Dr Gabriel Ngadanba : « L’hôpital de district d’Esse est complètement à refaire »

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Dr Gabriel Ngadanba : « L’hôpital de district d’Esse est complètement à refaire »

Dr Gabriel Ngadanba, Directeur de l’hôpital de district d’Esse

Le  Directeur  de l’hôpital de district  d’Esse parle des difficultés de la formation sanitaire dont –il  la charge.

Monsieur le Directeur présentez-nous votre formation sanitaire?

Merci déjà pour l’honneur que vous nous faites d’accorder un intérêt particulier à notre modeste structure. Nous sommes battis sur deux grand bâtiments, dont un bâtiment qui abrite effectivement les services de l’hôpital de district et l’autre abrite  les services du district de santé d’Esse. Au niveau du bâtiment qui abrite les services de l’hôpital proprement dit, nous avons une salle où l’on trouve le service d’accueil,  nous avons un laboratoire, on a un bloc opératoire plus ou moins fonctionnel, on a trois salles d’hospitalisation, une salle d’accouchement avec deux salles d’observations, on a deux bureaux pour les médecins, une salle qui abrite l’upec pour la prise en charge des patients Vih et aussi de  la tuberculose, il y a également le bureau de l’économe. Et puis il y a les toilettes.

Quelle est la moyenne de fréquentation des patients par jour ?

La fréquentation reste un gros chalenge car en moyenne par jour, on peut avoir 05 patients. Ce taux de fréquentation n’est pas vraiment à la hauteur d’un hôpital de district. Il faut souligner que  c’est la fréquentation il y a sept à six mois au moment où je prends service.Et maintenant on a pris certaines mesures pour augmenter la fréquentation, bien que cela ne soit pas encore ce que nous attendons mais on parvient à atteindre dix malades par jours  surtout entre lundi et mercredi. Concernant les mesures que nous avions prises en vue de l’augmentation du taux de fréquentation, il faut noter qu’il fallait d’abord établir et normaliser véritablement le circuit du patient parce que c’était vraiment l’anarchie et puis veiller à l’enregistrer de tous ces patients-là. Et bien plus, combattre la surfacturation qui fait partit des maux qui amenaient les patients à ne plus venir à l’hôpital. Cela n’est pas encore totalement éradiqué mais le combat continue. On est persuadé que ça va aller et nous restons positifs. En réalité,  en termes de fréquentation en moyenne on peut avoir 100 malades par mois.

Et maintenant qu’en est t-il en termes de personnel ?

En termes de personnel, c’est la catastrophe. Parce que quand je suis arrivé ça fait déjà presqu’un an, on était pratiquement 14.  Mais maintenant, j’ai à penne 7 personnes sous la main pour un hôpital de district. Et là ça devient très difficile d’élaborer un plan de travail, les équipes se relaient tous les deux jours ou  tous les trois jours et ce n’est vraiment  pas évident. Donc actuellement on a deux médecins y compris le directeur, on a une sage-femme, on a une infirmière diplômé d’Etat, trois laborantins. Je  déplorele fait que nous n’ayons pas d’aide-soignant ici. Cette situation fait que les laborantins se retrouvent entrain de faire les soins. C’est vraiment pénible en termes de ressources humaines.

 

Quels sont les principaux motifs de consultation et,  est que le plateau technique permet de répondre aux besoins des populations ?

C’est le paludisme, après ce sont des maladies liés à l’eau par exemples les diarrhées et des infections respiratoires chez les plus petits.Ce sont les principales pathologies qu’on rencontre ici. Et en ce qui concerne le plateau technique, il faut dire que malgré le déficit en ressources humaines, on fait le maximum on rend qu’en même satisfaction aux populations. Mais le problème se trouve au niveau du bloc opératoire. Parce qu’on ne peut pas prendre en charge toutes les sollicitations qui se présentent par exemples les césariennes, on ne peut pas les prendre en urgence parce que le plateau technique n’est pas adéquat. Pour ce qui est des petites pathologies comme les hernies nous les prenons  en charge facilement.

