Accouchement dans le septentrion : Les taux de fréquentation des hôpitaux restent faibles

Selon la note d’information stratégique produite par le Minsanté, grâce à l’appui technique et financier de Vital Strategies et CDC Foundation dans le cadre de l’Initiative Data for Health, le taux d’accouchement dans les Fosa est de 46% dans la région de l’Adamaoua, 38% à l’Extrême-Nord et 37% dans la région du Nord pour une moyenne nationale de 67%.

Malgré la mise en application du projet chèque santé dans les régions septentrionales du Cameroun depuis 2015 pour réduire la mortalité maternelle, le pourcentage d’accouchement en formation sanitaire reste faible. Ainsi, la faible utilisation des services de santé maternelle, infantile et néonatale demeure un problème de santé publique. Dans le pays selon l’étude de Data Impact, seules 64,9% des femmes enceintes ont bénéficié d’au moins 4 Consultations Prénatales (CPN), 58,9% ont bénéficié des soins postnataux, et 68,5% des nouveau-nés ont bénéficié des soins postnataux. « Dans les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord, les taux d’utilisation des services de planification familiale sont respectivement de 7,1% ; 8% et 7,1% en dessous de la performance nationale qui est de 19,3% », fait savoir Dr Gisèle Efouba.

Les accouchements dans les formations sanitaires sont toujours faibles

Selon l’Enquête démographique de la santé de 2018, le pourcentage de femmes ayant accouché en communauté est de 53,9% dans la région de l’Adamaoua, 62,2% à l’Extrême-Nord et 63% dans la région du Nord. Par ailleurs, le taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié est respectivement de 47,4% 40% ; et 39,6% dans les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord. Cette faible utilisation des services sanitaires dont les causes sont entre autres, l’inaccessibilité financière aux soins, la faible qualité des services offerts, la disponibilité insuffisante de l’offre des soins, la faible acceptabilité de l’offre des soins, la relance de la formation et du recrutement des sages-femmes et l’inaccessibilité géographique aux soins contribue à l’augmentation des taux de mortalité maternelle, infantile et néonatale.

Accessibilité financière

Même si le gouvernement à travers le chèque santé a contribué considérablement à la baisse des décès liés à l’accouchement, il y’a encore tout de même des choses à faire. L’équipe ayant réalisée cette étude indique que pour réduire le nombre de femmes qui accouchent en communauté dans le septentrion, il faut accroître le recours des femmes aux formations sanitaires. « Sur la base des revues documentaires faites, parmi les options stratégiques figurent l’exemption de paiement des frais liés au suivi de la femme enceinte jusqu’à l’accouchement dans le septentrion pour une offre de service à moindre coût et le renforcement des capacités des prestataires de soins des services de CPN et maternité dans le septentrion pour des soins et des services de meilleure qualité ». L’exemption des paiements des frais liés au suivi de la femme enceinte jusqu’à l’accouchement permettra d’améliorer l’accessibilité financière. Elle a pour but d’augmenter le taux d’accouchements en formations sanitaires en rendant gratuit l’accouchement pour toutes les femmes du septentrion et prévoit la prise en charge complète des frais d’accouchement calqués sur le modèle chèque santé. L’autre mesure concerne le renforcement des capacités des prestataires.

Divine KANANYET