La première tournée des Journées Nationales de Vaccination (JNV) de riposte contre la poliomyélite s’est achevée le 3 mars 2024 sur l’ensemble du territoire camerounais. Dans la région de l’Adamaoua, malgré les réticences et l’insécurité dans certaines zones avec les prises d’otages avec demande de rançons, les acteurs impliqués se sont mobilisés pour atteindre les objectifs fixés.
Plus de 450 000 enfants ciblés dans l’Adamaoua
Dans l’Adamaoua, plus de 450 000 enfants âgés de 0 à 59 mois étaient concernés par cette première phase de la campagne. Au district de santé de Dang, par exemple, l’objectif était de vacciner 27 665 enfants.
Des résultats encourageants
Selon les chiffres du jour 2 disponibles, à la mi-journée du 3 mars, plus de 85% de la cible avaient déjà été vaccinés dans le district de Dang. La campagne de sensibilisation a également connu un franc succès, avec des taux de couverture de 70,3% et 64% pour les populations cibles respectives.
Mobilisation des équipes et performance remarquable
Le Dr Yanick Jame Afane, chef du district de santé de Dang, a salué le travail des 112 équipes déployées sur le terrain. “En deux jours, les équipes de mobilisation ont atteint plus de 70% de la cible”, a-t-il déclaré. “Au niveau des ménages visités, nous étions déjà à 64,7% de la cible à J2.”
L’insécurité : un frein à la campagne
L’insécurité dans certaines zones, notamment dans les arrondissements de Ngan-Ha et Martap, a constitué un obstacle majeur à la campagne. “L’insécurité nous empêche d’atteindre nos cibles, malgré la présence des forces de l’ordre”, a déploré le Dr Afane.
Refus de vaccination et stratégies de contournement
Malgré la communication intensive, certains établissements scolaires de l’aire de santé de Bini-Dang ont refusé l’accès aux agents vaccinateurs. Des cas de refus de vaccination ont également été observés, notamment de la part d’un couple d’expatriés.
Pour faire face à ces refus, les équipes ont mis en place des stratégies de contournement, comme le campement aux abords des écoles pour vacciner les enfants. Des actions de sensibilisation supplémentaires et l’intervention des autorités administratives sont prévues pour les cas récalcitrants.
Objectifs atteignables et nécessités d’une réévaluation de la cible
Malgré les défis rencontrés, le Dr Afane reste optimiste quant à l’atteinte des objectifs fixés. Il appelle cependant à une réévaluation de la cible pour son district, car il estime que le nombre de 27 665 enfants est sous-évalué. La forte mobilisation des acteurs et les résultats encourageants enregistrés lors du premier tour du JNV contre la poliomyélite dans l’Adamaoua constituent une source d’espoir. Cependant, l’insécurité et les refus de vaccination persistants et nécessite des solutions durables pour garantir la réussite de la campagne et l’éradication de la maladie.