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L’ambition du Gouvernement est de vacciner au moins 20% de la population totale avant l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui aura lieu au Cameroun dès janvier 2022. Cet objectif de 20% est la couverture minimale nécessaire pour décapiter une hypothétique troisième vague qui pourrait survenir juste avant le début de la compétition.
Comparé aux 591 200 doses de vaccin reçues par le Cameroun, ce chiffre représente une consommation de 15% du stock. Il convient de dire que le rythme est encore faible au regard des objectifs, de la disponibilité des vaccins, et des performances des autres pays africains comparativement au Cameroun.
Le principal obstacle à l’atteinte de cet objectif est
la faible adhésion de la population, l’effet de la désinformation et d’une
faible perception du risque de la maladie.
En conséquences, des stratégies d’intensification visant à atteindre une
moyenne de 5.000 personnes vaccinées sont d’ores et déjà en cours de mise en
place, notamment l’élargissement de l’offre de la vaccination à toute personne
éligible âgée de 18 ans et plus ; l’indentification et l’équipement en
matériels de la chaine du froid des centres de vaccination supplémentaires de
manière à couvrir toutes les Aires de Santé ; l’engagement des leaders traditionnels
et religieux en vue de susciter l’adhésion des populations cibles à travers des
rencontres d’information et d’échange avec les principaux leaders au niveau de
chaque commune ; la communication de proximité dans toutes les communautés
suivant toutes les composantes de la riposte à travers les réunions
d’engagement communautaire dans chaque Aire de Santé et des caravanes mobiles
de sensibilisation ; l’organisation du deuxième tour de la campagne de
vaccination du 6 au 11 juillet 2021 avec un accent particulier sur
l’intensification des séances mobiles de vaccination dans les communautés et
dans les sites d’intérêt (universités, institutions publiques, prisons, garnisons,
entreprises, etc) et l’intégration de la vaccination dans les activités de
routine du Programme National de Vaccination assortie d’un mécanisme de
financement basé sur les performances.
Les activités de communication se sont limitées au niveau stratégique, compte tenue d’une meilleure perception du risque de la maladie et de l’importance de la vaccination par les populations cibles concernées. Concernant le financement, un montant de 1 192 000 000 (Un milliard cent quatre-vingt-douze millions de francs Cfa) a été mis à disposition du Programme Élargi de Vaccination pour supporter les coûts opérationnels de ce plan dans les 191 Districts de Santé de notre pays.
Le Cameroun dispose actuellement de 244 centres de vaccination fonctionnels à travers le pays ; 575 équipes de vaccination dont 191 équipes-cadres des Districts, 191 superviseurs régionaux et 36 superviseurs centraux formés sur les opérations de la vaccination ;191 Points focaux de suivi des effets indésirables des Districts et 10 des Régions, formés et déployés ; la mise à disposition des kits de prise en charge rapide des effets indésirables dans tous les centres de vaccination ; la mise à disposition des registres et cartes de vaccination à toutes les équipes de vaccination ; la mise en œuvre du premier tour de la campagne de vaccination intensive de 5 jours dans les 191 Districts de Santé suivi des séances de vaccination quotidienne dans les centres de vaccination ; et la vaccination effective des membres du gouvernement, du parlement et des autorités administratives dans les Régions.
En ce qui concerne l’approvisionnement en vaccin, la facilité Covax fournira au Cameroun suffisamment des doses pour couvrir 20% de la population en plusieurs allocations selon les besoins. En outre, le Gouvernement s’est garanti plus de 5 000 000 doses du vaccin Johnson & Johnsoncommandé via l’initiative de l’Union Africaine et qui seront livrées progressivement en fonction des besoins. Le Cameroun dispose désormais de doses suffisantes pour couvrir 40% de sa population d’ici fin 2022 conformément aux nouveaux objectifs du Pndv.
Au regard des résultats obtenus dans les pays ayant
réalisés une
couverture vaccinale d’au moins 40% de leur population totale, Il est
désormais clair que l’immunité collective induite par la vaccination est
une véritable opportunité pour mettre fin à la pandémie et reconstruire
l’économie. Le ministre de la santé Dr Manaouda Malachie a soutenu ses propos
en déclarant qu’il voudrait « pousser le vice un peu plus
loin ». Il soutient que si « nous avons plus peur de mourir,
vaccinons-nous au moins pour sauver notre économie ».
