Croissance démographique : Le gouvernement camerounais appelle à une parenté responsable

C’est la déclaration faite hier, 30 mai 2023 à Yaoundé, par le ministre délégué auprès du Minepat, en charge de la planification. C’était au cours de la cérémonie de lancement du rapport sur l’état de la population mondiale qu’a organisée le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA). En effet, face au boom démographique mondial qui est passé de 7 milliards à 8 milliards les 10 dernières années, le gouvernement invite les parents à faire des enfants dont ils peuvent prendre en charge en leur assurant au moins les services de base, notamment l’éducation, la santé et l’habitat.

Le rapport sur l’état de la population mondiale est connu. Il a été rendu public le 30 mai 2023 par le Fonds des nations unies pour la population(Unfpa). C’était au cours d’une brève cérémonie présidée par le ministre délégué auprès du Minepat, en charge de la planification, Paul Tasong, représentant pour la circonstance, le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat). « Entre 2011 et 2022, le nombre de populations mondiales est passée de 7 milliards à 8 milliards d’habitant. C’est donc dire qu’en l’espace d’une décennie, il y a eu une augmentation de 1 milliard. Ce qui n’est pas forcément un malus, mais plutôt un bonus. Surtout pour un pays qui regorge autant de potentialités comme le Cameroun », a déclaré le représentant de l’Unfpa au Cameroun, Dr Justin Koffi.

Ce rapport actualisé depuis novembre 2022 indique que le Cameroun compte 28 millions d’habitants avec une espérance de vie de 61 ans. « Il n’est pas questions d’interdire aux gens de procréer. Mais, le gouvernement Camerounais invite ses populations à une parenté responsable », a rappelé le ministre délégué auprès du Minepat, en charge de la planification, Paul Tasong. Pour le Cameroun, où les jeunes représentent 70% de sa population, les défis sont énormes. « C’est vrai que les jeunes sont les plus nombreux, mais il faut que chacun prenne conscience de cela. Il faudra que chacun prenne ses responsabilités. Et cela commence dans l’environnement familial. Les parents, les couples. C’est une chaine de valeur », a martelé la présidente du Conseil national des jeunes du Cameroun, Fadimatou Iyawa Ousmanou.

Taux de fécondité

Il faut dire que cette cérémonie a permis de situer l’opinion publique sur un certain nombre de réalités propres au Cameroun. Par exemple, le besoin non satisfait a baissé de 23% en 2018 contre 17% en 2011 ; 29, 8%, le mariage des enfants de moins de 18 ans ; En 2018 la violence domestique sur les femmes dont l’âge gravite entre 15 et 49 ans est de 32% ; la fécondité chez les adolescentes est de 127% en 2011 à 122% en 2018 ; la mortalité maternelle est passée de 782 en 2011 à 406 en 2018 ; l’accouchement assisté est passé de 65% en 2011 à 69% en 2018. Ces données montrent à suffire que : plus de nouveau-nés survivent ; l’espérance de vie à la naissance a augmenté ; le taux de fécondité est en baisse ; plus des enfants vont à l’école et atteignent l’âge adulte.

Emmanuel Eboua

Réactions

Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, en charge de la planification

« Le gouvernement veut la promotion de la parenté responsable »

« Ce qu’il faut noter est que, de l’année 2011 à 2022, la population mondiale est passée de 7 milliards d’habitants à 8 milliards. Un milliard d’habitant dans l’espace d’une décennie, c’est peut-être une bonne chose. Parce que vous le savez, les populations sont le meilleur capital pour le développement. Et en même temps, cela interpelle les citoyens du monde, en particulier ceux du Cameroun à une parenté responsable. Le gouvernement du Cameroun n’a jamais pris une décision de limiter le nombre d’enfants. Les décisions de procréations reviennent toujours aux parents. Mais tout ce que le gouvernement veut, c’est la promotion des parentés responsables. C’est-à-dire, il faut se donner les moyens de s’occuper de ses enfants. Si vous décidez d’avoir un enfant, deux, ou dix, rassurez-vous que vous en avez les moyens pour vous occuper de cet enfant. Et ces moyens concernent justement les services de base comme l’éducation, la santé, l’habitat ».

Dr Justin Koffi, représentant du Fonds des nations unies pour la population

« Le nombre de populations n’est pas forcément un malus. Cela peut être un bonus »

« Comme le ministre l’a dit tout à l’heure, ce n’est pas une question de quantité mais plutôt de qualité. Et on l’a rappelé tout à l’heure ; le Cameroun à travers la stratégie nationale de développement est en train de prendre des mesures pour investir de façon stratégique dans les secteurs où, le pays va profiter de ce qu’on appelle les dividendes démographiques. Cela voudrait dire que, lorsque le nombre de personnes qui travaillent gagne un revenu conséquent qui au-dessus du nombre de ceux qui sont à charge. Et c’est ce que nous sommes en train de faire. Nous avons dit que ce pays qui regorge beaucoup de potentialités, le nombre de populations en milliards n’est pas forcément un malus. Cela peut être un bonus ».

Fadimatou Iyawa Ousmanou, présidente du Conseil national de la jeunesse du Cameroun

 « Nous devons prendre nos responsabilités »

« Notre rôle en tant que jeune est d’être conscient du fait que nous sommes la couche sociale d’appui de levier dans notre démocratie. À partir de ce moment, qu’est-ce qu’on doit pouvoir ouvrir les yeux aux autres jeunes qui sont dans l’arrière-pays ?  Quelle est la contribution, notre rôle à jouer ? Il ne faut pas forcement attendre ce que le gouvernement fait, ou les partenaires internationaux font pour nous. Nous devons prendre nos responsabilités. Cette responsabilité vient à travers la prise de conscience, le renforcement des capacités qu’on bénéficie, la sensibilisation. Aujourd’hui, cette cérémonie est un moyen pour le gouvernement camerounais, à travers le Minepat et l’Unfpa de dire : faites attention ! la population va grandissante ».

Recueillis par E.E