scientifique des informations précises sur comment prescrire, parce que c’est important en biologie, comment bien prescrire le bilan.
On leur dit quels sont les marqueurs qu’ils peuvent demander selon la maladie ou selon l’organe qui est touché et à combien, les délais, etc. Ce que je peux dire en tant que biologiste, c’est que les maladies auto-immunes sont réelles, bien qu’elles ne soient pas suffisamment connues ou documentées dans notre contexte, contrairement à ailleurs. Ce sont des maladies qui sont réelles sous d’autres cieux.
Mais elles sont aussi réelles chez nous. On a dit qu’en Afrique subsaharienne, elles existent et elles sont même surexprimées, surtout dans la population. Les femmes, de un, leur dire qu’il existe au Cameroun des médecins, des spécialistes qui peuvent poser le diagnostic et que les avancées scientifiques permettent aujourd’hui d’améliorer ce diagnostic. C’était difficile à diagnostiquer avant. De plus en plus, on peut le diagnostiquer aujourd’hui. Et que sur le plan biologique, les laboratoires s’équipent aussi. En l’occurrence, notre laboratoire, nous sommes équipés pour accompagner les prescripteurs et les malades à pouvoir prendre en charge ou à leur traiter leur maladie efficacement.
Propos recueillis par Elvis Serge NSAA
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