
Dans la région de l’Adamaoua, la circoncision au-delà de l’aspect culturel, nécessite la prise en compte de l’hygiène. Ce qui est de nature à préserver la santé des circoncis.
Au coeur la région de l’Adamaoua, la circoncision n’est pas qu’un rite de passage, elle est aussi perçue comme un gage de santé et de propreté. Pratiquée depuis des générations, cette coutume occupe une place importante dans les communautés locales, où elle est souvent célébrée collectivement, notamment pendant les vacances scolaires. Au-delà de son ancrage culturel, les professionnels de la santé y voient désormais une pratique aux nombreux bénéfices médicaux.
La circoncision masculine consiste à retirer le prépuce, le repli de peau recouvrant l’extrémité du pénis. Selon plusieurs docteur Sandrine Chime, chirurgienne, cette intervention réduit le risque d’infections urinaires, de cancers du pénis, et contribue aussi à la prévention de certaines maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH. Pour le docteur Sandrine Chime à l’hôpital régional de Ngaoundéré, la circoncision favorise une meilleure hygiène intime : « Chez l’homme circoncis, les risques d’accumulation de sécrétions favorisant les infections sont limités. C’est un avantage sanitaire indéniable, surtout dans les zones où l’accès à l’eau reste difficile », souligne-t-il.
Dans plusieurs villages, les campagnes de circoncision collective se déroulent sous la supervision du personnel de santé et des chefs traditionnels. Ces initiatives permettent non seulement d’assurer l’aspect rituel, mais aussi de garantir des conditions d’hygiène adéquates, réduisant ainsi les complications postopératoires. Le centre de santé intégré de Nyambaka, par exemple, organise chaque année une « semaine de circoncision » au cours de laquelle des dizaines de jeunes garçons bénéficient d’une prise en charge médicale et de sensibilisation sur l’hygiène.
Les autorités sanitaires encouragent désormais cette coordination entre pratiques traditionnelles et médicalisation. Car au-delà du symbole de maturité qu’elle confère, la circoncision, lorsqu’elle est réalisée dans un cadre clinique, participe à renforcer la prévention des infections et à promouvoir la santé reproductive masculine. Dans l’Adamaoua, cette convergence entre coutume et science illustre comment la tradition, loin de se limiter à son aspect symbolique, peut devenir une véritable alliée de la santé publique.
Par Jean Besane Mangam
Leave a reply
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.








