
Ces foyers, conçus pour brûler le bois de manière plus efficace, réduisent significativement la consommation de bois tout en limitant les émissions de fumée.
Les femmes et les jeunes filles des villages hôtes et des camps de réfugiés viennent de recevoir une formation sur la fabrication et l’utilisation des foyers améliorés. Initiée par la délégation régionale de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable de l’Adamaoua, avec l’appui de l’UNICEF, elle s’inscrit dans la volonté d’amélioration des conditions sanitaires de ces populations.
L’utilisation du bois de chauffage comme principale source d’énergie pour la cuisson est une réalité qui touche 99,45 % des femmes et des réfugiées dans les zones rurales de la région de l’Adamaoua. Ce chiffre est contenu dans une étude de la délégation régionale de l’environnement. Cette pratique séculaire, bien que profondément ancrée dans les habitudes locales, soulève aujourd’hui des inquiétudes croissantes, tant sur le plan environnemental que sanitaire.
Les foyers traditionnels, souvent à trois pierres, consomment une grande quantité de bois et brûlent ce combustible de manière inefficace. Selon les Atta Djoumba, avec les foyers traditionnels, il faut en moyenne 500 F ou 3 fagots de bois par repas journalier. Cela engendre une importante émission de fumées toxiques qui exposent les populations, et particulièrement les femmes qui cuisinent, à plusieurs risques sanitaires. Parmi les problèmes les plus fréquents figurent les brûlures accidentelles causées par le feu ouvert, ainsi que des maladies oculaires et respiratoires dues à l’inhalation prolongée de fumées chargées de particules fines et d’agents irritants. Le personnel médical alerte sur le fait que ces fumées sont à l’origine de maladies pulmonaires chroniques, d’infections respiratoires et même de certaines formes de cancer.
Foyers améliorés et réduction des risques sanitaires
Face à ces enjeux, l’introduction et la promotion des foyers améliorés apparaissent comme une solution prometteuse. Ces foyers, conçus pour brûler le bois de manière plus efficace, réduisent significativement la consommation de bois tout en limitant les émissions de fumée. Dans la région de l’Adamaoua, dans les camps de réfugiés centrafricains de Borgop, Ngam et les villages hôtes, plusieurs initiatives ont été lancées pour former les populations, en particulier les femmes, à la fabrication et à l’utilisation de foyers métalliques. Ces foyers sont construits à partir de matériaux locaux, ce qui facilite leur adoption et leur diffusion.
L’utilisation des foyers améliorés apporte plusieurs bénéfices. Sur le plan sanitaire, elle diminue l’exposition à la fumée nocive, réduisant ainsi les risques de maladies respiratoires et oculaires. En même temps, elle limite les accidents liés aux brûlures. Promouvoir les foyers améliorés dans l’Adamaoua, surtout auprès des réfugiées, s’inscrit dans une démarche sociale et économique.
Les foyers améliorés représentent une avancée majeure pour la santé des populations rurales et la protection de l’environnement dans la région de l’Adamaoua. Leur diffusion permet à long terme de réduire les risques sanitaires tout en favorisant une consommation réduite du bois comme source d’énergie pour la cuisine.
Jean BESANE MANGA