
Selon le coordonnateur régional du Groupe Technique Régional de lutte contre la tuberculose, de nombreux malades sont stigmatisés du fait de leur statut. Ce qui ne facilite pas la guérison de ces derniers.
« Tout ce que nous pouvons dire aux populations, d’accorder la même attention à leurs proches malades de tuberculose que ceux qui ont contracté d’autres maladies. Cela participe à leur adhésion au traitement et partant, leur guérison ». Cette déclaration du coordonnateur du Groupe Technique Régional de lutte contre la tuberculose traduit la nécessité de l’investissement dans la sensibilisation et la lutte contre la stigmatisation. Les malades, souvent marginalisés par leur entourage, affrontent quotidiennement le poids de la stigmatisation, un fléau social qui complique davantage la prise en charge médicale et stimule la résistance au traitement.
Selon le docteur Achille Christian Bekono Salla, coordonnateur du Groupe technique régional de lutte contre la tuberculose, la perception négative des patients constitue un véritable frein aux efforts déployés pour éradiquer la maladie. « Beaucoup de malades cachent leur statut par peur d’être rejetés. Cette honte les pousse à interrompre les traitements, ce qui favorise les formes résistantes de la maladie », explique-t-il.
Dans la communauté de l’Adamaoua, la tuberculose reste associée à des coinfections au VIH, ce qui intensifie les discriminations. Ce qui conduit souvent à l’isolement des malades, exclus des activités sociales ou professionnelles par crainte de la contagion.
Les conséquences sont lourdes d’après le groupe technique régional de lutte contre la maladie, plusieurs patients abandonnent le traitement avant la guérison complète. Or, la tuberculose nécessite un suivi rigoureux sur plusieurs mois. Toute interruption crée un risque de résistance médicamenteuse, rendant la maladie plus difficile et coûteuse à soigner.
A lire aussi: Maternité : Naissance des triplés à l’hôpital de district de Lagdo
Pour inverser cette tendance, le Programme national de lutte contre la tuberculose intensifie les campagnes de sensibilisation. Le docteur Bekono Salla insiste sur la nécessité d’impliquer les leaders communautaires, religieux et associatifs afin de dédramatiser la maladie et de rappeler qu’elle se soigne gratuitement dans les centres de santé agréés. « La première bataille est celle de la connaissance. Tant que persistera la peur du regard des autres, nos efforts techniques trouveront leurs limites », souligne-t-il.
Des actions de communication de proximité sont en cours d’implémentation sur l’ensemble de la région, couvrant les 21 Centres de Diagnostique et de Traitement de la tuberculose sensible et 01 CDT de la tuberculose multi-résistante. Selon le responsable, ces actions s’inscrivent dans la lutte contre cette maladie dans un contexte marqué par la rareté des ressources, avec le retrait de l’un des principaux partenaires, les Etats-Unis d’Amérique (USA). Au-delà du traitement médicamenteux, la lutte devra se faire également sur le terrain de la stigmatisation des malades.
Par Jean Besane Mangam








