Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un décaissement de 110,4 millions de DTS (soit environ 156 millions de dollars, 40 % de la quote-part du Cameroon) au titre de la facilité de crédit rapide (FCR).
Il s’agit du deuxième décaissement d’urgence en faveur du pays depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19. Il porte ainsi à 276 millions de DTS (environ 382 millions de dollars, 100 % de la quote-part), le total de l’aide d’urgence accordée au pays par le FMI depuis le début de la pandémie. Ce nouveau décaissement d’urgence aidera le Cameroun à satisfaire ses besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements.
Depuis l’approbation de la première demande de décaissement au titre de la facilité de crédit rapide (FCR-1), le 4 mai 2020, (rapport du FMI n° 20/185), le fléchissement de la demande extérieure parmi les principaux partenaires commerciaux et les effets plus prononcés des mesures d’endiguement visant à ralentir la hausse du nombre de cas de COVID-19 ont davantage dégradé les perspectives de croissance et pesé sur la position extérieure et les finances publiques du Cameroun. En conséquence, les besoins urgents de financement de la balance des paiements causés par la pandémie se sont accrus et le déficit de financement est à présent estimé à quelque 917 milliards de FCFA. Le décaissement supplémentaire au titre de la FCR aidera à répondre aux besoins urgents de financement pour atténuer les répercussions de la pandémie.
Les autorités ont pris les devants face à la pandémie de COVID-19 et elles redoublent d’efforts pour endiguer la propagation de la maladie, augmenter les dépenses de santé et les dépenses sociales et apporter un soutien temporaire aux entreprises et ménages touchés. À cet effet, elles ont adopté une loi de finances révisée prévoyant un déficit plus élevé pour tenir compte des stabilisateurs automatiques et des dépenses d’urgence liées à la crise, établi un plan de prévention et de riposte à la pandémie sur trois ans et mis en place un compte spécial COVID.
À l’issue des débats du conseil d’administration sur le Cameroun, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI et président par intérim, a fait la déclaration ci-après :
« La pandémie de COVID-19 continue de poser de gros problèmes au Cameroun. Le fléchissement de l’activité économique et le choc persistant sur les termes de l’échange entraînent des tensions considérables sur les finances publiques et un besoin urgent de financement de la balance des paiements.
« Face à ces chocs, les autorités continuent de mettre en œuvre des mesures fortes et décisives afin de limiter la propagation du virus et ses répercussions économiques et sociales, notamment avec l’adoption d’un plan triennal de préparation et de réponse. En outre, un train de mesures d’assouplissement monétaire a été approuvé par la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) et les autorités ont adopté une loi de finances révisée qui prévoit un déficit plus élevé afin de tenir compte des répercussions de la pandémie, notamment des dépenses d’urgence liées à la crise.
« Les autorités ont réitéré leur ferme volonté d’utiliser les fonds publics de manière efficace et transparente et de veiller à ce que le financement au titre de la facilité de crédit rapide et les ressources dégagées par l’initiative de suspension du service de la dette soient effectivement dépensées pour faire face à la crise causée par la pandémie. Dans ce contexte, les mesures prises par les autorités pour rendre publiques les bénéficiaires effectifs des entreprises qui obtiennent les contrats de marchés publics liés à la COVID-19 sont importantes.
« Le financement d’urgence accordé par le FMI au titre de la facilité de crédit rapide appuiera les efforts que le gouvernement déploie pour atténuer les répercussions du double choc, en particulier sur les groupes vulnérables. Il sera crucial d’obtenir une assistance supplémentaire de la part des partenaires au développement afin de combler le besoin de financement restant.
« Une fois que la crise s’atténuera, il sera important que les autorités relancent les réformes et l’ajustement de la politique économique conformément au programme de réformes à moyen terme du pays, afin de favoriser une reprise solide et de protéger les populations pauvres, tout en préservant la viabilité de la dette. »
Joseph MBENG
BOUM/ FMI