Albert Bomba
« Nous avons administré le vaccin à plus de 70 000 personnes »
Dr Manaouda Malachie, Ministre de la santé
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Il y a t-il des personnes qui ont éventuellement connu des effets secondaires ? Est-ce qu’il y en a dans les statistiques, des chiffres qui sont mis par vos spécialistes à votre disposition ?
Dans mon propos et celui du ministre de la communication, il est clairement fait une surveillance de tous ceux qui ont pris une dose de ce vaccin. Suivant le rapport de cette pharmacovigilance, nous avons eu environ 102 à 112 effets secondaires mineurs c’est-à-dire, ceux qui se sont fait vacciner et qui ont eu un peu de fièvre qui est passé en 48heures ou 24heures. Maintenant, nous avons eu des cas qu’on pourrait qualifier de grave, mais en réalité à l’investigation, nous avons eu 6 cas dont 3 décès. Mais selon la même l’investigation, aucun fait scientifique n’a relié un décès à la vaccination, pour le moment. Les cas de thrombose qu’on nous a signalés ailleurs, on ne les a pas eus au Cameroun. Les cas des effets indésirables reliés à la vaccination on ne les a pas eus. Nous avons administré le vaccin à plus de 70 000 personnes et n’avons pas des cas reliés à la vaccination.
Le gouvernement a acquis des vaccins pour le maximum des camerounais. Seulement, la désinformation a pris de l’ampleur au niveau des réseaux sociaux a poussé certain personnel de santé à ne pas y croire. Quelques un parmi eux, l’on d’ailleurs confessé lors de nos descentes sur le terrain. Qu’entendez-vous faire dans les brefs délais, pour inverser cette tendance au scepticisme du personnel de santé?
D’abord, je pense que nous l’avons dit dans notre propos préliminaire selon un ensemble d’activités que nous devrons mener mais cela pourrait simplement se résumer à la sensibilisation et la communication de proximité. Nous avons entamé par une communication stratégique, mais nous devons aller dans une communication de proximité, dans une discussion avec les camerounais dans les communautés et les ménages. Nous allons utiliser tout ce que nous avons aujourd’hui comme instrument communicationnel pour pouvoir le faire. Nous pensons qu’il va falloir dire aux camerounais quel est l’objectif de la vaccination, pourquoi nous nous vaccinons, quel est l’intérêt de se faire vacciner et les bénéfices de la vaccination.
Le programme élargi de vaccination a fait une étude. 35% du personnel de santé était retissant à se faire vacciner. Je voudrais savoir aujourd’hui, quel est le pourcentage du personnel de santé vacciné ?
Je voudrai dire qu’on peut penser effectivement que s’il y a une résistance du personnel de santé, cela pourrait induire une réticence de la population mais ce serait assez simpliste d’expliquer une réticence globale de la population par cette réticence-là. Nous allons d’ailleurs continuer la permission d’autorisation du chef du gouvernement. Nous allons continuer à faire le tour de nos formations sanitaires pour demander quel est le problème en réalité parce que, lorsque nous voyons les explications qui nous sont données par le conseil scientifique sur l’intérêt de la vaccination, sur les objectifs comme je l’ai souligné tout à l’heure, le bénéfice de la vaccination, nous ne voyons pas quel pourrait être un obstacle particulier pour qu’un personnel de santé se fasse vacciner. Je suis en train de m’organiser pour faire des tours pour comprendre et puis aller maintenant pour leur demander de se déployer sur le terrain.
Monsieur le Ministre, vous avez dit tout à l’heure que les vaccins Johnson and Johnson sont attendus. Est-ce qu’on peut avoir une idée de l’échéance ? Est-ce qu’on aura un autre vaccin ou c’est uniquement Johnson and Johnson?
C’est un peu paradoxale parce que nous sommes en train de parler en ce moment d’une sous consommation du stock que nous avons en ce moment. Ce serait un peu mettre la charrue avant les bœufs de parler de pénurie mais le gouvernement a pris des dispositions. Nous avons 5 millions de doses qui ont été pré réservé par le gouvernement camerounais The Johnson and Johnson. Nous avons précommandé 300 milles doses de Sinopharm via l’ambassade de chine au Cameroun. Nous avons une promesse d’un don de 8 500 doses de Sputnik par un groupe de la place et nous avons également précommandé environ 2 000 doses de Sputnik et tout cela ne devrait se faire en fonction des besoins, on parlait tout à l’heure de notre capacité à absorber ce que nous avons comme dose.
Propos recueillis par Albert Bomba