L’annonce a été faite par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce vendredi 18 février 2020.
D’après l’institution, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Kenya, le Nigeria, le Sénégal et la Tunisie ont été choisis pour devenir des hubs régionaux de fabrication de vaccins. L’objectif à terme est de permettre au continent de réduire sa dépendance vis-à-vis des pays étrangers en matière de vaccins, pour faire face à des épidémies comme celles du coronavirus. « La pandémie a montré mieux que n’importe quel autre événement que s’en remettre à une poignée d’entreprises pour fournir des biens publics mondiaux est restrictif et dangereux », a indiqué le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (Om), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Et d’ajouter : « la meilleure façon de faire face aux urgences sanitaires et de parvenir à une couverture sanitaire universelle est d’accroître considérablement la capacité de toutes les régions à fabriquer les produits de santé, dont elles ont besoin ».
La plupart des pays africains sont approvisionnés en vaccins par l’Unicef, avec le soutien de Gavi l’Alliance du vaccin, avec moins de 10 pays qui sont auto-suffisants en termes d’acquisition de vaccins. Cela a mené à une modélisation très spécifique des marchés du vaccin en Afrique où plus d’1,5 milliard de doses sont fournies à travers l’Unicef. Par conséquent, cela représente d’énormes défis lorsqu’il s’agit d’essayer d’établir des industries durables du vaccin en Afrique, ce qui nécessiterait idéalement un soutien à l’achat anticipé par les gouvernements africains. Dans le cadre de l’actuelle dérogation, cela n’est tout simplement pas possible lorsque la plupart des pays n’achètent pas leurs propres vaccins et donc ne peuvent pas s’engager à acheter des vaccins fabriqués localement.
Les obstacles à l’autosuffisance africaine en vaccins
Le principal obstacle est la façon dont les marchés de vaccins sont structurés en Afrique. Sans l’engagement et le soutien à l’achat de vaccins fabriqués en Afrique, il sera toujours compliqué de construire une industrie durable capable de produire des doses de vaccin à l’échelle suffisante. C’est là que les gouvernements africains, les organisations continentales telles que l’Union africaine et d’autres parties prenantes peuvent faire la différence. Le système actuel requiert un pas de côté et une revue complète pour permettre que cette capacité, qui est si désespérément nécessaire, soit établie tel que le montrent la Covid-19 et les retards malgré les meilleurs efforts du Mécanisme Covax.
E.S.N