Adamaoua : Les cabinets d’optique médicale affluent.
La région de l’Adamaoua connait une floraison des cabinets d’optique médicale. Dans les quartiers, ces structures qui offrent les consultations et la prescription des verres médicaux abondent.
De plus en plus dans les rues de la région, les populations s’adonnent au port des lunettes. Qu’elles soient de soleil ou correctrices, les habitants de cette partie du pays ont adopté les lunettes pour se prémunir contre certaines maladies et apporter une solution à leurs problèmes de vue. Sombres, claires, chaque personne les utilise selon son goût et ses préférences. « Je porte les lunettes en saison sèche parce qu’il y a trop de poussière ». Avec mes lunettes, ça atténue un peu l’intrusion dans les yeux des fines particules qui pourraient à la longue endommager mes yeux. « Mes lunettes ne sont pas médicales, je les ai achetées au marché. Elles me servent de même contre le soleil et la poussière. Ça résout mon problème », laisse entendre Clémentine, étudiante. Contrairement à elle, d’autres portent des lunettes sur prescription médicale après avoir contracté une maladie de la vue. « J’ai commencé à porter mes lunettes, ça fait aujourd’hui 2 ans. Tout a commencé à Maroua, où de temps en temps, lorsque je travaille avec la machine, les larmes coulaient et je ne pouvais pas rester longtemps devant la télévision. La vue s’est dégradée, je ne parvenais pas à lire les écritures placées près de moi. Une fois à Ngaoundéré, je me suis rapproché d’un cabinet d’optique médicale situé au centre commercial de la ville. Après la consultation, l’opticien m’a prescrit ce que je porte jusqu’aujourd’hui. J’ai encore 5 mois pour aller les remplacer. Je peux déjà lire les écrits en petits caractères », explique Ousmanou.
Au départ très rare dans le chef-lieu du château du Cameroun, les cabinets d’optique médicale ont pignon sur rue dans la ville. Ceux-ci offrent divers services aux populations. Ce qui vient en appui aux différentes formations sanitaires publiques de la région qui disposent des spécialistes affectés à la prise en charge des questions de vue. Face à cette floraison des centres de soin oculaire, le doute s’installe chez certains quant à la fiabilité des protocoles prescrits aux patients. Selon le représentant régional de l’ordre des opticiens du Cameroun dans l’Adamaoua, le port désordonné des lunettes peut être à l’origine de la dégradation de la santé oculaire. « Ils (patients) courent le risque de perdre leur vue parce qu’ils ont confié leur santé oculaire à des mains inexpertes », indique Osbo Jonathan Kasbeto, représentant de l’ordre des opticiens dans l’Adamaoua. Avant de poursuivre, « Tout le monde n’est pas disposé à porter des lunettes. » On peut résoudre certains problèmes de vue sans porter des lunettes. Même les lunettes de soleil ont des conséquences sur la santé à la longue, car leur entrée sur le territoire national n’est pas contrôlée. Pour leur santé, ils doivent porter des lunettes appropriées.
L’afflux des cabinets d’optique dans la ville de Ngaoundéré entraine particulièrement l’entrée en jeu des cabinets illégaux. L’ordre entend mener des opérations de saisie du matériel après la phase pédagogique. « Nous sommes encore à la phase de sensibilisation, la phase pédagogique avant de procéder à la saisie du matériel des cabinets clandestins. » Nous nous remettons le plus souvent à la Délégation régionale de la santé pour les sanctions appropriées. C’est notre tutelle, on ne peut rien faire sans la délégation. Elle doit aussi nous aider à assainir le milieu. À la Délégation régionale de la santé, les missions de contrôle sont régulièrement envoyées sur le terrain. Dans une interview accordée à votre journal, n° 960 du 06 juin 2024, le docteur Djamilatou Leila, déléguée régionale, rassure de ce que le domaine de la santé n’est pas l’apanage de tout le monde. « Les clandestins gangrènent tous les secteurs, malheureusement, et c’est encore plus préoccupant lorsqu’il s’agit des domaines aussi sensibles que la santé. » Lorsque nous constatons ce type de dérive contraire à l’éthique et à la déontologie, nous rendons compte à notre hiérarchie et nous faisons appliquer la loi dans toute sa rigueur. Actuellement, des missions de contrôles de la conformité des formations sanitaires et assimilées sont en cours dans la région et à l’issue de celles-ci, les structures clandestines seront purement et simplement fermées.
En attendant les sanctions, les clandestins faufilent encore entre les mailles des filets de la délégation régionale et la représentation de l’ordre des opticiens du Cameroun.
Par Jean Besane Mangam
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