De façon concrète quels sont les services opérationnels dans votre formation sanitaire ?

Concrètement le service opérationnel est le laboratoire, car il est assez équipé. Il y a le service de pharmacie mais seulement que ce service a un gros problème parce que ça fait pratiquement deux ans que les médicaments ne sont pas livrés et on est sous dépôt venteavec le fond régional.Mais la solution est entrain d’être trouvé avec le nouvel administrateur.Et maintenant sur fond propre l’hôpital a pu ravitailler la pharmacie donc on n’a pas de soucis en ce qui concerne les médicaments. Nous n’avons pas de service d’imagerie médicale, nous n’avons pas de lingerie. La maternité fonctionne, et aussi les services d’accueil et d’urgence.

Quelles sont les mesures prises par hôpital pour faciliter le séjour du patient ?

Comme je l’ai dit tantôt, nous avons commencé par normaliser le circuit du patient. Le patient une fois qu’il arrive, il est reçu au niveau de l’accueil où il y a la prise des paramètres. Ensuite, il est orienté vers l’économepour s’acquitter du billet de session et autres.Puis il consulte un médecin et après il part soit au laboratoire, soit à la pharmacie en fonction de l’orientation donné par le médecin. Par ailleurs pour les patients qui sont hospitalisés, nous avons les salles d’hospitalisation mais il faut dire que les frais d’hospitalisation ne sont pas exigés ici nous sommes en zone rurale.Parfois les malades sont pris en charge à crédit et ils viennent payer après.

Quel est le rapport entre l’hôpital et la mairie ?

Effectivement, c’est le maire qui est le président du comité de gestion de l’hôpital. Je crois qu’il y a quatre mois,  nous avons tenu une session extraordinaire du comité de gestion au cours de laquelle on a posé les problèmes de l’hôpital en termes de ressources humaines, en termes de gestion de la pharmacie et en termes d’équipement.  Nous sommes en attente du recrutement  d’un personnel de la part de la mairie. En fait nous attendons les résolutions liées aux doléances que nous avions faites. En réalité, concernant la collaboration il n’y a aucun souci.

Qu’est-ce que les populations reprochent à l’hôpital ?

C’est que parfois le personnel ne soit pas présent. Rendez-vous compte qu’il y a une seule infirmière qui travail pour 48 heures et il peut arriver qu’elle se déplace pour une raison particulière. Lorsqu’un patient arrive, il va dire qu’il n’y a jamais de médecins à l’hôpital même si c’est la première fois. C’est vraiment cette difficulté que nous avons avec la population.

Alors que sont les besoins de l’hôpital  de districts d’Esse ?

En termes debesoins prioritaire,c’est la ressource humaine. Il nous faut le personnel et en dehors du personnel, nous avons besoin du matériel surtout les lits. Parce que actuellement nous avons à penne 7 lits disponibles et en bon état. Et bien plus on peut parler de la réhabilitation et voire même une extension du bâtiment qui abrite l’hôpital. Le bâtiment actuel ne répond pas aux normes d’un hôpital de district. L’hôpital de district d’Esse est complètement à refaire.

Nous lançons un appel au niveau des élites pour qu’ils puissent apporter leur soutien au niveau de la réhabilitation de l’hôpital. Et même au niveau du personnel, ils peuvent nous apporter un appui considérable. Enfin nous demandons aux populations qui vont nous lire de rester sereine malgré le sous-effectif de  l’hôpital en termes de personnel, je pense que 80% des  problèmes de santé peuvent trouver solution à l’hôpital de district d’Esse. Qu’ils continuent à nous faire confiance et je remercie tous ceux-là qui ont collaboré avec nous jusqu’ici.

 

Propos recueillis par Désiré Dieudonné EFFALA

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